DOCUMENT : lettre de Sergey Lavrov aux États membres de l’OSCE sur la sécurité en Europe.

« Lettre du Ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, sur l’indivisibilité de la sécurité, envoyé le 28 janvier dernier aux ministres des Affaires étrangères des États-Unis, du Canada et de plusieurs pays européens. »

Cette lettre de Sergey Lavrov (reproduite ci-dessous en français puis en russe) est en réalité une réponse à la réponse que les États-Unis ont adressée à la Russie (voir sur ce blog) après que Moscou eut formalisé ses demandes initiales en matière de sécurité sous la forme de 2 projets de traités adressés aux États-Unis et à l’OTAN, et rendus publics le 17 décembre 2021. Vous pouvez consulter ces 2 projets (à l’origine confidentiels) qui figurent aussi en intégralité sur ce blog.

Dans le contexte actuel d’une très forte tension, cette lettre de Sergey Lavrov vise manifestement à sortir de l’affrontement et à recentrer le débat sur la recherche d’un accord USA-OTAN / Russie concernant l’architecture et les normes de la sécurité en Europe, et l’indivisibilité de la sécurité, c’est à dire la nécessité d’une sécurité collective dans les mêmes conditions pour tous. Mais il n’y a pas de vision commune en la matière tellement la confrontation actuelle est surdéterminée par les logiques de puissance, et certainement par des enjeux de politique interne.

Pour l’instant, à l’évidence, c’est une impasse diplomatique sévère qui domine, due aux fins de non recevoir (les « non-starters ») imposées par Washington aux propositions et aux demandes de garanties sécuritaires de Moscou, il est vrai d’un niveau d’exigence très élevé. Demandes qui, de facto, n’ont pas encore fait l’objet d’une négociation digne de ce nom.

Je continuerai à publier sur ce blog tous les documents officiels dans leur intégralité (lorsque c’est possible) afin de clarifier les enjeux de ce qui est en train de se passer aujourd’hui dans une confrontation à la fois européenne et internationale, et dont les risques sont importants… même si la dramatisation fait partie des choix de confrontation. 05 02 2022

Le Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie. 01 02 2022

Lettre de Sergey Lavrov :

Vous savez très bien que la Russie est sérieusement préoccupée par la montée des tensions politico-militaires à proximité immédiate de ses frontières occidentales. Afin d’éviter une nouvelle escalade, la Russie a présenté, le 15 décembre 2021, les projets de deux documents juridiques internationaux interdépendants – le traité américano-russe sur les assurances de sécurité et l’accord sur les mesures de sécurité entre la Russie et les États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord.

Les réponses des États-Unis et de l’OTAN à nos propositions, qui ont été reçues le 26 janvier 2022, indiquent qu’il existe des différences substantielles dans la compréhension du principe de sécurité égale et indivisible, fondamental pour l’ensemble de l’architecture de sécurité européenne. Nous estimons qu’il est urgent de clarifier cette question, qui est décisive pour l’avenir du dialogue.

La Charte de sécurité européenne, signée lors du sommet de l’OSCE à Istanbul en novembre 1999, énonce les droits et engagements fondamentaux des États participants de l’Organisation en ce qui concerne l’indivisibilité de la sécurité. Le droit de chaque État participant de choisir ou de modifier librement ses arrangements de sécurité, y compris les traités d’alliance, au fur et à mesure de leur évolution, est souligné, tout comme la neutralité. Dans le même paragraphe de la Charte, cela est explicitement soumis à l’obligation de chaque État de ne pas renforcer sa sécurité au détriment de celle des autres. Elle stipule également qu’aucun État, groupe d’États ou organisation ne peut se voir confier la responsabilité principale du maintien de la paix et de la stabilité dans la région de l’OSCE, ni considérer une partie de celle-ci comme sa sphère d’influence.

Lors du sommet de l’OSCE à Astana en décembre 2010, nos dirigeants ont approuvé une déclaration réaffirmant cet ensemble intégral d’engagements interconnectés.

Cependant, les pays occidentaux ne cessent d’en retirer que les positions dont ils ont besoin, à savoir le droit des États à choisir librement des alliances pour assurer exclusivement leur sécurité. L’expression « à mesure qu’elles évoluent » est honteusement omise, car cette disposition faisait également partie de la conception de l' »indivisibilité de la sécurité », à savoir le retrait obligatoire des alliances militaires de leur fonction initiale de dissuasion et leur intégration dans l’architecture paneuropéenne sur une base collective plutôt que de groupe restreint. Le principe de l’indivisibilité de la sécurité a été interprété de manière sélective pour justifier l’expansion irresponsable de l’OTAN.

Il est révélateur que dans les commentaires sur la volonté de développer un dialogue sur l’architecture de sécurité en Europe, les représentants occidentaux évitent soigneusement de mentionner la Charte de sécurité européenne et la déclaration d’Astana. Ils ne font référence qu’à des documents antérieurs de l’OSCE, notamment la Charte de Paris pour une nouvelle Europe de 1990, qui ne contient pas l’engagement, aujourd’hui « gênant », de ne pas renforcer la sécurité de ses États au détriment des autres. Les capitales occidentales tentent également d’ignorer l’un des documents clés de l’OSCE, le Code de conduite de 1994 relatif aux aspects politico-militaires de la sécurité, qui stipule explicitement que les États « tiendront compte des intérêts légitimes des autres États en matière de sécurité » lorsqu’ils choisiront la manière d’assurer la sécurité, y compris l’adhésion à des alliances.

Ce n’est pas comme ça que les choses vont fonctionner. Le point sur l’indivisibilité des accords de sécurité est que la sécurité est soit unique pour tous, soit inexistante pour tous. Et, comme le stipule la Charte d’Istanbul, chaque État participant de l’OSCE a un droit égal à la sécurité, et pas seulement les membres de l’OTAN qui interprètent ce droit comme s’appliquant exclusivement aux membres du club « exclusif » de l’Atlantique Nord.

Je ne commenterai pas les autres attitudes et actions de l’OTAN, caractérisées par la recherche par ce bloc « défensif » de la supériorité militaire et du recours à la force, en contournant les prérogatives du Conseil de sécurité de l’ONU. Je dirai seulement que de telles actions sont contraires aux obligations européennes communes fondamentales, y compris les engagements contenus dans les documents en question de maintenir des capacités militaires « à la mesure des besoins légitimes de sécurité individuelle ou collective, compte tenu des obligations découlant du droit international ainsi que des préoccupations légitimes des autres États en matière de sécurité ».

En ce qui concerne la situation actuelle en Europe, nos collègues des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE ne cessent d’appeler à la « désescalade » et d’exhorter la Russie à « choisir la voie de la diplomatie ». Nous tenons à vous rappeler que nous suivons cette voie depuis des décennies. Les jalons les plus importants – les documents des sommets d’Istanbul et d’Astana – sont le résultat direct de la diplomatie. Le fait que l’Occident tente maintenant, de manière flagrante, de réviser unilatéralement en sa faveur ces réalisations diplomatiques des dirigeants de tous les pays de l’OSCE est profondément inquiétant. La situation exige une clarification honnête de la position.

Nous voulons une réponse claire à la question de savoir comment nos partenaires comprennent leur engagement à ne pas renforcer leur propre sécurité au détriment de la sécurité d’autres États sur la base d’un engagement au principe de l’indivisibilité de la sécurité ? Comment votre gouvernement compte-t-il mettre cet engagement en pratique dans les circonstances actuelles ? Si vous vous retirez de cet engagement, veuillez le faire savoir clairement.

Sans une clarté totale sur cette question clé de l’interaction des droits et des responsabilités entérinée au plus haut niveau, l’équilibre des intérêts inscrit dans les documents des sommets d’Istanbul et d’Astana ne pourra être atteint. Votre réponse nous aidera à mieux comprendre le degré d’accommodation de nos partenaires, ainsi que la possibilité d’avancer ensemble dans la réduction des tensions et le renforcement de la sécurité paneuropéenne.

Nous attendons une réaction rapide. Cela ne devrait pas prendre longtemps – il s’agit de clarifier l’accord sur la base duquel votre président (premier ministre) a signé les engagements pertinents.

Nous supposons également que la réaction à ce message sera nationale, car les engagements mentionnés ont été pris par chacun de nos États individuellement et non au nom ou dans le cadre d’un quelconque bloc.

Текст послания Министра иностранных дел Российской Федерации С.В.Лаврова по тематике неделимости безопасности, направленного 28 января с.г. главам внешнеполитических ведомств США, Канады и ряда европейских стран

01 02 2022

Вам хорошо известно, что Россия всерьез обеспокоена ростом военно-политической напряженности в непосредственной близости от ее западных границ. В целях предотвращения дальнейшей эскалации российская сторона 15 декабря 2021 г. представила проекты двух взаимосвязанных международно-правовых документов – Договора между Россией и США о гарантиях безопасности и Соглашения о мерах обеспечения безопасности России и государств-членов Организации Североатлантического договора.

Поступившие 26 января 2022 г. ответы США и НАТО на наши предложения свидетельствуют о существенных расхождениях в понимании фундаментального для всей архитектуры европейской безопасности принципа равной и неделимой безопасности. Считаем необходимым незамедлительно прояснить этот определяющий с точки зрения перспектив диалога вопрос.

В Хартии европейской безопасности, подписанной на саммите ОБСЕ в Стамбуле в ноябре 1999 г., сформулированы основные права и обязательства государств-участников Организации в отношении неделимости безопасности. Подчеркнуто право каждого государства-участника на свободный выбор или изменение способа обеспечения своей безопасности, включая союзные договоры, по мере их эволюции, равно как и на нейтралитет. В том же параграфе Хартии это прямо обусловлено обязательством каждого государства не укреплять свою безопасность за счет безопасности других. Там же сказано, что ни одно государство, группа государств или организация не могут быть наделены преимущественной ответственностью за поддержание мира и стабильности в регионе ОБСЕ или рассматривать какую-либо его часть как сферу своего влияния.

На саммите ОБСЕ в Астане в декабре 2010 г. лидерами наших стран была одобрена Декларация, подтвердившая этот целостный пакет взаимосвязанных обязательств.

Однако западные страны продолжают выдергивать из него только нужные им позиции, а именно – право государств на свободный выбор союзов для обеспечения исключительно своей безопасности. Стыдливо опускается «по мере их эволюции», поскольку это положение также являлось составной частью понимания «неделимости безопасности», а именно – обязательного ухода военных союзов от изначальной функции сдерживания и их интеграции в общеевропейскую архитектуру на коллективных, а не узкогрупповых началах. Принцип неделимости безопасности избирательно трактуется для обоснования взятого курса на безответственное расширение НАТО.

Показательно, что в комментариях о готовности развивать диалог об архитектуре безопасности в Европе представители Запада старательно избегают упоминания Хартии европейской безопасности и Астанинской декларации. Ссылаются лишь на более ранние документы ОБСЕ, особенно часто – на Парижскую хартию для новой Европы 1990 г., в которой не содержится ставшего «неудобным» обязательства не укреплять безопасность своих государств за счет других. В западных столицах также пытаются не замечать один из ключевых документов ОБСЕ – Кодекс поведения, касающийся военно-политических аспектов безопасности 1994 г., где прямо говорится о том, что при выборе способов обеспечения безопасности, включая членство в союзах, государства будут «учитывать законные интересы безопасности других государств».

Так дело не пойдет. Смысл договоренностей о неделимости безопасности заключается в том, что безопасность либо одна для всех, либо ее нет ни для кого. И, как предусмотрено в Стамбульской Хартии, каждое государство-участник ОБСЕ имеет равное право на безопасность, а не только члены НАТО, которые толкуют это право как относящееся исключительно к членам североатлантического «эксклюзивного» клуба.

Не буду комментировать другие установки и действия НАТО, характеризующиеся стремлением этого «оборонительного» блока к военному превосходству и применением силы в обход прерогатив Совета Безопасности ООН. Скажу лишь, что подобные действия идут вразрез с фундаментальными общеевропейскими обязательствами, включая содержащиеся в упомянутых документах обязательства поддерживать военные потенциалы, «соизмеримые с законными индивидуальными или коллективными потребностями в области безопасности, с учетом обязательств по международному праву, а также законных интересов безопасности других государств».

Рассуждая о нынешней ситуации в Европе, наши коллеги из США, НАТО и Евросоюза постоянно взывают к «деэскалации» и призывают Россию «выбрать путь дипломатии». Хотим напомнить: мы уже не одно десятилетие шли этим путем. Важнейшие вехи – документы саммитов в Стамбуле и Астане – есть прямой результат именно дипломатии. Тот факт, что сейчас Запад откровенно пытается в одностороннем порядке ревизовать в свою пользу эти дипломатические достижения лидеров всех стран ОБСЕ, вызывает глубокую тревогу. Ситуация требует честного прояснения позиции.

Мы хотим получить четкий ответ на вопрос о том, как наши партнеры понимают свое обязательство не укреплять собственную безопасность за счет безопасности других государств на основе приверженности принципу неделимости безопасности? Как конкретно Ваше правительство намерено выполнять это обязательство на практике в современных условиях? Если Вы отказываетесь от данного обязательства, просим четко сообщить об этом.

Без внесения полной ясности в этот ключевой вопрос, касающийся взаимосвязи прав и обязанностей, одобренных на высшем уровне, невозможно обеспечить баланс интересов, закрепленный в документах саммитов в Стамбуле и Астане. Ваш ответ поможет лучше понять степень договороспособности наших партнеров, а также возможность совместного продвижения в деле снижения напряженности и укрепления общеевропейской безопасности.

Ожидаем оперативной реакции. Она не должна занять много времени – ведь речь идет о прояснении понимания, на основе которого Ваш президент (премьер) подписал соответствующие обязательства.

Также исходим из того, что реакция на данное послание поступит в национальном качестве, поскольку упомянутые обязательства принимались каждым из наших государств индивидуально, а не от имени или в составе какого-либо блока.

DOCUMENT : déclaration conjointe Poutine/Xi Jinping

Déclaration conjointe de la Fédération de Russie et de la République populaire de Chine sur les relations internationales entrant dans une nouvelle ère et le développement durable mondial. 4 février 2022

Vous trouverez ci-dessous, à titre documentaire (en français puis en anglais), l’intégralité de la déclaration conjointe Russie/Chine du 4 février 2022, adoptée à l’occasion de la rencontre entre V. Poutine et Xi Jinping, à l’ouverture des Jeux Olympique de Pékin. Cette déclaration très substantielle traite les questions internationales et stratégiques d’actualité. Elle trace un vaste ensemble de points de convergences et d’actions communes. Elle montre le niveau élevé d’entente politique atteint par Moscou et Pékin.
Choisir de rendre public un tel « manifeste » dans le contexte international actuel est, en soi, un choix politique qui ne doit rien au hasard. On est pas tenu d’approuver toutes les dispositions de ce texte, mais il est utile d’en prendre connaissance.

À l’invitation du Président de la République populaire de Chine Xi Jinping, le Président de la Fédération de Russie Vladimir V. Poutine s’est rendu en Chine le 4 février 2022. Les chefs d’État ont eu des entretiens à Pékin et ont participé à la cérémonie d’ouverture des XXIVe Jeux olympiques d’hiver.

La Fédération de Russie et la République populaire de Chine, ci-après dénommées les parties, déclarent ce qui suit.

Aujourd’hui, le monde connaît des changements considérables et l’humanité entre dans une nouvelle ère de développement rapide et de transformation profonde. Elle voit se développer des processus et des phénomènes tels que la multipolarité, la mondialisation de l’économie, l’avènement de la société de l’information, la diversité culturelle, la transformation de l’architecture de la gouvernance mondiale et de l’ordre mondial ; l’interrelation et l’interdépendance entre les États s’accroissent ; une tendance à la redistribution du pouvoir dans le monde se dessine ; et la communauté internationale manifeste une demande croissante de leadership visant un développement graduel et pacifique. Dans le même temps, alors que la pandémie du nouveau coronavirus se poursuit, la situation en matière de sécurité internationale et régionale se complique et le nombre de défis et de menaces planétaires augmente de jour en jour. Certains acteurs, qui ne représentent qu’une minorité à l’échelle internationale, continuent de préconiser des approches unilatérales pour traiter les questions internationales, et de recourir à la force ; ils s’immiscent dans les affaires intérieures d’autres États, portant atteinte à leurs droits et intérêts légitimes, et incitent aux contradictions, aux discordances et à la confrontation, entravant ainsi le développement et le progrès de l’humanité, contre l’opposition de la communauté internationale.

Les parties appellent tous les États à rechercher le bien-être pour tous et, à ces fins, à instaurer le dialogue et la confiance mutuelle, à renforcer la compréhension mutuelle, à défendre des valeurs humaines universelles telles que la paix, le développement, l’égalité, la justice, la démocratie et la liberté, à respecter le droit des peuples à déterminer de manière indépendante les voies de développement de leur pays, ainsi que la souveraineté et les intérêts des États en matière de sécurité et de développement, à protéger l’architecture internationale pilotée par les Nations-Unies et l’ordre mondial fondé sur le droit international, à rechercher une véritable multipolarité, les Nations-Unies et le Conseil de sécurité jouant un rôle central et de coordination, à promouvoir des relations internationales plus démocratiques et à garantir la paix, la stabilité et le développement durable dans le monde.

I

Les parties partagent l’idée que la démocratie est une valeur humaine universelle, plutôt qu’un privilège d’un nombre limité d’États, et que sa promotion et sa protection sont une responsabilité commune de la communauté mondiale tout entière.

Les parties estiment que la démocratie est un moyen de faire participer les citoyens au gouvernement de leur pays en vue d’améliorer le bien-être de la population et de mettre en œuvre le principe du gouvernement populaire. La démocratie s’exerce dans toutes les sphères de la vie publique dans le cadre d’un processus à l’échelle nationale et reflète les intérêts de l’ensemble du peuple, sa volonté, garantit ses droits, répond à ses besoins et protège ses intérêts. Il n’existe pas de modèle unique pour guider les pays dans l’instauration de la démocratie. Une nation peut choisir les formes et les méthodes de mise en œuvre de la démocratie qui conviennent le mieux à son état particulier, sur la base de son système social et politique, de son contexte historique, de ses traditions et de ses caractéristiques culturelles uniques. C’est uniquement au peuple du pays de décider si son État est démocratique.

Les parties notent que la Russie et la Chine, en tant que puissances mondiales dotées d’un riche patrimoine culturel et historique, ont de longues traditions démocratiques, qui reposent sur une expérience millénaire du développement, un large soutien populaire et la prise en compte des besoins et des intérêts des citoyens. La Russie et la Chine garantissent à leur population le droit de participer par divers moyens et sous diverses formes à l’administration de l’État et à la vie publique, conformément à la loi. Les peuples des deux pays sont certains de la voie qu’ils ont choisie et respectent les systèmes et traditions démocratiques des autres États.

Les parties constatent que les principes démocratiques sont mis en œuvre à un niveau global, ainsi que dans l’administration de l’État. Les tentatives de certains États d’imposer leurs propres « normes démocratiques » à d’autres pays, de monopoliser le droit d’évaluer le niveau de conformité aux critères démocratiques, de tracer des lignes de démarcation fondées sur des motifs idéologiques, notamment en établissant des blocs exclusifs et des alliances de complaisance, s’avèrent n’être rien d’autre qu’une négation de la démocratie et vont à l’encontre de l’esprit et des véritables valeurs de la démocratie. De telles tentatives d’hégémonie constituent de graves menaces pour la paix et la stabilité mondiales et régionales et compromettent la stabilité de l’ordre mondial.

Les parties estiment que la défense de la démocratie et des droits de l’homme ne doit pas être utilisée pour faire pression sur d’autres pays. Elles s’opposent à l’abus des valeurs démocratiques et à l’ingérence dans les affaires intérieures d’États souverains sous le prétexte de protéger la démocratie et les droits de l’homme, ainsi qu’à toute tentative d’inciter à la division et à la confrontation dans le monde. Les parties appellent la communauté internationale à respecter la diversité culturelle et civilisationnelle et les droits des peuples de différents pays à l’autodétermination. Elles sont prêtes à travailler ensemble avec tous les partenaires intéressés pour promouvoir une véritable démocratie.

Les parties notent que la Charte des Nations-Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme fixent de nobles objectifs dans le domaine des droits de l’homme universels, énoncent des principes fondamentaux que tous les États doivent respecter et observer dans les faits. En même temps, comme chaque nation a ses propres caractéristiques nationales, son histoire, sa culture, son système social et son niveau de développement social et économique, la nature universelle des droits de l’homme doit être vue à travers le prisme de la situation réelle de chaque pays particulier, et les droits de l’homme doivent être protégés en fonction de la situation spécifique de chaque pays et des besoins de sa population. La promotion et la protection des droits de l’homme sont une responsabilité partagée de la communauté internationale. Les États doivent accorder la même priorité à toutes les catégories de droits de l’homme et les promouvoir de manière systémique. La coopération internationale en matière de droits de l’homme doit être menée comme un dialogue d’égal à égal impliquant tous les pays. Tous les États doivent avoir un accès égal au droit au développement. L’interaction et la coopération en matière de droits de l’homme doivent être fondées sur le principe de l’égalité de tous les pays et du respect mutuel, afin de renforcer l’architecture internationale des droits de l’homme.

II

Les parties estiment que la paix, le développement et la coopération sont au cœur du système international moderne. Le développement est un moteur essentiel pour assurer la prospérité des nations. La pandémie actuelle avec la nouvelle infection du coronavirus constitue un sérieux défi pour la réalisation du programme de développement durable des Nations-Unies à l’horizon 2030. Il est essentiel de renforcer les relations de partenariat dans l’intérêt du développement mondial et de veiller à ce que la nouvelle étape du développement mondial soit définie par l’équilibre, l’harmonie et l’inclusion.

Les parties cherchent à faire avancer leurs travaux pour relier les plans de développement de l’Union économique eurasienne (UEE) et l’initiative « la Ceinture et la Route » en vue d’intensifier la coopération pratique entre l’UEE et la Chine dans divers domaines et de promouvoir une plus grande interconnexion entre les régions Asie-Pacifique et Eurasie. Les parties réaffirment l’importance qu’elles accordent à la construction du Grand partenariat eurasiatique, parallèlement et en coordination avec la construction de « la Ceinture et la Route », afin de favoriser le développement des associations régionales ainsi que les processus d’intégration bilatérale et multilatérale au profit des peuples du continent eurasiatique.

Les parties sont convenues de continuer à intensifier de manière cohérente la coopération pratique pour le développement durable de l’Arctique.

Les parties renforceront la coopération au sein des mécanismes multilatéraux, notamment les Nations-Unies, et encourageront la communauté internationale à donner la priorité aux questions de développement dans la coordination macro-politique mondiale. Elles appellent les pays développés à mettre en œuvre de bonne foi leurs engagements formels en matière d’aide au développement, à fournir davantage de ressources aux pays en développement, à s’attaquer au développement inégal des États, à œuvrer pour compenser ces déséquilibres au sein des États et à faire progresser la coopération mondiale et internationale en matière de développement. La partie russe confirme qu’elle est prête à continuer à travailler sur l’Initiative mondiale pour le développement proposée par la Chine, notamment en participant aux activités du Groupe des amis de l’Initiative mondiale pour le développement sous les auspices des Nations-Unies. Afin d’accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations-Unies pour le développement durable, les parties appellent la communauté internationale à prendre des mesures concrètes dans les domaines clés de la coopération tels que la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, les vaccins et le contrôle des épidémies, le financement du développement, le changement climatique, le développement durable, y compris le développement vert, l’industrialisation, l’économie numérique et la connectivité des infrastructures.

Les parties appellent la communauté internationale à créer des conditions ouvertes, égales, justes et non discriminatoires pour le développement scientifique et technologique, à intensifier la mise en œuvre pratique des avancées scientifiques et technologiques afin d’identifier les nouveaux moteurs de la croissance économique.

Les parties appellent tous les pays à renforcer la coopération dans le domaine des transports durables, à établir activement des contacts et à partager les connaissances dans la construction d’installations de transport, y compris les transports intelligents et les transports durables, le développement et l’utilisation des routes arctiques, ainsi qu’à développer d’autres domaines pour soutenir la reprise post-épidémique mondiale.

Les parties prennent des mesures sérieuses et apportent une contribution importante à la lutte contre le changement climatique. Célébrant conjointement le 30e anniversaire de l’adoption de la convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, elles réaffirment leur attachement à cette convention ainsi qu’aux objectifs, principes et dispositions de l’accord de Paris, y compris le principe des responsabilités communes mais différenciées. Les parties travaillent ensemble pour assurer la mise en œuvre complète et effective de l’accord de Paris, restent déterminées à remplir les obligations qu’elles ont contractées et attendent des pays développés qu’ils assurent effectivement la mise à disposition annuelle de 100 milliards de dollars de financement climatique aux États en développement. Les parties s’opposent à la mise en place de nouvelles barrières dans le commerce international sous le prétexte de lutter contre le changement climatique.

Les parties soutiennent fermement le développement de la coopération et des échanges internationaux dans le domaine de la diversité biologique, en participant activement au processus de gouvernance mondiale correspondant, et ont l’intention de promouvoir conjointement le développement harmonieux de l’humanité et de la nature ainsi que la transformation verte pour assurer un développement mondial durable.

Les chefs d’État évaluent positivement l’interaction efficace entre la Russie et la Chine dans les formats bilatéraux et multilatéraux axés sur la lutte contre la pandémie de COVID-19, la protection de la vie et de la santé de la population des deux pays et des peuples du monde. Elles renforceront leur coopération dans le développement et la fabrication de vaccins contre la nouvelle infection du coronavirus, ainsi que des médicaments pour son traitement, et amélioreront leur collaboration en matière de santé publique et de médecine moderne. Les parties prévoient de renforcer la coordination des mesures épidémiologiques afin de garantir une solide protection de la santé, de la sécurité et de l’ordre dans les contacts entre les citoyens des deux pays. Les parties ont salué le travail des autorités compétentes et des régions des deux pays pour la mise en œuvre de mesures de quarantaine dans les zones frontalières et pour assurer le fonctionnement stable des points de passage frontaliers, et ont l’intention d’envisager la création d’un mécanisme conjoint de contrôle et de prévention des épidémies dans les zones frontalières afin de planifier conjointement les mesures anti-épidémiques à prendre aux points de contrôle frontaliers, de partager les informations, de construire des infrastructures et d’améliorer l’efficacité du dédouanement des marchandises.

Les parties soulignent que la détermination de l’origine de la nouvelle infection par le coronavirus est une question de science. La recherche sur ce sujet doit se fonder sur des connaissances mondiales, ce qui nécessite une coopération entre les scientifiques du monde entier. Les parties s’opposent à la politisation de cette question. La Russie se félicite des travaux menés conjointement par la Chine et l’OMS pour identifier la source de la nouvelle infection à coronavirus et soutient le rapport conjoint Chine-OMS sur la question. Les parties appellent la communauté mondiale à promouvoir conjointement une approche scientifique sérieuse pour l’étude de l’origine du coronavirus.

La partie russe est favorable à ce que la Chine accueille avec succès les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver à Pékin en 2022.

Les parties apprécient hautement le niveau de la coopération bilatérale dans le domaine des sports et du mouvement olympique et se déclarent prêtes à contribuer à son développement progressif.

III

Les parties sont gravement préoccupées par les graves problèmes de sécurité internationale et estiment que les destins de toutes les nations sont liés. Aucun État ne peut ni ne doit assurer sa propre sécurité indépendamment de la sécurité du reste du monde et au détriment de la sécurité des autres États. La communauté internationale doit s’engager activement dans la gouvernance mondiale pour assurer une sécurité universelle, globale, indivisible et durable.

Les parties réaffirment leur ferme soutien mutuel à la protection de leurs intérêts fondamentaux, de la souveraineté des États et de leur intégrité territoriale, et s’opposent à l’ingérence de forces extérieures dans leurs affaires intérieures.

La partie russe réaffirme son soutien au principe d’une seule Chine, confirme que Taïwan est une partie inaliénable de la Chine et s’oppose à toute forme d’indépendance de Taïwan.

La Russie et la Chine s’opposent aux tentatives des forces extérieures de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité dans leurs régions communes adjacentes, ont l’intention de contrer l’ingérence des forces extérieures dans les affaires intérieures des pays souverains sous quelque prétexte que ce soit, s’opposent aux révolutions de couleur et renforceront leur coopération dans les domaines susmentionnés.

Les parties condamnent le terrorisme dans toutes ses manifestations, promeuvent l’idée de créer un front mondial unique de lutte contre le terrorisme, les Nations-Unies jouant un rôle central, préconisent une coordination politique plus forte et un engagement constructif dans les efforts multilatéraux de lutte contre le terrorisme. Les parties s’opposent à la politisation des questions de lutte contre le terrorisme et à leur utilisation comme instruments d’une politique de deux poids, deux mesures, condamnent la pratique de l’ingérence dans les affaires intérieures d’autres États à des fins géopolitiques par le biais de groupes terroristes et extrémistes ainsi que sous couvert de lutte contre le terrorisme international et l’extrémisme.

Les parties estiment que certains États, certaines alliances et coalitions militaires et politiques cherchent à obtenir, directement ou indirectement, des avantages militaires unilatéraux au détriment de la sécurité des autres, notamment en recourant à des pratiques de concurrence déloyale, intensifient la rivalité géopolitique, alimentent l’antagonisme et la confrontation et portent gravement atteinte à l’ordre de sécurité international et à la stabilité stratégique mondiale. Les parties s’opposent à un nouvel élargissement de l’OTAN et demandent à l’Alliance de l’Atlantique Nord d’abandonner ses approches idéologisées de la guerre froide, de respecter la souveraineté, la sécurité et les intérêts des autres pays, la diversité de leurs contextes civilisationnels, culturels et historiques, et d’adopter une attitude juste et objective à l’égard du développement pacifique des autres États. Les parties s’opposent à la formation de structures de blocs fermés et de camps opposés dans la région Asie-Pacifique et restent très vigilantes quant à l’impact négatif de la stratégie indo-pacifique des États-Unis sur la paix et la stabilité dans la région. La Russie et la Chine ont déployé des efforts constants pour construire un système de sécurité équitable, ouvert et inclusif dans la région Asie-Pacifique (APR) qui ne soit pas dirigé contre des pays tiers et qui favorise la paix, la stabilité et la prospérité.

Les parties se félicitent de la déclaration commune des dirigeants des cinq États dotés d’armes nucléaires sur la prévention de la guerre nucléaire et la prévention des courses aux armements et estiment que tous les États dotés d’armes nucléaires devraient abandonner la mentalité de la guerre froide et les jeux à somme nulle, réduire le rôle des armes nucléaires dans leurs politiques de sécurité nationale, retirer les armes nucléaires déployées à l’étranger, mettre fin au développement sans restriction du système mondial de défense contre les missiles balistiques (ABM) et prendre des mesures efficaces pour réduire les risques de guerre nucléaire et de tout conflit armé entre les pays dotés de capacités nucléaires militaires.

Les parties réaffirment que le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires est la pierre angulaire du système international de désarmement et de non-prolifération nucléaire, un élément important du système de sécurité international d’après-guerre, et qu’il joue un rôle indispensable dans la paix et le développement du monde. La communauté internationale devrait promouvoir la mise en œuvre équilibrée des trois piliers du traité et travailler ensemble pour protéger la crédibilité, l’efficacité et la nature universelle de l’instrument.

Les parties sont gravement préoccupées par le partenariat de sécurité trilatéral entre l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni (AUKUS), qui prévoit une coopération approfondie entre ses membres dans des domaines impliquant la stabilité stratégique, et notamment par leur décision d’entamer une coopération dans le domaine des sous-marins à propulsion nucléaire. La Russie et la Chine estiment que de telles actions sont contraires aux objectifs de sécurité et de développement durable de la région Asie-Pacifique, augmentent le danger d’une course aux armements dans la région et posent de sérieux risques de prolifération nucléaire. Les parties condamnent fermement de telles actions et appellent les participants à l’AUKUS à respecter de bonne foi leurs engagements en matière de non-prolifération nucléaire et de missiles, et à travailler ensemble pour préserver la paix, la stabilité et le développement dans la région.

Les parties sont profondément préoccupées par les projets du Japon de rejeter dans l’océan l’eau contaminée par des substances nucléaires provenant de la centrale nucléaire détruite de Fukushima et par l’impact environnemental potentiel de ces actions. Les parties soulignent que l’élimination de l’eau contaminée par des substances nucléaires doit être gérée de manière responsable et effectuée de façon appropriée sur la base d’arrangements entre la partie japonaise et les États voisins, les autres parties intéressées et les agences internationales compétentes, tout en garantissant la transparence, le raisonnement scientifique et le respect du droit international.

Les parties estiment que le retrait des États-Unis du traité sur l’élimination des missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée, l’accélération de la recherche et du développement de missiles terrestres à portée intermédiaire et à plus courte portée et le désir de les déployer dans les régions Asie-Pacifique et Europe, ainsi que leur transfert aux alliés, entraînent une augmentation de la tension et de la méfiance, accroissent les risques pour la sécurité internationale et régionale, conduisent à l’affaiblissement du système international de non-prolifération et de contrôle des armements et sapent la stabilité stratégique mondiale. Les parties appellent les États-Unis à répondre positivement à l’initiative russe et à abandonner leurs plans de déploiement de missiles terrestres à portée intermédiaire et à plus courte portée dans la région Asie-Pacifique et en Europe. Les parties continueront à entretenir des contacts et à renforcer la coordination sur cette question.

La partie chinoise comprend et soutient les propositions avancées par la Fédération de Russie pour créer des garanties de sécurité à long terme juridiquement contraignantes en Europe.

Les parties notent que la dénonciation par les États-Unis d’un certain nombre d’importants accords internationaux de contrôle des armements a un impact extrêmement négatif sur la sécurité et la stabilité internationales et régionales. Les parties expriment leur inquiétude quant à l’avancement des plans américains visant à développer une défense antimissile mondiale et à déployer ses éléments dans diverses régions du monde, combinés au renforcement des capacités des armes non nucléaires de haute précision pour des frappes de désarmement et d’autres objectifs stratégiques. Les parties soulignent l’importance des utilisations pacifiques de l’espace, soutiennent fermement le rôle central du Comité des Nations-Unies sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique dans la promotion de la coopération internationale, le maintien et le développement du droit international de l’espace et la réglementation dans le domaine des activités spatiales. La Russie et la Chine continueront à accroître leur coopération sur des questions d’intérêt mutuel telles que la durabilité à long terme des activités spatiales et le développement et l’utilisation des ressources spatiales. Les parties s’opposent aux tentatives de certains États de transformer l’espace en une arène de confrontation armée et réitèrent leur intention de faire tous les efforts nécessaires pour empêcher l’arsenalisation de l’espace et une course aux armements dans l’espace. Elles s’opposeront aux activités visant à obtenir une supériorité militaire dans l’espace et à l’utiliser pour des opérations de combat. Les parties affirment la nécessité de lancer rapidement des négociations en vue de conclure un instrument multilatéral juridiquement contraignant basé sur le projet de traité russo-chinois relatif à la prévention du placement d’armes dans l’espace et de l’emploi ou de la menace de la force contre des objets spatiaux, qui offrirait des garanties fondamentales et fiables contre une course aux armements et l’arsenalisation de l’espace.

La Russie et la Chine soulignent que des mesures appropriées de transparence et de confiance, y compris une initiative internationale / engagement politique de ne pas être le premier à placer des armes dans l’espace, peuvent également contribuer à l’objectif de prévention d’une course aux armements dans l’espace, mais que ces mesures devraient compléter et non remplacer le régime efficace juridiquement contraignant régissant les activités spatiales.

Les parties réaffirment leur conviction que la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction (BWC) est un pilier essentiel de la paix et de la sécurité internationales. La Russie et la Chine soulignent leur détermination à préserver la crédibilité et l’efficacité de la convention.

Les parties affirment la nécessité de respecter pleinement et de renforcer encore la Convention sur l’Interdiction des Armes Biologiques (CIAB), notamment en l’institutionnalisant, en renforçant ses mécanismes et en adoptant un protocole juridiquement contraignant à la convention, assorti d’un mécanisme de vérification efficace, ainsi que par le biais de consultations et d’une coopération régulières pour traiter toute question liée à la mise en œuvre de la convention.

Les parties soulignent que les activités nationales et étrangères des États-Unis et de leurs alliés en matière d’armes biologiques suscitent de graves préoccupations et questions de la part de la communauté internationale quant à leur respect de la CIAB. Les parties partagent le point de vue selon lequel ces activités constituent une menace sérieuse pour la sécurité nationale de la Fédération de Russie et de la Chine et sont préjudiciables à la sécurité des régions respectives. Les parties appellent les États-Unis et leurs alliés à agir de manière ouverte, transparente et responsable en rendant compte de manière appropriée de leurs activités biologiques militaires menées à l’étranger et sur leur territoire national, et en soutenant la reprise des négociations sur un protocole à la Convention sur les armes biologiques juridiquement contraignant, assorti d’un mécanisme de vérification efficace.

Les parties, réaffirmant leur attachement à l’objectif d’un monde exempt d’armes chimiques, appellent toutes les parties à la convention sur les armes chimiques à travailler ensemble pour préserver sa crédibilité et son efficacité. La Russie et la Chine sont profondément préoccupées par la politisation de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et appellent tous ses membres à renforcer la solidarité et la coopération et à protéger la tradition de la prise de décision consensuelle. La Russie et la Chine insistent pour que les États-Unis, en tant que seul État partie à la convention qui n’a pas encore achevé le processus d’élimination des armes chimiques, accélèrent l’élimination de leurs stocks d’armes chimiques. Les parties soulignent l’importance de trouver un équilibre entre les obligations des États en matière de non-prolifération et les intérêts d’une coopération internationale légitime dans l’utilisation des technologies avancées et des matériaux et équipements connexes à des fins pacifiques. Les parties prennent note de la résolution intitulée « Promouvoir la coopération internationale en matière d’utilisations pacifiques dans le contexte de la sécurité internationale », adoptée lors de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies à l’initiative de la Chine et coparrainée par la Russie, et attendent avec intérêt sa mise en œuvre cohérente conformément aux objectifs qui y sont énoncés.

Les parties attachent une grande importance aux questions de gouvernance dans le domaine de l’intelligence artificielle. Les parties sont prêtes à renforcer le dialogue et les contacts sur l’intelligence artificielle.

Les parties réaffirment leur volonté d’approfondir la coopération dans le domaine de la sécurité internationale de l’information et de contribuer à la mise en place d’un environnement Technologies Information et Communication (TIC) ouvert, sûr, durable et accessible. Les parties soulignent que les principes de non-recours à la force, de respect de la souveraineté nationale et des droits de l’homme et libertés fondamentales, et de non-ingérence dans les affaires intérieures d’autres États, tels qu’ils sont consacrés par la Charte des Nations-Unies, sont applicables à l’espace d’information. La Russie et la Chine réaffirment le rôle clé de l’ONU dans la réponse aux menaces pesant sur la sécurité internationale de l’information et expriment leur soutien à l’Organisation dans l’élaboration de nouvelles normes de conduite des États dans ce domaine.

Les parties se félicitent de la mise en œuvre du processus de négociation mondial sur la sécurité de l’information internationale au sein d’un mécanisme unique et soutiennent dans ce contexte les travaux du Groupe de travail à composition non limitée des Nations-Unies sur la sécurité des technologies de l’information et de la communication (TIC) 2021-2025 (GTCNU) et expriment leur volonté de parler d’une seule voix en son sein. Les parties considèrent qu’il est nécessaire de consolider les efforts de la communauté internationale pour élaborer de nouvelles normes de comportement responsable des États, y compris sur le plan juridique, ainsi qu’un instrument juridique international universel réglementant les activités des États dans le domaine des TIC. Les parties estiment que l’initiative mondiale sur la sécurité des données, proposée par la partie chinoise et soutenue, en principe, par la partie russe, constitue une base pour que le groupe de travail discute et élabore des réponses aux menaces pour la sécurité des données et aux autres menaces pour la sécurité internationale de l’information.

Les parties réitèrent leur soutien aux résolutions 74/247 et 75/282 de l’Assemblée générale des Nations-Unies, soutiennent les travaux du comité spécial d’experts gouvernementaux compétent, facilitent les négociations au sein des Nations-Unies en vue de l’élaboration d’une convention internationale sur la lutte contre l’utilisation des TIC à des fins criminelles. Les parties encouragent la participation constructive de toutes les parties aux négociations afin de convenir dès que possible d’une convention crédible, universelle et globale et de la présenter à l’Assemblée générale des Nations-Unies lors de sa 78e session, dans le strict respect de la résolution 75/282. À ces fins, la Russie et la Chine ont présenté un projet commun de convention qui servira de base aux négociations.

Les parties soutiennent l’internationalisation de la gouvernance de l’Internet, prônent l’égalité des droits à sa gouvernance, estiment que toute tentative de limiter leur droit souverain de réglementer les segments nationaux de l’Internet et d’en assurer la sécurité est inacceptable, sont intéressées par une plus grande participation de l’Union internationale des télécommunications au traitement de ces questions.

Les parties ont l’intention d’approfondir la coopération bilatérale en matière de sécurité internationale de l’information sur la base de l’accord intergouvernemental pertinent de 2015. À cette fin, les parties sont convenues d’adopter dans un avenir proche un plan de coopération entre la Russie et la Chine dans ce domaine.

IV

Les parties soulignent que la Russie et la Chine, en tant que puissances mondiales et membres permanents du Conseil de sécurité des Nations-Unies, ont l’intention d’adhérer fermement aux principes éthiques et d’assumer leurs responsabilités, de défendre fermement le système international avec le rôle central de coordination des Nations-Unies dans les affaires internationales, de défendre l’ordre mondial fondé sur le droit international, y compris les buts et principes de la Charte des Nations-Unies, de faire progresser la multipolarité et de promouvoir la démocratisation des relations internationales, de créer ensemble un monde encore plus prospère, stable et juste, de construire conjointement des relations internationales d’un nouveau type.

La partie russe note l’importance du concept de construction d’une « communauté de destin commun pour l’humanité » proposé par la partie chinoise pour assurer une plus grande solidarité de la communauté internationale et la consolidation des efforts pour répondre aux défis communs. La partie chinoise note l’importance des efforts entrepris par la partie russe pour établir un système multipolaire juste de relations internationales.

Les parties ont l’intention de défendre fermement les aboutissements de la Seconde Guerre mondiale et l’ordre mondial existant post-conflit, de défendre l’autorité des Nations-Unies et la justice dans les relations internationales, de résister aux tentatives de nier, de déformer et de falsifier l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Afin d’empêcher que la tragédie de la guerre mondiale ne se reproduise, les parties condamneront fermement les actions visant à nier la responsabilité des atrocités commises par les agresseurs nazis, les envahisseurs militaristes et leurs complices, à salir et à ternir l’honneur des pays victorieux.

Les parties appellent à l’établissement d’un nouveau type de relations entre les puissances mondiales sur la base du respect mutuel, de la coexistence pacifique et de la coopération mutuellement bénéfique. Elles réaffirment que les nouvelles relations interétatiques entre la Russie et la Chine sont supérieures aux alliances politiques et militaires de l’époque de la guerre froide. L’amitié entre les deux États n’a pas de limites, il n’y a pas de domaines de coopération « interdits », le renforcement de la coopération stratégique bilatérale n’est ni dirigé contre des pays tiers ni affecté par l’évolution de l’environnement international et les changements circonstanciels dans les pays tiers.

Les parties réitèrent la nécessité de consolider et non de diviser la communauté internationale, la nécessité de coopérer et non de se confronter. Les parties s’opposent au retour des relations internationales à l’état de confrontation entre grandes puissances, lorsque le faible devient la proie du fort. Les parties entendent résister aux tentatives de substituer des formats et des mécanismes universellement reconnus et conformes au droit international à des règles élaborées en privé par certaines nations ou certains blocs de nations ; elles s’opposent à ce que les problèmes internationaux soient abordés de manière indirecte et sans consensus ; elles s’opposent aux rapports de force, aux humiliations, aux sanctions unilatérales et à l’application extraterritoriale du droit, ainsi qu’à l’abus des politiques de contrôle des exportations ; elles soutiennent la facilitation des échanges conformément aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Les parties ont réaffirmé leur intention de renforcer leur coordination de politique étrangère, de poursuivre un véritable multilatéralisme, de renforcer la coopération sur les plateformes multilatérales, de défendre les intérêts communs, de soutenir l’équilibre international et régional des pouvoirs et d’améliorer la gouvernance mondiale.

Les parties soutiennent et défendent le système commercial multilatéral fondé sur le rôle central de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), prennent une part active à la réforme de l’OMC et s’opposent aux approches unilatérales et au protectionnisme. Les parties sont prêtes à renforcer le dialogue entre partenaires et à coordonner les positions sur les questions commerciales et économiques d’intérêt commun, à contribuer à assurer le fonctionnement durable et stable des chaînes de valeur mondiales et régionales, à promouvoir un système de règles commerciales et économiques internationales plus ouvert, inclusif, transparent et non discriminatoire.

Les parties soutiennent le format du G20 en tant que forum important pour discuter des questions de coopération économique internationale et des mesures de réponse à la crise, encouragent conjointement l’esprit de solidarité et de coopération revigoré au sein du G20, soutiennent le rôle de premier plan de l’association dans des domaines tels que la lutte internationale contre les épidémies, la reprise économique mondiale, le développement durable inclusif, l’amélioration du système de gouvernance économique mondiale de manière équitable et rationnelle afin de relever collectivement les défis mondiaux.

Les parties soutiennent l’approfondissement du partenariat stratégique au sein des BRICS, encouragent l’élargissement de la coopération dans trois domaines principaux : la politique et la sécurité, l’économie et la finance, et les échanges humanitaires. En particulier, la Russie et la Chine entendent encourager l’interaction dans les domaines de la santé publique, de l’économie numérique, de la science, de l’innovation et de la technologie, y compris les technologies d’intelligence artificielle, ainsi que la coordination accrue entre les pays des BRICS sur les plateformes internationales. Les parties s’efforcent de renforcer davantage le format BRICS Plus/Outreach en tant que mécanisme efficace de dialogue avec les associations et organisations d’intégration régionale des pays en développement et des États aux marchés émergents.

La partie russe soutiendra pleinement la partie chinoise qui présidera l’association en 2022, et contribuera à la tenue fructueuse du XIVe sommet des BRICS.

La Russie et la Chine entendent renforcer globalement l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et accroître encore son rôle dans l’élaboration d’un ordre mondial polycentrique fondé sur les principes universellement reconnus du droit international, du multilatéralisme, de la sécurité égale, conjointe, indivisible, globale et durable.

Elles considèrent qu’il est important de mettre en œuvre de manière cohérente les accords relatifs à l’amélioration des mécanismes de lutte contre les défis et les menaces pour la sécurité des États membres de l’OCS et, dans le cadre de cette tâche, elles préconisent d’élargir la fonctionnalité de la structure régionale antiterroriste de l’OCS.

Les parties contribueront à conférer une nouvelle qualité et une nouvelle dynamique à l’interaction économique entre les États membres de l’OCS dans les domaines du commerce, de l’industrie manufacturière, des transports, de l’énergie, des finances, des investissements, de l’agriculture, des douanes, des télécommunications, de l’innovation et d’autres domaines d’intérêt mutuel, notamment par l’utilisation de technologies avancées, économes en ressources, efficaces sur le plan énergétique et « vertes ».

Les parties prennent note de l’interaction fructueuse au sein de l’OCS dans le cadre de l’accord de 2009 entre les gouvernements des États membres de l’Organisation de coopération de Shanghai sur la coopération dans le domaine de la sécurité internationale de l’information, ainsi qu’au sein du groupe d’experts spécialisé. Dans ce contexte, ils se félicitent de l’adoption du plan d’action conjoint de l’OCS sur la garantie de la sécurité internationale de l’information pour 2022-2023 par le Conseil des chefs d’État des États membres de l’OCS le 17 septembre 2021 à Douchanbé.

La Russie et la Chine procèdent de l’importance toujours croissante de la coopération culturelle et humanitaire pour le développement progressif de l’OCS. Afin de renforcer la compréhension mutuelle entre les peuples des États membres de l’OCS, elles continueront à favoriser efficacement l’interaction dans des domaines tels que les liens culturels, l’éducation, la science et la technologie, les soins de santé, la protection de l’environnement, le tourisme, les contacts entre les peuples, les sports.

La Russie et la Chine continueront à œuvrer au renforcement du rôle de l’APEC en tant que principale plateforme de dialogue multilatéral sur les questions économiques dans la région Asie-Pacifique. Les parties ont l’intention d’intensifier leur action coordonnée pour mettre en œuvre avec succès les « lignes directrices de Putrajaya pour le développement de l’APEC jusqu’en 2040 », en mettant l’accent sur la création d’un environnement commercial et d’investissement libre, ouvert, équitable, non discriminatoire, transparent et prévisible dans la région. Un accent particulier sera mis sur la lutte contre la pandémie d’infection par le nouveau coronavirus et la reprise économique, la numérisation d’un large éventail de sphères de vie différentes, la croissance économique dans les territoires éloignés et l’établissement d’une interaction entre l’APEC et d’autres associations multilatérales régionales ayant un programme similaire.

Les parties ont l’intention de développer la coopération dans le cadre du format « Russie-Inde-Chine », ainsi que de renforcer l’interaction dans des lieux tels que le sommet de l’Asie de l’Est, le forum régional de l’ASEAN sur la sécurité, la réunion des ministres de la défense des États membres de l’ASEAN et les partenaires de dialogue. La Russie et la Chine soutiennent le rôle central de l’ASEAN dans le développement de la coopération en Asie de l’Est, continuent d’accroître la coordination de la coopération approfondie avec l’ASEAN et encouragent conjointement la coopération dans les domaines de la santé publique, du développement durable, de la lutte contre le terrorisme et de la lutte contre la criminalité transnationale. Les parties ont l’intention de continuer à travailler dans l’intérêt d’un renforcement du rôle de l’ASEAN en tant qu’élément clé de l’architecture régionale. (traduction Deepl révisée)

Joint Statement of the Russian Federation and the People’s Republic of China on the International Relations Entering a New Era and the Global Sustainable Development. February 4, 2022

Ce texte est issu du site de la Présidence de Russie.

At the invitation of President of the People’s Republic of China Xi Jinping, President of the Russian Federation Vladimir V. Putin visited China on 4 February 2022. The Heads of State held talks in Beijing and took part in the opening ceremony of the XXIV Olympic Winter Games.

The Russian Federation and the People’s Republic of China, hereinafter referred to as the sides, state as follows.

Today, the world is going through momentous changes, and humanity is entering a new era of rapid development and profound transformation. It sees the development of such processes and phenomena as multipolarity, economic globalization, the advent of information society, cultural diversity, transformation of the global governance architecture and world order; there is increasing interrelation and interdependence between the States; a trend has emerged towards redistribution of power in the world; and the international community is showing a growing demand for the leadership aiming at peaceful and gradual development. At the same time, as the pandemic of the new coronavirus infection continues, the international and regional security situation is complicating and the number of global challenges and threats is growing from day to day. Some actors representing but the minority on the international scale continue to advocate unilateral approaches to addressing international issues and resort to force; they interfere in the internal affairs of other states, infringing their legitimate rights and interests, and incite contradictions, differences and confrontation, thus hampering the development and progress of mankind, against the opposition from the international community.

The sides call on all States to pursue well-being for all and, with these ends, to build dialogue and mutual trust, strengthen mutual understanding, champion such universal human values as peace, development, equality, justice, democracy and freedom, respect the rights of peoples to independently determine the development paths of their countries and the sovereignty and the security and development interests of States, to protect the United Nations-driven international architecture and the international law-based world order, seek genuine multipolarity with the United Nations and its Security Council playing a central and coordinating role, promote more democratic international relations, and ensure peace, stability and sustainable development across the world.

I

The sides share the understanding that democracy is a universal human value, rather than a privilege of a limited number of States, and that its promotion and protection is a common responsibility of the entire world community.

The sides believe that democracy is a means of citizens’ participation in the government of their country with the view to improving the well-being of population and implementing the principle of popular government. Democracy is exercised in all spheres of public life as part of a nation-wide process and reflects the interests of all the people, its will, guarantees its rights, meets its needs and protects its interests. There is no one-size-fits-all template to guide countries in establishing democracy. A nation can choose such forms and methods of implementing democracy that would best suit its particular state, based on its social and political system, its historical background, traditions and unique cultural characteristics. It is only up to the people of the country to decide whether their State is a democratic one.

The sides note that Russia and China as world powers with rich cultural and historical heritage have long-standing traditions of democracy, which rely on thousand-years of experience of development, broad popular support and consideration of the needs and interests of citizens. Russia and China guarantee their people the right to take part through various means and in various forms in the administration of the State and public life in accordance with the law. The people of both countries are certain of the way they have chosen and respect the democratic systems and traditions of other States.

The sides note that democratic principles are implemented at the global level, as well as in administration of State. Certain States’ attempts to impose their own ”democratic standards“ on other countries, to monopolize the right to assess the level of compliance with democratic criteria, to draw dividing lines based on the grounds of ideology, including by establishing exclusive blocs and alliances of convenience, prove to be nothing but flouting of democracy and go against the spirit and true values of democracy. Such attempts at hegemony pose serious threats to global and regional peace and stability and undermine the stability of the world order.

The sides believe that the advocacy of democracy and human rights must not be used to put pressure on other countries. They oppose the abuse of democratic values and interference in the internal affairs of sovereign states under the pretext of protecting democracy and human rights, and any attempts to incite divisions and confrontation in the world. The sides call on the international community to respect cultural and civilizational diversity and the rights of peoples of different countries to self-determination. They stand ready to work together with all the interested partners to promote genuine democracy.

The sides note that the Charter of the United Nations and the Universal Declaration of Human Rights set noble goals in the area of universal human rights, set forth fundamental principles, which all the States must comply with and observe in deeds. At the same time, as every nation has its own unique national features, history, culture, social system and level of social and economic development, universal nature of human rights should be seen through the prism of the real situation in every particular country, and human rights should be protected in accordance with the specific situation in each country and the needs of its population. Promotion and protection of human rights is a shared responsibility of the international community. The states should equally prioritize all categories of human rights and promote them in a systemic manner. The international human rights cooperation should be carried out as a dialogue between the equals involving all countries. All States must have equal access to the right to development. Interaction and cooperation on human rights matters should be based on the principle of equality of all countries and mutual respect for the sake of strengthening the international human rights architecture.

II

The sides believe that peace, development and cooperation lie at the core of the modern international system. Development is a key driver in ensuring the prosperity of the nations. The ongoing pandemic of the new coronavirus infection poses a serious challenge to the fulfilment of the UN 2030 Agenda for Sustainable Development. It is vital to enhance partnership relations for the sake of global development and make sure that the new stage of global development is defined by balance, harmony and inclusiveness.

The sides are seeking to advance their work to link the development plans for the Eurasian Economic Union and the Belt and Road Initiative with a view to intensifying practical cooperation between the EAEU and China in various areas and promoting greater interconnectedness between the Asia Pacific and Eurasian regions. The sides reaffirm their focus on building the Greater Eurasian Partnership in parallel and in coordination with the Belt and Road construction to foster the development of regional associations as well as bilateral and multilateral integration processes for the benefit of the peoples on the Eurasian continent.

The sides agreed to continue consistently intensifying practical cooperation for the sustainable development of the Arctic.

The sides will strengthen cooperation within multilateral mechanisms, including the United Nations, and encourage the international community to prioritize development issues in the global macro-policy coordination. They call on the developed countries to implement in good faith their formal commitments on development assistance, provide more resources to developing countries, address the uneven development of States, work to offset such imbalances within States, and advance global and international development cooperation. The Russian side confirms its readiness to continue working on the China-proposed Global Development Initiative, including participation in the activities of the Group of Friends of the Global Development Initiative under the UN auspices. In order to accelerate the implementation of the UN 2030 Agenda for Sustainable Development, the sides call on the international community to take practical steps in key areas of cooperation such as poverty reduction, food security, vaccines and epidemics control, financing for development, climate change, sustainable development, including green development, industrialization, digital economy, and infrastructure connectivity.

The sides call on the international community to create open, equal, fair and non-discriminatory conditions for scientific and technological development, to step up practical implementation of scientific and technological advances in order to identify new drivers of economic growth.

The sides call upon all countries to strengthen cooperation in sustainable transport, actively build contacts and share knowledge in the construction of transport facilities, including smart transport and sustainable transport, development and use of Arctic routes, as well as to develop other areas to support global post-epidemic recovery.

The sides are taking serious action and making an important contribution to the fight against climate change. Jointly celebrating the 30th anniversary of the adoption of the UN Framework Convention on Climate Change, they reaffirm their commitment to this Convention as well as to the goals, principles and provisions of the Paris Agreement, including the principle of common but differentiated responsibilities. The sides work together to ensure the full and effective implementation of the Paris Agreement, remain committed to fulfilling the obligations they have undertaken and expect that developed countries will actually ensure the annual provision of $100 billion of climate finance to developing states. The sides oppose setting up new barriers in international trade under the pretext of fighting climate change.

The sides strongly support the development of international cooperation and exchanges in the field of biological diversity, actively participating in the relevant global governance process, and intend to jointly promote the harmonious development of humankind and nature as well as green transformation to ensure sustainable global development.

The Heads of State positively assess the effective interaction between Russia and China in the bilateral and multilateral formats focusing on the fight against the COVID-19 pandemic, protection of life and health of the population of the two countries and the peoples of the world. They will further increase cooperation in the development and manufacture of vaccines against the new coronavirus infection, as well as medical drugs for its treatment, and enhance collaboration in public health and modern medicine. The sides plan to strengthen coordination on epidemiological measures to ensure strong protection of health, safety and order in contacts between citizens of the two countries. The sides have commended the work of the competent authorities and regions of the two countries on implementing quarantine measures in the border areas and ensuring the stable operation of the border crossing points, and intend to consider establishing a joint mechanism for epidemic control and prevention in the border areas to jointly plan anti-epidemic measures to be taken at the border checkpoints, share information, build infrastructure and improve the efficiency of customs clearance of goods.

The sides emphasize that ascertaining the origin of the new coronavirus infection is a matter of science. Research on this topic must be based on global knowledge, and that requires cooperation among scientists from all over the world. The sides oppose politicization of this issue. The Russian side welcomes the work carried out jointly by China and WHO to identify the source of the new coronavirus infection and supports the China – WHO joint report on the matter. The sides call on the global community to jointly promote a serious scientific approach to the study of the coronavirus origin.

The Russian side supports a successful hosting by the Chinese side of the Winter Olympic and Paralympic Games in Beijing in 2022.

The sides highly appreciate the level of bilateral cooperation in sports and the Olympic movement and express their readiness to contribute to its further progressive development.

III

The sides are gravely concerned about serious international security challenges and believe that the fates of all nations are interconnected. No State can or should ensure its own security separately from the security of the rest of the world and at the expense of the security of other States. The international community should actively engage in global governance to ensure universal, comprehensive, indivisible and lasting security.

The sides reaffirm their strong mutual support for the protection of their core interests, state sovereignty and territorial integrity, and oppose interference by external forces in their internal affairs.

The Russian side reaffirms its support for the One-China principle, confirms that Taiwan is an inalienable part of China, and opposes any forms of independence of Taiwan.

Russia and China stand against attempts by external forces to undermine security and stability in their common adjacent regions, intend to counter interference by outside forces in the internal affairs of sovereign countries under any pretext, oppose colour revolutions, and will increase cooperation in the aforementioned areas.

The sides condemn terrorism in all its manifestations, promote the idea of creating a single global anti-terrorism front, with the United Nations playing a central role, advocate stronger political coordination and constructive engagement in multilateral counterterrorism efforts. The sides oppose politicization of the issues of combating terrorism and their use as instruments of policy of double standards, condemn the practice of interference in the internal affairs of other States for geopolitical purposes through the use of terrorist and extremist groups as well as under the guise of combating international terrorism and extremism.

The sides believe that certain States, military and political alliances and coalitions seek to obtain, directly or indirectly, unilateral military advantages to the detriment of the security of others, including by employing unfair competition practices, intensify geopolitical rivalry, fuel antagonism and confrontation, and seriously undermine the international security order and global strategic stability. The sides oppose further enlargement of NATO and call on the North Atlantic Alliance to abandon its ideologized cold war approaches, to respect the sovereignty, security and interests of other countries, the diversity of their civilizational, cultural and historical backgrounds, and to exercise a fair and objective attitude towards the peaceful development of other States. The sides stand against the formation of closed bloc structures and opposing camps in the Asia-Pacific region and remain highly vigilant about the negative impact of the United States’ Indo-Pacific strategy on peace and stability in the region. Russia and China have made consistent efforts to build an equitable, open and inclusive security system in the Asia-Pacific Region (APR) that is not directed against third countries and that promotes peace, stability and prosperity.

The sides welcome the Joint Statement of the Leaders of the Five Nuclear-Weapons States on Preventing Nuclear War and Avoiding Arms Races and believe that all nuclear-weapons States should abandon the cold war mentality and zero-sum games, reduce the role of nuclear weapons in their national security policies, withdraw nuclear weapons deployed abroad, eliminate the unrestricted development of global anti-ballistic missile defense (ABM) system, and take effective steps to reduce the risks of nuclear wars and any armed conflicts between countries with military nuclear capabilities.

The sides reaffirm that the Treaty on the Non-Proliferation of Nuclear Weapons is the cornerstone of the international disarmament and nuclear non-proliferation system, an important part of the post-war international security system, and plays an indispensable role in world peace and development. The international community should promote the balanced implementation of the three pillars of the Treaty and work together to protect the credibility, effectiveness and the universal nature of the instrument.

The sides are seriously concerned about the trilateral security partnership between Australia, the United States, and the United Kingdom (AUKUS), which provides for deeper cooperation between its members in areas involving strategic stability, in particular their decision to initiate cooperation in the field of nuclear-powered submarines. Russia and China believe that such actions are contrary to the objectives of security and sustainable development of the Asia-Pacific region, increase the danger of an arms race in the region, and pose serious risks of nuclear proliferation. The sides strongly condemn such moves and call on AUKUS participants to fulfil their nuclear and missile non-proliferation commitments in good faith and to work together to safeguard peace, stability, and development in the region.

Japan’s plans to release nuclear contaminated water from the destroyed Fukushima nuclear plant into the ocean and the potential environmental impact of such actions are of deep concern to the sides. The sides emphasize that the disposal of nuclear contaminated water should be handled with responsibility and carried out in a proper manner based on arrangements between the Japanese side and neighbouring States, other interested parties, and relevant international agencies while ensuring transparency, scientific reasoning, and in accordance with international law.

The sides believe that the U.S. withdrawal from the Treaty on the Elimination of Intermediate-Range and Shorter-Range Missiles, the acceleration of research and the development of intermediate-range and shorter-range ground-based missiles and the desire to deploy them in the Asia-Pacific and European regions, as well as their transfer to the allies, entail an increase in tension and distrust, increase risks to international and regional security, lead to the weakening of international non-proliferation and arms control system, undermining global strategic stability. The sided call on the United States to respond positively to the Russian initiative and abandon its plans to deploy intermediate-range and shorter-range ground-based missiles in the Asia-Pacific region and Europe. The sides will continue to maintain contacts and strengthen coordination on this issue.

The Chinese side is sympathetic to and supports the proposals put forward by the Russian Federation to create long-term legally binding security guarantees in Europe.

The sides note that the denunciation by the United States of a number of important international arms control agreements has an extremely negative impact on international and regional security and stability. The sides express concern over the advancement of U.S. plans to develop global missile defence and deploy its elements in various regions of the world, combined with capacity building of high-precision non-nuclear weapons for disarming strikes and other strategic objectives. The sides stress the importance of the peaceful uses of outer space, strongly support the central role of the UN Committee on the Peaceful Uses of Outer Space in promoting international cooperation, maintaining and developing international space law and regulation in the field of space activities. Russia and China will continue to increase cooperation on such matters of mutual interest as the long-term sustainability of space activities and the development and use of space resources. The sides oppose attempts by some States to turn outer space into an arena of armed confrontation and reiterate their intention to make all necessary efforts to prevent the weaponization of space and an arms race in outer space. They will counteract activities aimed at achieving military superiority in space and using it for combat operations. The sides affirm the need for the early launch of negotiations to conclude a legally binding multilateral instrument based on the Russian-Chinese draft treaty on the prevention of placement of weapons in outer space and the use or threat of force against space objects that would provide fundamental and reliable guarantees against an arms race and the weaponization of outer space.

Russia and China emphasize that appropriate transparency and confidence-building measures, including an international initiative/political commitment not to be the first to place weapons in space, can also contribute to the goal of preventing an arms race in outer space, but such measures should complement and not substitute the effective legally binding regime governing space activities.

The sides reaffirm their belief that the Convention on the Prohibition of the Development, Production and Stockpiling of Bacteriological (Biological) and Toxin Weapons and on their Destruction (BWC) is an essential pillar of international peace and security. Russia and China underscore their determination to preserve the credibility and effectiveness of the Convention.

The sides affirm the need to fully respect and further strengthen the BWC, including by institutionalizing it, strengthening its mechanisms, and adopting a legally binding Protocol to the Convention with an effective verification mechanism, as well as through regular consultation and cooperation in addressing any issues related to the implementation of the Convention.

The sides emphasize that domestic and foreign bioweapons activities by the United States and its allies raise serious concerns and questions for the international community regarding their compliance with the BWC. The sides share the view that such activities pose a serious threat to the national security of the Russian Federation and China and are detrimental to the security of the respective regions. The sides call on the U.S. and its allies to act in an open, transparent, and responsible manner by properly reporting on their military biological activities conducted overseas and on their national territory, and by supporting the resumption of negotiations on a legally binding BWC Protocol with an effective verification mechanism.

The sides, reaffirming their commitment to the goal of a world free of chemical weapons, call upon all parties to the Chemical Weapons Convention to work together to uphold its credibility and effectiveness. Russia and China are deeply concerned about the politicization of the Organization for the Prohibition of Chemical Weapons and call on all of its members to strengthen solidarity and cooperation and protect the tradition of consensual decision-making. Russia and China insist that the United States, as the sole State Party to the Convention that has not yet completed the process of eliminating chemical weapons, accelerate the elimination of its stockpiles of chemical weapons. The sides emphasize the importance of balancing the non-proliferation obligations of states with the interests of legitimate international cooperation in the use of advanced technology and related materials and equipment for peaceful purposes. The sides note the resolution entitled ”Promoting international Cooperation on Peaceful Uses in the Context of International Security“ adopted at the 76th session of the UN General Assembly on the initiative of China and co‑sponsored by Russia, and look forward to its consistent implementation in accordance with the goals set forth therein.

The sides attach great importance to the issues of governance in the field of artificial intelligence. The sides are ready to strengthen dialogue and contacts on artificial intelligence.

The sides reiterate their readiness to deepen cooperation in the field of international information security and to contribute to building an open, secure, sustainable and accessible ICT environment. The sides emphasize that the principles of the non-use of force, respect for national sovereignty and fundamental human rights and freedoms, and non-interference in the internal affairs of other States, as enshrined in the UN Charter, are applicable to the information space. Russia and China reaffirm the key role of the UN in responding to threats to international information security and express their support for the Organization in developing new norms of conduct of states in this area.

The sides welcome the implementation of the global negotiation process on international information security within a single mechanism and support in this context the work of the UN Open-ended Working Group on security of and in the use of information and communication technologies (ICTs) 2021–2025 (OEWG) and express their willingness to speak with one voice within it. The sides consider it necessary to consolidate the efforts of the international community to develop new norms of responsible behaviour of States, including legal ones, as well as a universal international legal instrument regulating the activities of States in the field of ICT. The sides believe that the Global Initiative on Data Security, proposed by the Chinese side and supported, in principle, by the Russian side, provides a basis for the Working Group to discuss and elaborate responses to data security threats and other threats to international information security.

The sides reiterate their support of United Nations General Assembly resolutions 74/247 and 75/282, support the work of the relevant Ad Hoc Committee of Governmental Experts, facilitate the negotiations within the United Nations for the elaboration of an international convention on countering the use of ICTs for criminal purposes. The sides encourage constructive participation of all sides in the negotiations in order to agree as soon as possible on a credible, universal, and comprehensive convention and provide it to the United Nations General Assembly at its 78th session in strict compliance with resolution 75/282. For these purposes, Russia and China have presented a joint draft convention as a basis for negotiations.

The sides support the internationalization of Internet governance, advocate equal rights to its governance, believe that any attempts to limit their sovereign right to regulate national segments of the Internet and ensure their security are unacceptable, are interested in greater participation of the International Telecommunication Union in addressing these issues.

The sides intend to deepen bilateral cooperation in international information security on the basis of the relevant 2015 intergovernmental agreement. To this end, the sides have agreed to adopt in the near future a plan for cooperation between Russia and China in this area.

IV

The sides underline that Russia and China, as world powers and permanent members of the United Nations Security Council, intend to firmly adhere to moral principles and accept their responsibility, strongly advocate the international system with the central coordinating role of the United Nations in international affairs, defend the world order based on international law, including the purposes and principles of the Charter of the United Nations, advance multipolarity and promote the democratization of international relations, together create an even more prospering, stable, and just world, jointly build international relations of a new type.

The Russian side notes the significance of the concept of constructing a ”community of common destiny for mankind“ proposed by the Chinese side to ensure greater solidarity of the international community and consolidation of efforts in responding to common challenges. The Chinese side notes the significance of the efforts taken by the Russian side to establish a just multipolar system of international relations.

The sides intend to strongly uphold the outcomes of the Second World War and the existing post-war world order, defend the authority of the United Nations and justice in international relations, resist attempts to deny, distort, and falsify the history of the Second World War.

In order to prevent the recurrence of the tragedy of the world war, the sides will strongly condemn actions aimed at denying the responsibility for atrocities of Nazi aggressors, militarist invaders, and their accomplices, besmirch and tarnish the honour of the victorious countries.

The sides call for the establishment of a new kind of relationships between world powers on the basis of mutual respect, peaceful coexistence and mutually beneficial cooperation. They reaffirm that the new inter-State relations between Russia and China are superior to political and military alliances of the Cold War era. Friendship between the two States has no limits, there are no ”forbidden“ areas of cooperation, strengthening of bilateral strategic cooperation is neither aimed against third countries nor affected by the changing international environment and circumstantial changes in third countries.

The sides reiterate the need for consolidation, not division of the international community, the need for cooperation, not confrontation. The sides oppose the return of international relations to the state of confrontation between major powers, when the weak fall prey to the strong. The sides intend to resist attempts to substitute universally recognized formats and mechanisms that are consistent with international law for rules elaborated in private by certain nations or blocs of nations, and are against addressing international problems indirectly and without consensus, oppose power politics, bullying, unilateral sanctions, and extraterritorial application of jurisdiction, as well as the abuse of export control policies, and support trade facilitation in line with the rules of the World Trade Organization (WTO).

The sides reaffirmed their intention to strengthen foreign policy coordination, pursue true multilateralism, strengthen cooperation on multilateral platforms, defend common interests, support the international and regional balance of power, and improve global governance.

The sides support and defend the multilateral trade system based on the central role of the World Trade Organization (WTO), take an active part in the WTO reform, opposing unilateral approaches and protectionism. The sides are ready to strengthen dialogue between partners and coordinate positions on trade and economic issues of common concern, contribute to ensuring the sustainable and stable operation of global and regional value chains, promote a more open, inclusive, transparent, non-discriminatory system of international trade and economic rules.

The sides support the G20 format as an important forum for discussing international economic cooperation issues and anti-crisis response measures, jointly promote the invigorated spirit of solidarity and cooperation within the G20, support the leading role of the association in such areas as the international fight against epidemics, world economic recovery, inclusive sustainable development, improving the global economic governance system in a fair and rational manner to collectively address global challenges.

The sides support the deepened strategic partnership within BRICS, promote the expanded cooperation in three main areas: politics and security, economy and finance, and humanitarian exchanges. In particular, Russia and China intend to encourage interaction in the fields of public health, digital economy, science, innovation and technology, including artificial intelligence technologies, as well as the increased coordination between BRICS countries on international platforms. The sides strive to further strengthen the BRICS Plus/Outreach format as an effective mechanism of dialogue with regional integration associations and organizations of developing countries and States with emerging markets.

The Russian side will fully support the Chinese side chairing the association in 2022, and assist in the fruitful holding of the XIV BRICS summit.

Russia and China aim to comprehensively strengthen the Shanghai Cooperation Organization (SCO) and further enhance its role in shaping a polycentric world order based on the universally recognized principles of international law, multilateralism, equal, joint, indivisible, comprehensive and sustainable security.

They consider it important to consistently implement the agreements on improved mechanisms to counter challenges and threats to the security of SCO member states and, in the context of addressing this task, advocate expanded functionality of the SCO Regional Anti-Terrorist Structure.

The sides will contribute to imparting a new quality and dynamics to the economic interaction between the SCO member States in the fields of trade, manufacturing, transport, energy, finance, investment, agriculture, customs, telecommunications, innovation and other areas of mutual interest, including through the use of advanced, resource-saving, energy efficient and ”green“ technologies.

The sides note the fruitful interaction within the SCO under the 2009 Agreement between the Governments of the Shanghai Cooperation Organization member States on cooperation in the field of international information security, as well as within the specialized Group of Experts. In this context, they welcome the adoption of the SCO Joint Action Plan on Ensuring International Information Security for 2022–2023 by the Council of Heads of State of SCO Member States on September 17, 2021 in Dushanbe.

Russia and China proceed from the ever-increasing importance of cultural and humanitarian cooperation for the progressive development of the SCO. In order to strengthen mutual understanding between the people of the SCO member States, they will continue to effectively foster interaction in such areas as cultural ties, education, science and technology, healthcare, environmental protection, tourism, people-to-people contacts, sports.

Russia and China will continue to work to strengthen the role of APEC as the leading platform for multilateral dialogue on economic issues in the Asia-Pacific region. The sides intend to step up coordinated action to successfully implement the ”Putrajaya guidelines for the development of APEC until 2040“ with a focus on creating a free, open, fair, non-discriminatory, transparent and predictable trade and investment environment in the region. Particular emphasis will be placed on the fight against the novel coronavirus infection pandemic and economic recovery, digitalization of a wide range of different spheres of life, economic growth in remote territories and the establishment of interaction between APEC and other regional multilateral associations with a similar agenda.

The sides intend to develop cooperation within the ”Russia-India-China“ format, as well as to strengthen interaction on such venues as the East Asia Summit, ASEAN Regional Forum on Security, Meeting of Defense Ministers of the ASEAN Member States and Dialogue Partners. Russia and China support ASEAN’s central role in developing cooperation in East Asia, continue to increase coordination on deepened cooperation with ASEAN, and jointly promote cooperation in the areas of public health, sustainable development, combating terrorism and countering transnational crime. The sides intend to continue to work in the interest of a strengthened role of ASEAN as a key element of the regional architecture.