Mon hommage à Jean Chatain.

Jean Chatain

Ci-dessus et ci-dessous, Jean Chatain à la Fête de L’Humanité en 1977 ou 1978.

A l’attention de Françoise Burg Chatain, Sarah et Eva

Chère Françoise,

Je suis vraiment touché par la disparition de Jean. Même si nos parcours de vie respectifs nous ont éloigné longtemps. Je n’oublie pas que Jean – avec Henri Charvenet – avait accueilli chaleureusement le jeune provincial que j’étais en 1977. J’avais alors 27 ans. Nouvellement débarqué en région parisienne pour travailler à « Économie et Politique ». J’ai appris beaucoup avec lui. Pas sur l’économie mais plutôt sur… les rapports humains.

Jean était un homme respectueux mais indépendant, rigoureux dans sa façon d’écrire et de travailler, et dans la considération qu’il avait vis à vis des hiérarchies. J’aimais bien sa capacité critique rarement prise en défaut. Mais aussi la pertinence de ses analyses. Je me souviens du remarquable et courageux travail qu’il a effectué pour L’Humanité concernant le génocide au Rwanda. Sur place. Il fallait y aller… En 2007, il en a tiré un livre, précis, documenté, important : « Paysage après le génocide ». Ses articles et son livre devraient faire davantage référence aujourd’hui, alors que le débat et la confrontation politique sur ce fait majeur du 20ème siècle, sur les responsabilités dans ce génocide, et notamment celles du pouvoir français, est toujours forte. Je viens de relire la dédicace qu’il m’écrivit. Quelques mots modestes. C’était ça aussi Jean : une élégance et une force.

Et puis Jean aimait bien la bonne chère et le bon vin. Je m’en souviens. Ça aussi, c’est une élégance. Savoir vivre et savoir bien vivre. Merci Jean !

Jean Chatain (2)