Quelques informations.

En ce mois d’août 2020 mon blog https://jacquesfath.international/ aura 5 ans.

Quelques chiffres :

– 180 articles publiés

– 12 000 visiteurs et 23000 vues

– Des lecteurs dans 109 pays du monde en particulier en Europe, mais aussi beaucoup aux États-Unis, au Canada, en Afrique de l’Ouest, dans le monde arabe, ainsi qu’en Asie et en Amérique latine.

A la rentrée prochaine je publierai un troisième ouvrage (éditions du Croquant) dont voici le titre :

Ce livre traite de 3 grandes questions:

– 1) Avant les élections américaines de novembre, une approche de la politique étrangère de Trump et de sa politique de défense-sécurité, dans le contexte de l’ordre international actuel, d’une montée inquiétante des tensions en particulier face à la Chine, mais aussi vis à vis de la Russie.

– 2) la nouvelle course aux armements avec :

* une partie sur les armements de très haute technologie (intelligence artificielle, cyber, spatial, hypersonique, soldat « augmenté »…) avec une réflexion sur les conséquences du développement de ces systèmes d’armes sur l’insécurité globale et l’avenir de l’ordre mondial.

* Une partie sur les enjeux concernant le nucléaire militaire aujourd’hui, la crispation française sur la dissuasion, contre le Traité d’interdiction adopté à l’ONU…

– 3) Les politiques étrangères, de défense et de sécurité de la France et de l’Union européenne. Le mythe de l’autonomie stratégique de la France et le rapport de la France à l’OTAN, tel qu’il s’est construit dans les faits et dans un mensonge de longue durée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Il s’agit d’un ouvrage de réflexion qui porte sur les enjeux et les risques d’aujourd’hui, sur la prévalence des logiques de puissance et leurs effets globaux structurants. Il traite aussi de l’avenir comme question et enjeu… Il comporte enfin quelques rappels historiques qui aident à mettre en perspective.

Un petit rappel : durant ces 5 ans, publication de deux livres :

Liban : naufrage d’un système…et rôle du FMI.

La crise libanaise atteint la dimension d’un effondrement économique, social et politique majeur. Le chômage frappe au moins 35 % de la population active. La moitié de la population vit dans la pauvreté. La hausse vertigineuse des prix contribue à étrangler jusqu’ aux classes moyennes, et aggrave les situations de détresse sociale et de faim.

Les autorités du pays négocient depuis des mois avec le FMI afin d’obtenir une aide d’urgence… sous condition, naturellement. Et quelle conditions ! Jean-Yves le Drian, Ministre des affaires étrangères est allé jusqu’ à s’exclamer : « aidez-nous à vous aider », c’est à dire acceptez les conditions du FMI et faites les réformes qu’on vous demande. C’est inacceptable. Mais la pression est considérable.

Bien sûr, la situation libanaise est d’une très grande complexité. Les causes ne ont pas seulement économiques et financières. C’est tout le système, jusqu’ à sa structure confessionnelle sur le plan institutionnel, qui est en cause, en passant par l’affairisme, le clientélisme, la corruption… Mais une question doit être ici posée : comment le peuple libanais, écrasé par la pauvreté et les inégalités, pourrait-il s’en sortir, comment pourrait-il échapper à l’écroulement économique et social et espérer pouvoir vivre dignement quand le FMI lui demande d’appliquer un programme néolibéral d’austérité ? Ce qu’exige le FMI est écrit en toutes lettres dans un document du 10 juillet 2019, pudiquement appelé :

« Déclaration de fin de mission. Conclusions de la mission de consultation de 2019 au titre de l’article IV » ( https://www.imf.org/fr/News/Articles/2019/07/02/mcs070219-lebanon-staff-concluding-statement-of-the-2019-article-iv-mission ).

La logique de ce programme est fondée sur des mécanismes « d’ajustement » connus depuis bien longtemps. Voici quelques exemples de ce que le document énonce : « seule une nette amélioration du climat des affaires et de la gouvernance peut stimuler l’investissement, la croissance et les exportations ». Dans cet esprit, il faudrait promouvoir « une longue trajectoire vers la viabilité et la croissance qui devra passer par d’importants ajustements budgétaires supplémentaires et des réformes structurelles radicales…», stimuler « la compétitivité extérieure », « relever la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les droits d’accise sur les carburants », « réaliser une revue des dépenses publiques pour repérer d’autres économies potentielles », pousser à une « réforme de la masse salariale et des retraites ». Le FMI propose « une augmentation des aides aux foyers modestes et vulnérables » (comment faire autrement ?), mais il souligne aussitôt que « le coût des affaires au Liban doit diminuer »… Avec de telle recettes, ce coût risque bien d’augmenter encore pour les Libanais. Les raisons qui aboutissent au blocage des réformes ne sont certainement pas seulement d’ordre économique. Mais il est indispensable de rappeler ce qu’est la politique d’ajustement structurel du FMI. Cela doit faire partie du débat sur les enjeux sociaux et politiques concernant ce pays historiquement si proche de la France, et qui mérite davantage de respect. 16 juillet 2020

« Le mépris du pouvoir »

Un article de Maurice Buttin, avocat honoraire, en cette année du centième anniversaire de la naissance de Ben Barka. Par Les invités de Mediapart – Le blog de Les invités de Mediapart. 28 juin 2020


Avocat historique de la famille Ben Barka, Me Maurice Buttin, se bat depuis bientôt 55 ans
dans ce dossier toujours en cours d’instruction. « Comment est mort Mehdi Ben Barka ? Qui
l’a tué ? Où est sa sépulture ? » Face aux gouvernements français successifs qui continuent
de s’opposer à la levée du « secret de la Défense Nationale », il revient sur ce long combat
pour la vérité.

Le philosophe et historien, Marcel Gauchet participait le 27 mai dernier à l’émission de David

Pujadas, sur LCI. Evoquant la défiance du peuple français vis-à-vis du pouvoir, il reprochait à

celui-ci de ne pas dire la vérité par exemple au sujet de la pandémie ou des « gilets jaunes » et

insistait sur l’effet de miroir entre le haut et le bas.

L’affaire BEN BARKA en est un bien triste exemple !

Je m’explique.

Le 29 octobre 1965, le leader de l’opposition marocaine et l’un des Grands du Tiers monde,

Mehdi Ben Barka est interpellé par deux policiers français, boulevard Saint-Germain à Paris.

Alors avocat à Rabat, je suis constitué par sa mère. Je rejoindrai en septembre 1966 mes

confrères parisiens constitués par son épouse, tous décédés aujourd’hui.

Une première plainte pour « enlèvement et séquestration » est déposée par le frère de Ben

Barka, Abdelkader. Elle permet d’établir la responsabilité, de près ou de loin, de hauts

fonctionnaires marocains de la Sécurité, de truands, de policiers français et autres agents du

SDECE, devenu la DGSE.

Une deuxième plaine, déposée par le fils aîné, Bachir Ben Barka, en octobre 1975, pour

« assassinat et complicité d’assassinat » est toujours à l’instruction au TGI de Paris.

Depuis bientôt 55 ans, aux côtés de la famille Ben Barka, je suis toujours à la recherche de la

vérité sur ce crime. Comment est mort Mehdi Ben Barka ? Qui l’a tué ? Où son corps a-t-il été

transporté ? Où est sa sépulture ?

Les autorités marocaines n’ont pas le courage de dire la vérité. Ce serait mettre en cause feu le

roi Hassan II, commanditaire de l’enlèvement, non de la mort, mais, de facto, coupable de

celle-ci, puisque responsable de l’enlèvement. Plusieurs Commissions Rogatoires

Internationales (CRI) ont été adressées au Maroc. La dernière de septembre 2003, renouvelée

à plusieurs reprises, concernant les principaux protagonistes de l’affaire, n’a jamais été

exécutée à ce jour… La preuve, a contrario, de la responsabilité du pouvoir marocain.Du côté français. Sur ma demande, dès l’élection de François Mitterrand le 10 mais 1981, le

dossier du SDECE a été mis sous scellés au TGI de Paris. Il a fallu trente années de

démarches pour obtenir la levée du secret-défense pesant sur ce dossier sans rien apporter de

nouveau ! Le dossier dit « Pascal » du nom du conseiller du ministre de la Défense Pierre

Messmer, depuis 1966 chargé du SDECE, après la sanction frappant le Premier ministre

Georges Pompidou, sans rien apporter de plus, sinon la preuve que le dossier saisi et déposé

au Tribunal avait été expurgé. Déjà ce mépris !

En 2010, j’ai demandé au juge Patrick Ramaël, le dixième en charge du dossier, d’essayer

d’obtenir de la DGSE, le dépôt à l’instruction des dossiers de 79 personnalités, de près ou de

loin, mêlées à l’affaire.

Le juge décidait de perquisitionner directement à la « piscine » (DGSE), selon les règles en

vigueur, sous la responsabilité du président de la « Commission (alors) consultative du secret

de la Défense nationale », M. Jacques Belle. L’opération de saisie eut lieu les 29 juillet et 3

août 2010. Elle a duré 2 h 30 le premier jour ; 6 h 30, le second. Fait étonnant, les services

n’ont remis à M. Belle que 23 dossiers… Il les a épluchés très attentivement. Puis, en

attendant la réception de la requête officielle du juge, pour la déclassification des pièces

retenues par J. Belle, celles-ci ont été placées sous scellées.

Par avis du 1er octobre 2010, la CCSDN, après avoir « écarté toutes les pièces de ces dossiers

n’ayant aucun lien direct ou indirect avec l’affaire » se montrait favorable à la

déclassification des documents saisis à la DGSE, sauf pour la page 1, du scellé N°11. Le

ministre Hervé Morin suivait cette décision.

Or, à la réception effective des documents, le juge constatait que sur les 475 pages des

pièces saisies, seules 150 étaient déclassifiées et 4 dossiers n’avaient même aucune pièce

déclassifiée !

Le 24 novembre 2010, P. Ramaël sollicitait donc des explications du nouveau ministre de la

Défense, Alain Juppé, en précisant : « … Je m’étonne que les scellés sus mentionnés soient,

contrairement à ce que l’avis de la Commission et la lettre de votre prédécesseur donnent à

penser, intégralement non déclassifiés. Ces pièces ont été individuellement sélectionnées par

le Président de la Commission lui-même, qui ne les aurait pas retenues, ab initio, si elles

étaient sans lien avec l’affaire ». En conséquence, le juge « sollicitait à nouveau la

déclassification totale des documents saisis, ainsi que de tous les documents qui, conservés à

la DGSE, n’auraient pas été saisis à ce jour, mais pourraient faire progresser la vérité ». La

CCSDN émettait un nouvel avis défavorable et Alain Juppé suivait cet avis…

Une nouvelle requête de P. Ramaël, le 21 mai 2012, était rejetée par la Directrice des Affaires

juridiques du Ministère : « Une nouvelle saisine de la CCSDN est impossible » (?). Le juge

s’étonnait de cette réponse, par deux lettres des 25 septembre et 29 novembre 2012 :

« Comment penser que ces documents sélectionnés par le président de la CCSDN, en

personne, lors des opérations de saisie soient étrangers à l’affaire ? S’ils concernent

l’affaire, comment justifier 47 ans après les faits que le secret soit maintenu ? Lors du

transport à la DGSE, les dossiers concernant d’autres personnes ont été demandés en vain

(liste jointe)). Comment croire qu’il n’existe pas dans les archives de ce service des dossiers

concernant des personnes appartenant ou ayant été employées par le SDECE de l’époque ? »Je demandais donc à Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense à l’époque, de le rencontrer

avec Bachir Ben Barka. C’est Mme Claire Landais, nouvelle directrice des Affaires

juridiques, qui nous a reçu, en présence du fonctionnaire chargé depuis des années de ce

dossier… Celui-ci entendait nous expliquer l’erreur commise, en invoquant la « non

déclassification » de certaines pièces. En fait, selon lui, elles auraient dû être mentionnées

comme « sans rapport avec l’affaire » !

Je sollicitais du nouveau juge en charge de l’instruction, Cyril Paquaux, de refaire une

demande de déclassification de toutes les pièces. Celui-ci a adressé une nouvelle requête le 2

mai 2016. Le ministère de la Défense a répondu… une année après…, le 9 mai 2017, en

faisant tenir au juge 89 pièces déclassifiées, mais SANS AUCUN RAPPORT AVEC LA

DEMANDE. Il s’agissait de pièces au dossier de l’affaire Ben Barka depuis des années et non

celles demandées par le juge. Le mépris !

Le juge redéposait une requête le 6 décembre 2017. Je complétais sa demande en donnant, par

lettre à Mme Florence Parly, la nouvelle ministre, beaucoup de détails sur les pièces saisies.

Par exemple : « Scellés 9 : Tounsi : 1 document, 3 pages déclassifiées ; 2 sans rapport avec

l’affaire. Une, très importante, dont la date est en partie effacée sur la photocopie donnée…Il

s’agit d’une rencontre « américano-marocaine » le « 14 courant ». De quel mois ?

Vraisemblablement, octobre 1965 de « Tounsi Miloud » avec un diplomate étasunien à

Agadir. Or, Tounsi n’est autre que le CHTOUKI de l’affaire Ben Barka. Cela est établi

depuis longtemps. Il est très important que tout le dossier de Miloud Tounsi détenu par la

DGSE soit versé aux débats ».

J’ajoutais : « En bref, deux démarches s’imposent :

1°/ Essayer de retrouver aux archives les dossiers sollicités par le juge concernant les 56

personnes, dont les dossiers n’ont pas été retrouvés (!), dont celui de Philippe BERNIER (visé

par une note du SDECE lui-même : « Bernier était connu et il existe un dossier important sur

l’intéressé SDECE N° 940/DG/CAB du 4 mars 1966 p.3 » et celui de Miloud TOUNSI, alias

Chtouki, entre autres ».

2°/ Obtenir que toutes les pièces d’abord considérées comme « non déclassifiées », puis

comme « n’ayant aucun rapport avec l’affaire » soient versées au dossier du juge. Celui-ci

pourra alors les examiner, et, effectivement, dire que ces pièces sont sans rapport avec

l’affaire ou non. Seule une pareille décision permettra à la famille Ben Barka, partie civile,

de constater que l’on ne l’a pas trompée en rejetant ces pièces… ou le contraire

Je concluais : 8h30 d’examen des 23 dossiers remis à M. Belle et, entre autres résultats, 4

dossiers « vides », sans pièces déclassifiées… soi-disant des pièces hors sujet ! Le président

Belle était-il fatigué ces jours-là pour retenir des pièces sans rapport avec l’affaire ?

Aujourd’hui, 54 ans après le crime donc, la famille Ben Barka, compte tenu de tout ce que

j’ai décrit ci-dessus, pense que les services de la DGSE lui cachent la vérité, ce qui l’empêche

de faire son deuil ».

Le 4 octobre 2018, je demandais à être reçu par le Président de la République, avec Bachir

Ben Barka. Exprimant ses regrets, E. Macron nous adressait aux services du ministre des

Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Reçus par l’un de ses conseillers, nous insistions

pour que des démarches soient entreprises auprès du Gouvernement marocain quant à la non-exécution des CRI. En vain. A ma connaissance aucune démarche n’a jamais été entreprise

auprès du Gouvernement marocain.

Le 19 octobre 2018, nouvelle demande pour être reçu, avec Bachir Ben Barka, par la ministre

de la Défense, Florence Parly. Le 17 décembre, son Directeur du Cabinet, Martin Briens,

répondait négativement.

Je relançais les 23 janvier, 3 avril et 23 juin 2019, Madame la Ministre. Je recevais une

réponse du Directeur précité le 26 juillet, dont j’extraits : « La dernière demande que le juge a

formulée (6 décembre 2017. NDLR) fait l’objet d’un traitement particulièrement attentif par

les services compétents ». Vingt mois ! Le mépris !

Le 7 août 2019, la Directrice des affaires juridiques répondait enfin au juge : « … Les ultimes

recherches entreprises… n’ont pas permis de découvrir de documents inédits susceptibles de

répondre à votre requête (Et le dossier Bernier ? et le dossier Miloud Tounsi ?). Quand aux

documents saisis en 2010, je vous informe que la ministre des Armées n’entend pas les

soumettre à nouveau à la CSDFN … En l’espèce s’il peut paraître surprenant qu’une telle

proportion de documents saisis se révèle finalement sans lien… les conditions dans lesquelles

se sont déroulées les perquisitions… peuvent parfaitement l’expliquer, le choix de l’autorité

judiciaire en présence de la Commission ayant été fait de saisir en large excès plutôt que le

contraire ».

Un beau mensonge ! Ce n’est pas « l’autorité judiciaire en présence de la Commission

qui… », mais le Président de la Commission lui-même, qui a examiné 23 dossiers pendant 8 h

30. Le mépris !

Je répondais à M. Briens le 26 août (je n’avais pas encore reçu la copie du message au juge)

lui rappelant les erreurs commises jusque-là et je concluais : « Après le juge P. Ramaël, je

m’interroge sur de possibles entraves à la manifestation de la vérité, peu compréhensibles

compte tenu du temps écoulé, plus de 53 années aujourd’hui ! » Je n’ai plus jamais eu de

réponse…

En désespoir de cause, je n’hésitais pas à écrire à l’épouse du Président de la République. :

« Je me permets d’aborder avec vous une question qui me tient à cœur, l’affaire Ben Barka.

Avocat de la famille depuis plus de 53 ans, je recherche la vérité sur sa « disparition », afin

de permettre à son épouse et à ses enfants de faire leur deuil. Le président a dernièrement

décidé la levée du secret-défense dans diverses affaires, dont l’affaire Audin. Ne pourrait-il

envisager de le faire aussi dans ce dossier, car le juge d’instruction a des blocages du côté de

la DGSE ? »

Le 25 octobre, le Directeur de Cabinet de Madame Brigitte Macron m’informait que mon

courrier avait été transmis à M. Edouard Philippe, Premier ministre.

Le 10 mars, c’est son Chef du Cabinet militaire, le général Benoît Durieux qui me répondait.

Le comble du mépris. Jugez-en : « La présidence de la République a transmis votre requête

aux services du Premier ministre. Celle-ci a retenu toute mon attention. Je vous informe, en

premier lieu qu’une information judiciaire contre X des chefs d’homicide est toujours en

cours. (!) Je vous invite en conséquence, à vous tourner vers le magistrat instructeur pour

complément d’information ». (!) Je vous informe, en second lieu que le pouvoir exécutif a

toujours pleinement coopéré avec l’autorité judiciaire dans ce dossier (…). A l’issue de laprocédure, plusieurs documents ont pu être transmis aux magistrats requérants et figurent

désormais au dossier, couverts par le secret de l’instruction ». (!)

Je lui répondais le 12 mars : « Je vous informe qu’une procédure judiciaire… est toujours en

cours » ? Faut-il être tout à fait ignare pour m’écrire « Je vous informe », moi qui suis le

premier avocat constitué dans ce dossier, le 31 octobre 1965 ! Aux côtés de la famille, je me

bats depuis plus de 54 ans pour la recherche de la vérité dans la « disparition de Mehdi Ben

Barka. Et si j’ai écrit à Madame Macron, c’est bien parce que le pouvoir exécutif n’a pas

« toujours coopéré avec l’autorité judiciaire dans ce dossier », comme vous l’affirmez sans

vergogne ». Et de lui rappeler ma requête quant à la demande de la levée du secret-défense ».

Je lui renouvelais ma lettre le 8 avril. Je n’ai toujours pas reçu de réponse ce jour…

En bref, il y a ceux qui savent, mais refusent de le faire savoir au commun des mortels.

Me Maurice Buttin

Avocat honoraire à la Cour

«Comment une guerre nucléaire pourrait se produire» – Arms Control Association – Juillet-Août 2020.

Arms Control Today Vol 50 July-August 2020

https://www.armscontrol.org/act/2020-07/features/plan-nuclear-war-could-progress

Traductions: J. Fath

Il y a soixante-quinze ans, les États-Unis ont testé la première arme nucléaire au Nouveau-Mexique, ensuite, ils en ont utilisé une pour détruire Hiroshima, puis une autre pour détruire Nagasaki. Aussi dévastatrices soient-elles, ces bombes atomiques étaient petites par rapport aux caractéristiques de celles d’aujourd’hui, chacune d’entre elles explosait avec seulement un dixième de la puissance de détonation du type des ogives désormais déployées sur des missiles, des sous-marins et des avions par un certain nombre de pays. Heureusement, aucune arme nucléaire n’a été utilisée en situation de conflit depuis les bombardements sur le Japon, mais le risque de guerre nucléaire a reflué et remonté tout au long de la guerre froide. Il a augmenté au cours des trois dernières années. Les États-Unis et la Russie ont abandonné les traités en vigueur de longue date sur le contrôle des armes nucléaires. Ils ont commencé à développer de nouveaux types d’armes nucléaires, et élargi les circonstances dans lesquelles ils pourraient utiliser des armes nucléaires. Si un échange nucléaire devait s’engager, il pourrait rapidement dégénérer d’une catastrophe locale en catastrophe mondiale.

Pour illustrer comment cela pourrait se produire, le programme de l’Université de Princeton sur la science et la sécurité mondiale (SGS) a développé la simulation d’une escalade plausible et graduelle d’une guerre nucléaire entre les États-Unis et la Russie, et commençant en Europe. Les images qui suivent sont extraites de la vidéo de quatre minutes présentant cette simulation (voir à la fin de ce post).

Les chercheurs de SGS ont utilisé des évaluations indépendantes des postures appartenant actuellement aux forces américaines et russes, indépendantes des plans de guerre nucléaire et des cibles des armes nucléaires. La simulation a également été renforcée à l’aide de vastes ensembles de données portant sur les armes nucléaires actuellement déployées, sur la puissance des armes, sur les options de cibles concernant des armes spécifiques, ainsi que sur la planification de bataille déterminant quelles armes pour quelles cibles, dans quel ordre et à quel stade de la guerre, cela afin de montrer l’évolution du conflit nucléaire des phases tactiques à stratégiques avec le ciblage des villes. On estime qu’il y aurait plus de 90 millions de morts et blessés dans les toutes premières heures du conflit.

Les décès et les pertes immédiates qui se produiraient dans chaque phase du conflit sont déterminés à l’aide des données de NUKEMAP, un outil en ligne pour l’estimation des pertes, qui a été développé par Alex Wellerstein au Stevens Institute of Technology. Les décès réels seraient considérablement augmentés du fait des décès dus à l’effondrement des systèmes médicaux, aux retombées nucléaires et à d’autres effets de long terme, y compris un éventuel hiver nucléaire à l’échelle mondiale.

La simulation a été développée par les chercheurs de SGS Tamara Patton, Moritz Kütt et Alex Glaser, en collaboration avec Bruce Blair, Zia Mian, Pavel Podvig et Sharon Weiner, avec le son de Jeff Snyder et les graphiques d’Alex Wellerstein. Il a été initialement préparé dans le cadre de l’exposition «Shadows and Ashes» (ombres et cendres) à la Bernstein Gallery de l’Université de Princeton, organisée par Mary Hamill, la directrice de la galerie.

Nuclear (1)

Frappes nucléaires d’avertissement

La simulation commence dans le contexte d’un conflit conventionnel. Dans l’espoir de stopper l’avancée des forces des Etats-Unis et de l’OTAN, la Russie procède à une frappe nucléaire d’avertissement depuis une base proche de Kaliningrad. L’OTAN riposte par une frappe tactique aéroportée.

 

Nuclear (2)

Plan tactique

Alors que le seuil nucléaire est franchi, les combats se transforment en guerre nucléaire tactique en Europe. La Russie lance 300 têtes nucléaires aéroportées et des missiles de courte portée pour frapper les bases de l’OTAN et ses troupes avancées. L’OTAN répond avec approximativement 180 têtes nucléaires aéroportées.

Victimes immédiates: 2,6 millions en 3 heures.

Le Plan contre-forces

Alors que l’Europe est détruite, l’OTAN lance une frappe stratégique de 600 têtes nucléaires depuis le territoire américain et depuis des sous-marins afin de cibler les forces nucléaires russes. Avant de perdre son arsenal nucléaire, la Russie lance sur alerte une réponse nucléaire à l’aide de missiles terrestres, de véhicules routiers et de sous-marins.

Victimes immédiates : 3,4 millions en 45 minutes environ.

Nuclear (3)

Le plan « contre-valeur »

Avec l’objectif d’inhiber la capacité de l’autre partie à la récupération, la Russie et l’OTAN ciblent les 30 villes les plus peuplées et les centres économiques de l’autre pays, en utilisant 5 à 10 tête nucléaires sur chaque ville, en fonction de sa population.

Victimes immédiates : 85,3 millions en 45 minutes environ.

91,5 millions… C’est le nombre de victimes immédiates, incluant les morts (34,1 millions) et les blessés (57,4 millions), comme résultat de la série d’échanges nucléaires. Les morts du fait des retombées nucléaires et des autres effets de long terme augmenteraient significativement cette estimation.

Voir la  video :  https://www.youtube.com/watch?v=2jy3JU-ORpo&feature=youtu.be

 

 

« Ces maux qui minent la cohésion nationale ». Une Tribune de Malik Salemkour. Président de la LDH

LDH-logo

Tribune de Malik Salemkour, président de la LDH, publiée sur Médiapart.

La mort filmée de George Floyd, un Afro-Américain étouffé sous les genoux d’un policier de Minneapolis, le 25 mai 2020, était insupportable et a soulevé une vague mondiale d’indignation. Si l’histoire américaine est singulière vis-à-vis des personnes noires, ces images ont réveillé partout des ressentiments profonds d’injustice qui portent à la fois sur des pratiques violentes et discriminatoires des forces de l’ordre et sur un racisme que les pouvoirs publics n’ont pas endigué, faute d’en traiter aussi les sources et toutes les dimensions.

En France, le rassemblement à l’appel du Comité Adama devant le tribunal judiciaire de Paris, le 2 juin, a été d’une ampleur massive et inattendue, réunissant pacifiquement des dizaines de milliers de personnes, malgré l’interdiction de manifester posée par le préfet de police de Paris. Le décès de ce jeune homme le 19 juin 2016, dans une gendarmerie du Val-d’Oise, dans des conditions et responsabilités toujours non éclaircies, est posé en symbole français de la défiance envers les autorités policières et judiciaires portée par une partie de la population. Les rassemblements populaires se succèdent dans de nombreuses villes, appelant à la vérité et à la justice sur les trop nombreux cas restés impunis, à sortir du déni officiel des violences policières et à combattre le racisme présent dans une institution chargée de les prévenir.

Ces sujets sont sérieux et les débats ouverts ne peuvent être clos par les différences entre la France et les Etats-Unis ou par la déclamation du président de la République de soutien de la puissance publique et de la reconnaissance de la nation aux policiers et gendarmes. Les tentatives de discrédits sur les manifestants tentent de détourner l’attention des problèmes réels posés. Lancer le mot de « séparatiste » inocule l’idée d’une aspiration à des droits spécifiques, à des démarches hors des institutions. Au contraire, ces mouvements appellent avec force à l’égalité, à la prévention de l’arbitraire et de l’impunité, à des autorités publiques qui traitent chacune et chacun avec les mêmes droits, sans distinction d’origine, de couleur de peau ou de lieux de vie. C’est au nom de la République et de sa devise que sont exprimées ces revendications de justice, d’institutions exemplaires et d’une effectivité des droits égaux pour tous et partout sur le territoire national.

Des violences individuelles à la répression des mouvements sociaux

La question des violences policières est sur le devant la scène depuis longtemps. Elle émerge au rythme de dramatiques faits divers, souvent dans des quartiers populaires, et des actualités judiciaires les concernant. Avant le cas d’Adama Traoré, l’électrocution mortelle le 27 octobre 2005 de Zyed Benna (17 ans) et de Bouna Traoré (15 ans) pour échapper à un contrôle de police, avec les émeutes dans les banlieues françaises qui s’en sont suivies, reste dans toutes les mémoires avec une procédure conclue en 2015 par la relaxe des deux policiers renvoyés devant le tribunal correctionnel. D’autres affaires sont marquantes comme celle d’Amine Bentounsi, tué d’une balle dans le dos à Noisy-le-Sec en 2012 par un policier condamné en 2017 à cinq ans de prison avec sursis, Théo Luhaka, insulté et violé en février 2017 par une matraque lors d’un contrôle policier avec une instruction en cours, Liu Shaoyao, abattu à Paris par des policiers devant ses enfants en 2017 avec un non-lieu jugé en 2019, Aboubakar Fofana, mort en 2018 au volant de son véhicule par le tir d’un CRS lors d’un contrôle d’identité. Plus récemment, le 5 janvier 2020, Cédric Chouviat meurt à Paris après un plaquage ventral de trois policiers, le 25 mai dernier le jeune Gabriel Djordjevic, 14 ans, apparaît sur les réseaux sociaux le visage tuméfié après une interpellation à Bondy.

Ces cas dépassent les comportements individuels de policiers ou gendarmes. Ils interrogent leurs missions, leurs techniques d’intervention et le fonctionnement de la justice. Les victimes et leurs familles se sentent abandonnées par les institutions, en incompréhension des procédures ouvertes, longues et complexes, elles se sentent en déficit d’informations et leurs paroles sont trop souvent mises en doute. Les sanctions, quand elles arrivent, sont jugées inadaptées aux faits en cause, accroissant, chez elles et bien plus largement, le sentiment d’une justice à deux vitesses et d’une impunité des forces de l’ordre. C’est à cela qu’il convient de s’attaquer.

Les critiques des forces de l’ordre naissent aussi de l’expérience, par des populations nouvelles, de la répression des derniers mouvements sociaux, des « gilets jaunes » aux manifestations pour le climat ou contre la réforme des retraites. Les blessés graves, les gazages systématiques, les prises en « nasse » des manifestants ont mis en lumière des violences illégitimes et une stratégie du maintien de l’ordre qui dépasse ceux qui la mettent en œuvre et qui renvoie directement à la chaîne de commandement et aux volontés politiques. Des propositions sont sur la table pour sortir d’une militarisation néfaste des opérations de sécurité publique et rétablir une confiance partagée entre la police et tous les citoyens. Le gouvernement doit sortir du déni et y travailler. Il convient d’assurer une transparence des données sur ces violences et de créer un service d’enquête indépendant, de réviser les méthodes d’intervention de maintien de l’ordre afin de prévenir les dérives constatées, d’abandonner des armements inadaptés et dangereux, d’interdire des techniques d’immobilisation mortelles, d’assurer un traitement judiciaire équitable des faits de violences policières et un meilleur encadrement des procédures d’outrage et rébellion, de former les policiers et gendarmes, notamment ceux intervenant dans les quartiers populaires et de redéployer une police de proximité en dialogue avec tous les habitants. Il s’agit aussi de lutter contre les contrôles au faciès, avec notamment l’instauration d’un récépissé de contrôle d’identité, de réformer les conditions autorisant ces contrôles aujourd’hui détournés de leur objet à des fins de pression et de répression, notamment envers les étrangers.

Racisme, préjugés, discriminations : en débattre pour agir

L’agression et les insultes racistes envers un sans-papiers à L’Ile-Saint-Denis en avril 2020, les dernières révélations de groupes racistes sur les réseaux sociaux et le rapport du Défenseur des droits en juin dernier dénonçant des pratiques discriminatoires dans le 12e arrondissement à Paris montrent, si nécessaire, l’importance de lutter contre le racisme et les préjugés au sein de la police qui, comme le reste de la population, n’est pas épargnée de ce fléau. Il n’est pas de racisme d’Etat, celui-ci ayant fixé le cadre et ouvert les moyens de le combattre. Mais il est des pratiques publiques et privées qui font système et discriminent. Elles sont à étudier librement pour éclairer des réponses préventives. Le traitement incomplet de l’histoire de France, notamment coloniale, empêche une lecture utile des mécanismes complexes à l’œuvre qui alimentent des préjugés et du racisme. Il est temps de les affronter. L’Etat, par ses représentants publics, avec leurs discours et les dispositions qu’ils adoptent, doit garantir que toutes personnes vivant en France soient traitées avec les mêmes droits et en égale dignité. Celles et ceux qui manifestent après la mort de George Floyd appellent aux débats et à l’action. Il est de notre responsabilité collective de saisir d’urgence cette opportunité pour combattre ensemble ces maux qui minent notre cohésion nationale.

 Paris, le 6 juillet 2020

Le recul français en quelques chiffres.

Damien Gautreau, professeur dans un lycée français au Liban

Il est d’usage de considérer la France comme la 6ème puissance de la planète mais en regardant les chiffres de ces dernières années, en particulier dans les domaines économique et social, elle semble indéniablement en perte de vitesse.

Les chiffres montrent un recul net de la France

La France, initiatrice du G6 qui regroupait en 1975 les 6 plus grandes puissances de la
planète, participe toujours aux sommets du G7. En effet, elle possède aujourd’hui le 7ème Produit
Intérieur Brut au monde. Il faut cependant nuancer ce chiffre. Tout d’abord car il occulte le fait que
la France est en recul. Le pays possédait le 6ème PIB au monde en 2018 et le 5ème en 2006. Le déclin est lent mais certain. Il en est de même pour le PIB/habitant. La France ne se classe qu’à la 21ème
place aujourd’hui, elle était 20ème en 2017. En l’espace de 20 ans, entre 1995 et 2015, la France a vu
la Finlande ou encore l’Islande lui passer devant, Cette débandade économique entraîne
immanquablement un recul de l’Indice de Développement Humain. Ces 20 dernières années, la
France est l’un des seuls pays au monde a avoir vu son IDH reculer. Elle ne se classe aujourd’hui
qu’à la 21 ème place pour cet indicateur qui prend aussi en compte l’espérance de vie et l’accès à
l’éducation. Sur ce dernier point également, la France est mal classée et en recul, selon le classement
PISA 2016, elle est à la 26ème place alors qu’elle était 22ème en 2009 et 13ème en 2000. De plus, elle ne possède que le 18ème système universitaire au monde. Tous les indicateurs le montrent, la France est en perte de vitesse et se fait dépasser par de nombreux pays.

Une sélection habile des chiffres par les dirigeants

Les responsables politiques français utilisent les chiffres qui les arrangent. Par exemple, on
utilise toujours le PIB, pour lequel la France est donc au 7ème rang mondial mais pas le Produit
National Brut 1 pour lequel la France est 10ème et jamais le PIB/habitant pour lequel elle n’est que
21ème . Ce n’est pas non plus l’IDH, pourtant bien plus révélateur, qui est utilisé car là aussi, la France n’est que 21ème . On voit bien une volonté politique d’occulter la réalité et de faire passer la France pour une grande puissance, ce qu’elle n’est visiblement plus, désormais dépassée par de nouvelles puissances.
De même, un certain nombre de vérités qui peuvent nuire à l’image de la France sont
masquées. Par exemple, selon l’UNICEF, en ce qui concerne l’équité entre enfants, la France ne se
classe que 28ème parmi les pays économiquement avancés. La France, qui se veut pays des Droits de l’Homme et des libertés est pourtant régulièrement épinglée sur le sujet. En 2013, Freedom House la
classe 35ème en ce qui concerne la liberté de la presse. Pour les libertés personnelles, ce n’est guère
mieux : elle n’est que 31ème en 2017. Pour ce qui est de la démocratie, l’Hexagone a un indice d
démocratie moyen, loin derrière des pays comme la Suède, la Nouvelle-Zélande ou le Canada et ne
se place que 20ème en 2019. Démocratie, inégalités… le « pays des Lumières » est loin de briller.
Selon Oxfam : « dans le classement mondial de la lutte contre les inégalités, la France emprunte une
pente glissante ». Le modèle social y est mis à mal, elle ne se classe par exemple que 16 ème en ce qui
concerne le droit du travail.
Un quotidien de plus en plus précaire dans un contexte de montée des violences
Beaucoup de Français ressentent en effet que la situation du pays se détériore et que leurquotidien est de plus en plus difficile. Par exemple, le Smic a augmenté de 1,24 % en 2018 quand
l’inflation était de 1,8%. Cette perte de pouvoir d’achat pèse sur les ménages les plus précaires mais
aussi les classes moyennes. L’Observatoire des inégalités écrit : « depuis dix ans, le nombre de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté en France augmente ». En effet, le nombre de pauvres
(seuil des 50%) est passé de 4,4 millions en 2006 à 5 millions en 2016 et même 8,8 millions si on
prend le seuil des 60% (1026 euros par mois). Des chiffres alarmants pour un pays qui possède alors
le 6ème PIB mondial.
En outre, le pays est gangrené par le racisme, la xénophobie et les violences policières. Par
rapport aux violences policières, si elles ne sont pas nouvelles, en revanche l’IGPN a été saisie de
1 460 enquêtes en 2019 contre 1180 en 2018 et 1085 en 2017. Il est devenu d’usage de disperser les
manifestants en faisant usage de la force, en témoignent les 24 yeux crevés et 5 mains arrachées
durant le mouvement des Gilets jaunes. En 43 ans, on dénombre 647 morts suite à des interventions
policières. Pour le racisme, il se banalise avec, par exemple, 44% des musulmans vivant en France
qui disent avoir subi des discriminations 2 . Un chiffre qui monte même à 60% pour les femmes
portant le voile. Les lieux de culte musulmans sont régulièrement la cible de tags racistes ou
d’attaques violentes comme à Gap et à Bayonne en 2019. Le racisme est d’ailleurs dénoncé par les
nombreuses manifestations de ce mois de juin.
On constate donc que la situation en France se détériore dans tous les domaines et que dans de telles
conditions, il est difficile d’assumer le rôle de puissance de premier plan.

Sources pour les données chiffrées : Fraser Institute ; CIA ; ONU ; Banque Mondiale ; Democracy Index ; Oxfam ;PISA ; Cnews ; Bastamag ; Ministère de l’Intérieur ; Observatoire des inégalités.

1) Le PIB est l’ensemble des richesses produites à l’intérieur d’un pays, y compris par des firmes étrangères. Le PNB est l’ensemble des richesses produites par un pays, y compris à l’étranger.
2) Selon une étude réalisée pour la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme.