Israël, l’Iran et quelques vérités…


La guerre d’agression déclenchée par Israël contre l’Iran le 13 juin 2025, nécessite une approche qui permette de sortir de la rhétorique de guerre et des postures idéologiques. A l’heure où ces lignes sont écrites, le cessez-le-feu est en vigueur. Mais rien n’est réglé. Cette guerre a soulevé un nombre impressionnant de questions politiques, mais notre propos est concentré sur le nucléaire militaire et les logiques de puissance dans lesquelles celui-ci s’inscrit. (English below)

Resituer la politique israélienne dans la durée…

Avec la fin des Accords d’Oslo s’ouvre une période durant laquelle l’usage de la force militaire et l’affirmation sécuritaire vont dominer et caractériser l’essence même de la politique israélienne jusqu’à aujourd’hui. L’ère diplomatique, l’espoir ou l’illusion des solutions négociées se terminent. Ce ne fut pas seulement la conséquence obligée d’un « échec » de ce que l’on appelé le « processus de paix ». Ce fut une stratégie israélienne durable pour briser toute possibilité de continuer un processus de négociations. Les dirigeants israéliens vont imposer une tout autre voie. Ariel Sharon et Benjamin Netanyahou, notamment, vont ainsi conduire une politique de brutalité coloniale et d’agression extérieure très assumée. Mais ils ne furent pas les seuls dirigeants israéliens à s’engager sur le chemin d’une totale la priorité à la force. Les États-Unis vont aussi y contribuer, pas seulement avec G.W. Bush. Donald Trump, au cours de son premier mandat, poussera de façon volontariste dans le même sens, dans la négation des droits du peuple palestinien, en particulier avec la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, et les Accords d’Abraham conclus bilatéralement entre Israël et certains pays arabes (1) en l’absence voulue de toute prise en considération de la question de Palestine.

Il faut comprendre les choix israéliens actuels dans ce contexte général, évidemment beaucoup plus complexe qu’il est possible de l’expliquer ici. Disons le d’emblée, Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite ne sont pas simplement une exception de radicalité dans l’histoire israélienne, mais le produit, dans cette histoire, d’une régression anti-démocratique, ultra-sécuritaire et militarisée inscrite dans la durée.

Usage désinhibé de la force, répression coloniale sauvage par les forces d’occupation, éviction totale du droit, exclusion de la réalité nationale palestinienne… Il fallu peu de temps, dès le début des années 2000, pour que se précisent les contours d’un État colonial, d’une stratégie de violence intentionnelle, avec un système d’apartheid qui s’est progressivement inscrit dans la loi israélienne, en particulier avec la loi de 2018 sur « l’État nation du peuple juif » qui installe un régime institutionnalisé de discrimination. Tout cela contribuait à installer le contexte de ce qui se passe aujourd’hui.

Cette politique d’ensemble prit des formes différentes selon les circonstances (2), mais elle ne s’est globalement jamais démentie. Elle fut accompagnée d’une stratégie d’ambition dominatrice fondée sur l’affirmation d’une supériorité militaire non contestée, et d’une hégémonie politique garantie par un soutien sans faille des puissances occidentales, en particulier les États-Unis. La France s’est aussi fortement distinguée en ce domaine. Israël s’est ainsi imposé au Proche-Orient (et même au-delà) comme une puissance technologique, militaire, sécuritaire ultra-dominante, assise sur une capacité de renseignement, d’actions spéciales et secrètes du plus haut niveau.

Inacceptable et consternante immunité israélienne

L’attaque terroriste du Hamas d’une ampleur rarement atteinte, le 7 octobre 2023, sera utilisée comme une opportunité pour lancer une opération d’exceptionnelle envergure ne visant pas d’abord à atteindre le Hamas et ses chefs, mais à engager une opération ayant pour objectif de changer la totalité de l’équation politique et sociale dans un carnage à très grande échelle (3) et une dévastation générale : hôpitaux, écoles, universités, services sociaux, habitations… tout est rasé, arasé jusqu’à des villes ou des territoires entiers, tandis que la visée d’une déportation des Palestiniens et que les conditions et l’intention d’un génocide apparaissent clairement.

Israël est donc maintenant sous la menace d’une condamnation par la Cour Internationale de Justice pour crime, plausible, de génocide. Et son Premier ministre fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour crime de guerre et crime contre l’humanité. On atteint ainsi des sommets dans les charges criminelles imputées au régime, ou imputable à l’État lui-même. Mais il est logique qu’Israël fasse l’objet de ces poursuites alors qu’il se conduit depuis des décennies, et très particulièrement aujourd’hui, comme un acteur qui s’attaque aux droits et à l’existence même de tout un peuple, en constituant la principale menace à la sécurité internationale. L’une et l’autre questions étant historiquement liés.

Cette page catastrophique et tellement accusatrice de Gaza n’est évidemment pas tournée. La tragédie continue dans l’inacceptable et consternante immunité octroyée à Israël par les puissances occidentales, ses fidèles partenaires stratégiques. Mais, sans lâcher son emprise guerrière sur les Palestiniens, Israël s’est donc retourné dans des combats successifs contre le Liban, contre le Yémen et la Syrie, puis contre l’Iran, pour pouvoir s’attaquer successivement à chacun des proxys de Téhéran, puis, enfin, à l’Iran. Dans son intervention télévisée du 13 juin, au soir de l’attaque contre l’Iran, Benyamin Netanyahou explique son action : « nous avons, dit-il, écrasé le Hamas. Nous avons dévasté le Hezbollah. Nous avons frappé les mandataires iraniens en Syrie et au Yémen » (4). Après les avoir ainsi affaibli (à défaut de les avoir détruit) les dirigeants israéliens veulent ainsi en finir avec ce qu’ils désignent depuis des décennies, comme la menace existentielle iranienne, l’ultime et principal ennemi qu’il faut abattre. Ce que certains désignent comme « la tête du serpent » ou « la tête de la pieuvre »… Une des règles idéologiques traditionnelles dans la guerre étant l’animalisation de l’adversaire pour obtenir sa déshumanisation.

Les forces diverses qui sont liées à l’Iran sont souvent qualifiées « d’axe de la résistance » inscrites dans une stratégie iranienne de « guerre par procuration » conçue pour exporter la révolution islamique et élargir son influence. Ce qui revient à leur prêter un rôle différent de celui qu’elles assument réellement. Ce réseau doit plutôt se définir comme un ensemble disparate de forces politiques et groupes armés qui permettent à l’Iran de peser dans certains conflits, et de mettre à distance les menaces extérieures, hors du territoire de la République islamique, dans le schéma très classique de la sécurité par la dissuasion, auquel la plupart des acteurs stratégiques d’aujourd’hui se réfèrent.

Ce réseau d’acteurs politiques armés constitue donc moins un « axe chiite » qu’un ensemble d’organisations politico-militaires d’obédiences pro-iraniennes déclarée. On a vu par exemple comment le Hezbollah, sur le plan militaire, a porté main forte au régime de Bachar el Assad, contre un ensemble de groupes d’opposition, des formations islamistes ou djihadistes et des kurdes. L’Iran recherche ainsi des convergences idéologiques et d’intérêts stratégiques pouvant lui servir de protection et de moyen d’action.

Le poids de l’histoire

L’Iran, en effet, a d’assez bonnes raisons pour agir de la sorte, avec une lourde expérience des guerres qui lui ont été imposées, et des ambitions hégémoniques occidentales au Moyen-Orient. Ce fut d’abord 8 ans d’une guerre particulièrement meurtrière initiée par l’Irak, avec une invasion massive du territoire iranien, et la volonté d’annexion d’une région riche en pétrole, le Khouzistan. Saddam Hussein voulaient faire de l’Irak la puissance dominante dans le Golfe persique. Il lui fallait vaincre l’Iran. Dans cette tragique aventure (plus d’un million de morts au total), Saddam obtint en particulier le soutien intéressé des États-Unis, de l’URSS, de la Grande Bretagne, de la France et de la grande majorité des pays arabes. Au début des années 2000, l’Iran dû aussi faire face aux ambitions de domination démesurées de Georges W. Bush pour une hégémonie totale dans l’esprit d’un Grand Moyen-Orient sous hégémonie américaine, du Maroc au Pakistan. Ce projet néoconservateur, aux coûts financiers démentiels, visait à rien moins que changer les régimes dans un remodelage global, par la suprématie militaire et les guerres préventives, dans la vision d’un prétendu nouvel ordre mondial. Tout cela produisit une suite de désastres dans un échec stratégique complet pour Washington… Il en résultat pour les États-Unis, et surtout pour ses citoyens, ce que l’on appelle « une fatigue de la guerre ». Et celle-ci se fait encore sentir aujourd’hui.

L’Iran ressentit cette période comme un temps de menaces très directes. Mais le problème posé ne fut pas celui de l’Iran comme régime très anti-démocratique et menace sur la sécurité internationale. Ceci mériterait d’ailleurs d’être précisé. Depuis au moins les années 90, Benyamin Netanyahou ne se lasse pas d’alerter quant à une menace nucléaire iranienne immédiate, en affirmant que Téhéran pourrait produire des armes nucléaires dans de brefs délais. En vérité, le problème n’a jamais cessé d’être surtout celui des logiques de puissance et des politiques de force comme paramètres dominant des stratégies mises en œuvre. Ce fut la mort annoncée de la diplomatie et du droit international.

Ce qu’Israël aujourd’hui recherche, c’est d’abord un recul décisif ou une défaite complète de la stratégie iranienne, avec celle de chacun des proxys qui lui apporte un concours, au-delà de leurs différences, y compris quant à la nature et au degré des liens entretenus avec Téhéran. C’est à cette configuration qu’Israël a voulu minutieusement mettre un terme par la force, avant de s’attaquer à l’Iran.

Inconsistance et renoncement des Européens

Cette explicitation, évidemment, ne pourrait servir de prétexte à une quelconque défense du régime des mollahs dont les acteurs de la mouvance progressiste iranienne (trop mal connus) cherchent à se débarrasser. On a vu, d’ailleurs se développer d’immenses mobilisations politiques, féministes… contre le régime et la dictature. Il s’agit de comprendre en quoi, ici encore, les politiques de force empêchent toute stabilité, accentuent les tensions, préparent les impasses et conduisent à la guerre.

Dans sa globalité, et dans la longue durée, le Moyen-Orient ne sort pas des tempêtes que l’on doit fondamentalement aux volontés de domination, au refus de la coexistence, à des conceptions dites de sécurité nationale qui ne produisent que le pire. Dans un tel contexte, les Palestiniens ont craint à juste titre un affaiblissement supplémentaire de l’engagement européen, engagement déjà inconsistant au regard de la dimension exceptionnelle de la tragédie criminelle en cours à Gaza et dans l’ensemble de la Palestine. Le cas français est édifiant. Emmanuel Macron fut en quelque sorte sauvé par le gong de la guerre qui lui a permis d’abandonner la reconnaissance de l’État de Palestine par la France sans trop perdre publiquement la face. Il l’avait pourtant annoncée sabre au clair. Il avait ensuite sensiblement reculé devant les réticences en Europe, l’incertitude saoudienne, la difficulté, selon lui, à trouver une « dynamique » collective en raison des objections formulées par les États-Unis au nom de la nécessaire solidarité avec Israël. L’offensive israélienne du 13 juin balaye ce projet qui fait pschitt… Faute de détermination et de courage, la diplomatie française succombe, et rejoint explicitement le tropisme pro-israélien occidental (pas tout à fait) général en Europe. La guerre israélienne agit ainsi comme un révélateur des hypocrisies et des renoncements, comme autant de veules comportements et d’inconsistances stratégiques… tandis que les Palestiniens, épuisés mais résilients, continuent de mourir sous les bombes, quand ce n’est pas de la famine organisée… ou bien en raison des tirs assassins qui les visent (plus de 600 morts au 22 juin) lorsqu’ils cherchent désespérément à se nourrir dans le chaos scandaleusement organisé par Washington et Tel Aviv pour l’aide dite humanitaire d’urgence. « Les centres de distribution deviennent des centres de massacres », dit le journaliste palestinien Rami Abou Jamous (5).

Cette inconsistance stratégique et politique est une sorte d’effondrement qui pourrait être dangereusement décisif dans le contexte d’un affrontement dont les enjeux touchent à des questions majeures : le nucléaire militaire, les rapports de force, l’ordre politique et l’avenir du Proche-orient. On ne peut impunément jouer avec tout cela. Pourtant, tous les acteurs qui furent parties prenantes à cette phase de guerre, ou bien qui choisirent d’en soutenir la prétendue légitimité, ont dansé sous un volcan sans mesurer les risques, ou en prenant tous les risques. En particulier celui d’une catastrophe possible avec la possibilité d’une escalade non maîtrisée, avec l’élargissement éventuel du conflit à toute la région, avec la menace sur la navigation maritime dans le Golfe persique et sur la route des hydrocarbures… Les risques étaient et restent considérables.

Les autorités israéliennes mesurent-elles vraiment la responsabilité prise en déclenchant cette guerre dont on ne peut pas imaginer aisément les suites et les conséquences. D’autant que la rhétorique de Benyamin Netanyahou pour la justifier n’a laissé aucun espace à la diplomatie. Le 13 juin, Netanyahou annonce officiellement le début des bombardements (6) en des termes centrés sur la survie d’Israël. Il exprime avec insistance l’idée que l’Iran est une menace existentielle. Afin d’appuyer sa démonstration, il rappelle l’holocauste perpétré par les nazis, affirmant qu’aujourd’hui « l’État juif refuse d’être victime d’un holocauste nucléaire perpétré par le régime iranien ». Il ajoute cette formule :  « comme l’enseigne la Bible, quand quelqu’un vient pour vous tuer, levez-vous et agissez le premier ». Il fait référence à Dieu, à Moïse, au peuple élu…

Il pouvait difficilement placer la barre aussi haut dans des termes idéologiques, nationalistes et religieux. C’est avant tout une sorte d’appel volontairement quasi messianique pour tenter de légitimer (au sens d’asseoir sur des valeurs identitaires) la véracité d’une menace existentielle. Cette rhétorique outrancière, évidemment, n’a guère de crédibilité tellement l’État d’Israël dispose de tous les moyens d’une domination sécuritaire, militaire et politique… mais elle nourrit l’escalade.

La puissance et la force comme paramètres décisionnels fondamentaux

Ce même 13 juin, le Jérusalem Post publie sous la plume de Herb Keinon, un article de semblable esprit, faisant référence à l’histoire, et soulignant (c’est très classique) qu’Israël n’avait « pas d’autre choix » (7). L’article explique l’importance d’une doctrine militaire de défense anticipée (dite doctrine Begin) fondée sur la conviction qu’attendre qu’une menace soit imminente pourrait être trop tard pour la survie d’Israël. En vertu de cette doctrine, Israël s’est donc engagé à empêcher tout État considéré comme un ennemi, d’obtenir des armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive. Dans cet esprit, l’État d’Israël doit être le seul à disposer du nucléaire militaire au Proche-Orient.

Le sens de ce choix est donc, on ne peut plus clair. La question primordiale ne se réduit pas au nucléaire militaire, même si, forcément, elle l’inclut. Pour Israël, l’essentiel est l’affaiblissement définitif ou la destruction du régime iranien (que Netanyahou n’est pas sûr d’obtenir). C’est aussi l’affirmation d’une suprématie militaire et stratégique incontestée, et une hégémonie politique sans rivalité possible. La logique de puissance s’impose comme paramètre décisionnel fondamental, avant la question de la sécurité. Il y a une raison à cela. La puissance, en effet, est régalienne et donc unilatérale, tandis que la sécurité ne peut être que collective. Israël refuse ainsi la moindre réciprocité de sécurité commune ou partagée. L’obsession du régime israélien n’est pas la sécurité au Proche-Orient, mais sa propre prépondérance stratégique dans la suprématie militaire et technologique. Israël n’est d’ailleurs pas la seule puissance à penser ainsi une stratégie globale de domination, et sa façon belliciste d’être au monde.

Quant à l’argument de la menace nucléaire existentielle iranienne, il faut rappeler que l’État d’Israël est, lui, une vraie puissance nucléaire disposant des vecteurs adaptés, et d’un nombre non précisé de charges. Certains avancent le chiffre de 300, toutes dirigées sur l’Iran. L’Iran n’en est pas à ce stade. Il ne dispose pas de l’arme nucléaire. Ses dirigeants affirment qu’ils n’en veulent pas. La problématique est cependant plus complexe que cela.

Malgré les déclarations incessantes d’Israël, rien ne prouve aujourd’hui que Téhéran veuille se doter de cette arme, et cherche à dépasser le statut d’une puissance du seuil, comme posture de relative protection, donc sans aller jusqu’à la fabrication de l’arme nucléaire. Naturellement, la redéfinition de la stratégie iranienne dépendra de l’issue réelle de la guerre et des résultats concrets des bombardements américains et israéliens. Il faudra du temps pour que les les choses se précisent. Et davantage de temps encore si les affrontements armés devaient reprendre.

Il reste qu’avec la guerre déclenchée par Tel Aviv et l’implication américaine, les dirigeants iraniens auront de fortes raisons de ne plus vouloir négocier, d’imaginer que cette guerre n’aurait probablement pas pu avoir lieu si l’Iran disposait déjà de cette arme, et qu’il est maintenant nécessaire d’accélérer en conséquence le processus d’acquisition de l’arme nucléaire. Mais la rationalité nécessaire imposera peut-être une tout autre histoire. Ce n’est pas terminé.

Observons d’ailleurs qu’en France et dans d’autres pays européens, dès 2018, c’est à dire après le retrait américain de l’Accord de Vienne, fut avancé un projet ou une approche de renégociation de cet accord, visant à installer de nouvelle dispositions beaucoup plus sévères pour tenir l’Iran. Ce projet tend à refaire surface aujourd’hui. Au delà des limites et contrôles concernant l’enrichissement de l’uranium, il s’agit de prescrire à Téhéran des obligations et des restrictions fortes concernant les armements balistiques (missiles). Il s’agit aussi d’imposer des contraintes sur la « question régionale », c’est à dire sur le rôle iranien au Proche-Orient. Cette approche cherche à l’évidence l’affaiblissement régional et international de l’Iran. Il vise l’établissement d’un nouveau rapport de forces. L’objectif sous-jacent est de pouvoir installer une sorte de mise sous tutelle stratégique, non dite, de l’Iran. Ce que Téhéran a en permanence refusé.

Rien n’est réglé…

On pourra dire, en tous les cas, qu’Israël aura beaucoup fait pour convaincre le régime des Mollahs, si cela était nécessaire, de l’utilité du nucléaire… La politique de force conduit souvent au comble de l’irresponsabilité. Avec le retrait américain de l’Accord de Vienne, rendant celui-ci obsolète, l’Iran a poursuivi ses projets nucléaires hors des cadres de contrôle définis par cet accord et par le JCPOA (acronyme anglais de Plan d’Action Global Commun) qui en précise tous les termes. L’Iran peut être accusé de non respect des dispositions du Traité de non prolifération (TNP) qu’il a cependant signé dès 1970. Mais l’accusation serait plus crédible sans le processus de mise en échec par Washington de cet Accord de Vienne conclu en 2015 (ce fut là une lourde prise de responsabilité). Ce serait aussi plus crédible sans les réalités très actuelles de la prolifération nucléaire. En effet, on ne peut pas faire comme si le TNP était respecté par tout le monde sauf par l’Iran puisqu’en vérité aucun des États disposant de l’arme nucléaire ne respecte l’article 6 de ce traité qui contient une très claire disposition contraignant chaque signataire au désarmement nucléaire dans une démarche de responsabilité collective. Or, aujourd’hui, tous les États disposant de l’arme nucléaire renforcent et modernisent leurs arsenaux à grands frais. C’est la course aux armes nucléaires. Tous les États qui en sont dotés y participent activement.

Et plus que cela, on constate encore qu’un nombre croissant d’États partis au TNP envisagent, en pleine contradiction avec ce même traité, le partage ou le transfert d’armes nucléaires avec d’autres pays. La France pousse à une dimension européenne de la dissuasion. La Pologne évoque la possibilité d’un programme nucléaire national tout en voulant participer aux missions nucléaires de l’OTAN, avec des armes américaines. La Russie aurait mis en œuvre un partage d’installation d’armes nucléaires russes sur le territoire de la Biélorussie. Même au Japon la question a été posée.

Ces éventualités soulèvent des problèmes multiples et très complexes. Elles témoignent de cette dangereuse course au nucléaire militaire. On remarque d’ailleurs que le 3ème Comité préparatoire (PrepCom) de la conférence d’examen de 2026 concernant l’application du TNP, s’est terminé sans document final, ce qui montre les clivages très nets entre une majorité d’États favorables au désarmement et les autres. ICAN souligne que « les États favorables aux armes nucléaires ont fait preuve d’un profond manque d’urgence… face à une situation de plus en plus critique… »(8). Mais ICAN souligne aussi dans ce contexte que le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) reste une référence solide pour le processus de désarmement. Le prochain État qui signera le TIAN (peut-être le Kirghisistan ?) portera le nombre de signataires à 99, soit plus de la moitié des États du monde.

Le contexte international sur le nucléaire militaire relève donc d’une configuration stratégique beaucoup plus compliquée que les commentaires médiatiques répétés sur la question. Mais dans ce contexte, l’affrontement israélo-iranien prend des dimensions de risques alarmants. L’Iran, sous la pression, pourrait décider de rompre toute relation avec l’AIEA et ses contrôles, et de sortir du TNP. Si l’Iran se décidait finalement à produire des armes nucléaires, d’autres États pourraient décider d’accéder eux-mêmes à cette arme. L’Arabie Saoudite est réputée le souhaiter. La Turquie pourrait être tentée… Enfin, dans cette guerre d’attrition, au cours de laquelle Israël a visé notamment l’ensemble des installations nucléaires iraniennes, nul n’est à l’abri d’un accident grave lié au risque radiologique. Cette éventualité est sérieusement prise en compte par l’AIEA.

Le nucléaire, enjeu global et responsabilité collective

Ce qui pose problème, ce n’est donc pas seulement le nucléaire iranien. S’il y a depuis si longtemps une crispation stratégique périlleuse sur cette question c’est parce qu’elle cristallise l’enjeu des rapports de forces au Proche-Orient, et la volonté israélienne de s’affirmer comme la puissance régionale dominante. La première question posée n’est donc pas (seulement) celle du nucléaire. Elle est celle de la puissance et de la domination par la menace, par la force et les moyens de la force. La soit disant menace existentielle iranienne par le nucléaire, telle qu’elle est présentée par Tel Aviv, est une instrumentalisation politique et idéologique des réalités stratégiques. Il est donc inacceptable que, dans son hubris, Israël puisse, avec l’appui des États-Unis, exiger le renoncement de Téhéran à tout enrichissement du nucléaire afin d’empêcher définitivement l’Iran d’accéder à la technologie qui participe de l’expression de la puissance. Cela témoigne de la visée israélienne réelle : un affaiblissement iranien structurel et définitif. C’est bien la question de la puissance qui est en jeu.

Naturellement, Téhéran se doit de respecter son statut d’État partie au TNP, et renoncer clairement à l’accès au nucléaire militaire. Mais il faut que le respect de ce traité soit celui de tous ses signataires. Et cela dans un contexte régional qui puisse le permettre. L’Iran ne peut pas être le seul État stigmatisé pour son comportement vis à vis du TNP, alors qu’aucun des pays dotés d’armes nucléaires ne le respecte. La sécurité internationale est forcément collective. Il est indispensable de rappeler aussi que la sécurité internationale et régionale, le contrôle des armements et le désarmement sont constitutives d’une responsabilité collective dont les Israéliens ne peuvent se soustraire éternellement, comme s’il pouvait y avoir une exception (et pour quelle raison ?) au Proche-Orient. Le TNP devrait ainsi être le cadre d’une négociation sérieuse pour qu’enfin devienne possible l’installation d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. L’exigence de la sécurité collective dans l’égalité doit primer. En conséquence, dans l’esprit de la Charte de l’ONU, et dans la transparence, Israël doit s’engager à devenir un État signataire du TNP, en respectant les contraintes définies par ce traité, comme devraient le faire quelques autres États : Inde, Pakistan et Soudan du Sud.

Pour certains experts ou politiques, il faudrait maintenant savoir si la force pourrait réussir là où la diplomatie a échoué… Curieuse façon d’aborder la question puisque justement, ce qui manque le plus c’est la diplomatie et une volonté d’aboutir vraiment à une solution durable par la négociation. Ce qui fut réalisé dans cet esprit avec l’Accord de Vienne en 2015 a donc été sabordé par Donald Trump en 2018. Ce qui n’empêche pas celui-ci de nourrir quelques velléités diplomatiques, pourvu que cela lui serve sur le plan de la politique intérieure. Certes, ce qui fut signé il y a 10 ans est difficilement reproductible aujourd’hui dans un contexte si hautement conflictuel. C’est bien parce que la possibilité concrète d’une solution politique multilatérale fut hier anéantie par Washington et Tel Aviv (ce fut un facteur déclenchant) qu’on en est là aujourd’hui. Cela permet de préciser les responsabilités. Israël rêve d’en finir avec le régime iranien et son programme nucléaire afin de bloquer toute affirmation d’une puissance iranienne disposant d’une force nucléaire et stratégique. A défaut de pouvoir être à parité avec Israël, l’Iran pourrait au contraire y gagner une capacité de dissuasion empêchant Israël de pouvoir dicter ses conditions et ses choix sans contrainte ou limites… C’est bien, dans une vision géopolitique, l’enjeu de la puissance qui est au centre du conflit.

« Changer la réalité »… en installant le chaos.

Ce qui s’est passé depuis le 7 octobre 2023 le montre bien. Netanyahou et quelques uns de ses ministres avaient prévenu en annonçant et en répétant : « nous allons changer la réalité » (). Il était clair que la réponse israélienne au massacre du 7 octobre n’allait pas se réduire à une chasse aux dirigeants et aux forces du Hamas. Il s’agissait de bien autre chose. J’ai écrit dans « Israël, le Hamas et la question de Palestine » que la boussole israélienne est celle de « effacement stratégique maximum du peuple palestinien comme sujet et acteur politique, comme conscience nationale, afin de continuer la colonisation… » (9). Afin de changer la réalité et de bouleverser toutes les équations politiques, l’idée était d’aller au bout d’une politique de force désinhibée en Palestine, mais aussi sur le plan régional. C’est bien ce qui se passe aujourd’hui. La guerre d’Israël contre l’Iran vise à imposer un nouveau rapport de forces et un nouveau contexte au Proche-Orient.

Il est trop tôt pour dire quelles seront les résultats de cette ambition démesurée, assise sur le soutien des États-Unis, sur l’accord politique indécent des Européens (avec des nuances honteuses et embarrassées), et sur le silence ou la complaisance d’une majorité des pays du monde arabe. Jusqu’où ira ce changement des réalités internationales par la force ? L’ordre régional mis en place après 1979, avec l’installation du régime des ayatollahs, est en question. L’avenir du peuple palestinien dans ce chaos de désastres cumulés et des souffrances infligées, reste hypothétique. Enfin, on doit constater que les fondements de principes et de droit et de valeurs de l’ordre international sont, eux aussi, plus que jamais en recul, tellement le droit international, la Charte des Nations Unies auront été bafouées, foulées au pieds dans cette crise majeure déclenchée par Israël, État colonial, régime d’apartheid qui recueille, en conséquence, le rejet insistant d’une très forte majorité d’États membres de l’ONU.

Qui osera sans hésiter, parler encore d’un ordre international « fondé sur des règles »?.. puisque ceux qui ont créé ces règles en 1945, et qui disposeraient aujourd’hui de la puissance et d’une autorité positive (on en est loin) pour les faire respecter… ne cessent de soutenir l’insoutenable, et d’ignorer le droit et le multilatéralisme. Tout en risquant, demain, de se faire accuser par la Justice internationale de complicité dans les pires crimes commis, notamment celui de crime de génocide. C’est toujours dans les grandes épreuves que l’on reconnaît les héros… et les misérables de la politique.

1) Bahrein, Émirats Arabes Unis, Maroc et Soudan. L’Arabie Saoudite, avant le 7 octobre 2023, était dans une négociation réputée avancée, pour conclure un tel accord avec Israël.

2) Des oppositions intérieures se font cependant de plus en plus fortes et nombreuses en Israël, y compris de la part de militaires, soldats ou officiers, refusant les attaques contre les Palestiniens, mais aussi contre l’Iran. Voir « They are going to jail to end this genocide », Refuser Solidarity Network, 22 juin 2025.

3) 57 000 morts au moment où ces lignes sont écrites, en réalité certainement beaucoup plus.

4) Nous publions en intégralité cette intervention, en document annexe.

5) Voir l’article d’Étienne Monin, FranceInfo, 17 06 2025.

6) Notons que les cibles choisies par Israël ne furent pas seulement des installations nucléaires, ce qui témoigne d’un stratégie plus large. La détermination des cibles a toujours un sens.

7) « Why Israel will always act alone when needed to defend itself ? », Herb Keinon, Jerusalem Post, June 13, 2015. https://www.msn.com/en-us/news/world/why-israel-will-always-act-alone-when-needed-to-defend-itself/ar-AA1GDvOT

8) « ICAN et TNP Comité préparatoire pour la Conférence des parties 2026, 09 05 2025. https://www.icanw.org/no_agreement_at_non_proliferation_treaty_prepcom_tpnw_states_point_way_forward

9) Voir « Israël, le Hamas et la question de Palestine », Jacques Fath, éditions du Croquant, pages 29 et 94.

Certaines personnalités expriment des interrogations concernant les déclarations d’Israël et des Occidentaux concernant la politique nucléaire iranienne :

« …on est pas en capacité de dire qu’il existe un effet direct vers la fabrication d’une arme nucléaire. On ne peut pas affirmer ça ». Rafael Grossi, Directeur de l’AIEA (Agence internationale de l’Énergie Atomique) Entretien avec Marc Perelman sur France 24, 18 juin 2025

« Nous n’avons pas trouvé en Iran d’éléments indiquant qu’il existe un plan actif systématique visant à fabriquer une arme nucléaire » Rafael Grossi, Directeur de l’AIEA Interview par Al Jazeera, 19 juin 2025

« Netanyahou martèle que Téhéran a toujours eu l’intention de tricher pour atteindre son objectif final, à savoir une capacité d’armement nucléaire. De nombreux experts estiment au contraire que le régime n’avait pas pris la décision de fabriquer la bombe. Il s’est toutefois hissé à un niveau dangereux qui le place parmi les États du Seuil. » Barbara Leaf, diplomate américaine, en charge du Proche-Orient durant l’Administration Biden. Dans un entretien publié par L’Express, No 3859, du 19 au 25 juin 2025.

DOCUMENT

Déclaration de Benyamin Netanyahou annonçant l’opération de guerre préventive le 13 juin 2025 :

Netanyahu: « Operation Rising Lion » to Cripple Iranian Nuclear Program Will Continue For « As Many Days As It Takes » https://www.realclearpolitics.com/video/2025/06/13/netanyahu_operation_rising_lion_to_cripple_iranian_nuclear_program_will_continue_for_as_many_days_as_it_takes.html Posted By Tim Hains – June 13, 2025 (Texte intégral) :

« Il y a quelques instants, Israël a lancé l’opération « Lion rampant », une opération militaire ciblée visant à faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d’Israël. Cette opération se poursuivra aussi longtemps qu’il le faudra pour éliminer cette menace.

Depuis des décennies, les tyrans de Téhéran appellent ouvertement et sans vergogne à la destruction d’Israël. Ils ont appuyé leur rhétorique génocidaire par un programme de développement d’armes nucléaires. Ces dernières années, l’Iran a produit suffisamment d’uranium hautement enrichi pour fabriquer neuf bombes atomiques. Ces derniers mois, l’Iran a pris des mesures sans précédent pour militariser cet uranium enrichi. Si rien n’est fait, l’Iran pourrait produire une arme nucléaire en très peu de temps. Cela pourrait prendre un an, voire quelques mois, moins d’un an. Il s’agit d’une menace claire et immédiate pour la survie même d’Israël.

Il y a 80 ans, le peuple juif a été victime d’un Holocauste perpétré par le régime nazi. Aujourd’hui, l’État juif refuse d’être victime d’un holocauste nucléaire perpétré par le régime iranien. En tant que Premier ministre, je l’ai dit et répété : Israël ne permettra jamais à ceux qui appellent à notre anéantissement de développer les moyens d’atteindre cet objectif. Ce soir, Israël joint le geste à la parole.

Nous avons frappé au cœur du programme d’enrichissement nucléaire iranien. Nous avons frappé au cœur du programme d’armement nucléaire iranien. Nous avons pris pour cible la principale installation d’enrichissement iranienne à Natanz. Nous avons pris pour cible les principaux scientifiques nucléaires iraniens travaillant sur la bombe iranienne. Nous avons également frappé au cœur du programme de missiles balistiques de l’Iran. L’année dernière, l’Iran a tiré 300 missiles balistiques sur Israël. Chacun de ces missiles transporte une tonne d’explosifs et menace la vie de centaines de personnes. Bientôt, ces missiles pourraient transporter une charge nucléaire, menaçant la vie non pas de centaines, mais de millions de personnes. L’Iran se prépare à produire des dizaines de milliers de ces missiles balistiques dans les trois ans à venir.

Imaginez maintenant dix mille tonnes de TNT s’abattant sur un pays de la taille du New Jersey. C’est une menace intolérable. Elle aussi doit être stoppée. L’Iran travaille actuellement sur ce qu’il appelle « le nouveau plan » pour détruire Israël. Vous voyez, l’ancien plan a échoué. L’Iran et ses mandataires ont tenté d’encercler Israël d’un anneau de feu et de nous attaquer avec l’horrible attentat du 7 octobre, mais le peuple d’Israël, les soldats d’Israël, se sont levés comme des lions pour défendre notre pays. Nous avons écrasé le Hamas. Nous avons dévasté le Hezbollah. Nous avons frappé les mandataires iraniens en Syrie et au Yémen. Et lorsque l’Iran nous a attaqués directement à deux reprises l’année dernière, nous avons riposté à l’intérieur même de l’Iran.

Pourtant, en nous défendant, nous défendons aussi les autres. Nous défendons nos voisins arabes, qui ont eux aussi souffert de la campagne de chaos et de carnage menée par l’Iran. Nos actions contre le Hezbollah, mandataire de l’Iran, ont conduit à la formation d’un nouveau gouvernement au Liban et à l’effondrement du régime meurtrier d’Assad en Syrie. Les peuples de ces deux pays ont désormais la possibilité d’un avenir différent et meilleur. Il en va de même pour le courageux peuple iranien, auquel j’adresse le message suivant : notre combat n’est pas contre vous. Notre combat est contre la dictature brutale qui vous opprime depuis 46 ans. Je crois que le jour de votre libération est proche, et que lorsque cela se produira, la grande amitié entre nos deux peuples anciens s’épanouira à nouveau.

Je tiens à assurer au monde civilisé que nous ne laisserons pas le régime le plus dangereux au monde se doter des armes les plus dangereuses au monde. L’Iran prévoit de donner ces armes, des armes nucléaires, à ses mandataires terroristes, ce qui rendrait le cauchemar du terrorisme nucléaire bien trop réel. La portée croissante des missiles balistiques iraniens ferait de ce cauchemar nucléaire une réalité dans les villes d’Europe et, à terme, en Amérique. N’oubliez pas : l’Iran qualifie Israël de « petit Satan » et l’Amérique de « grand Satan », et c’est pourquoi, depuis des décennies, il incite des millions de personnes à scander « Mort à Israël et mort à l’Amérique ». Aujourd’hui, Israël répond à ces appels au génocide par des actions et par un appel qui lui est propre : « Longue vie à Israël et longue vie à l’Amérique ». Nos actions contribueront à rendre le monde beaucoup plus sûr.

Je tiens à remercier le président Trump pour son leadership dans la lutte contre le programme d’armement nucléaire iranien. Il a clairement répété à maintes reprises que l’Iran ne pouvait pas se doter d’un programme d’enrichissement nucléaire. Aujourd’hui, il est évident que l’Iran cherche simplement à gagner du temps ; il refuse d’accepter cette exigence fondamentale des nations pacifiques. C’est pourquoi nous n’avons pas d’autre choix que d’agir, et d’agir maintenant. La décision la plus difficile qu’un dirigeant ait à prendre est de contrer un danger avant qu’il ne se concrétise pleinement.

Il y a près d’un siècle, face aux nazis, une génération de dirigeants n’a pas su agir à temps. Ils étaient paralysés par les horreurs de la Première Guerre mondiale. Ils étaient déterminés à éviter la guerre à tout prix, et ils ont obtenu la pire guerre qui ait jamais existé. Ils ont adopté une politique d’apaisement. Ils ont fermé les yeux et les oreilles à tous les signes avant-coureurs. Cette inaction a conduit à la Seconde Guerre mondiale, la guerre la plus meurtrière de l’histoire. Elle a coûté la vie à 60 millions de personnes, dont 6 millions de Juifs, soit un tiers de mon peuple. Après cette guerre, le peuple juif et l’État juif ont juré « Plus jamais ça ». Eh bien, « Plus jamais ça » est aujourd’hui. Aujourd’hui, Israël a montré qu’il a tiré les leçons de l’histoire. Quand vos ennemis jurent de vous détruire, croyez-les. Quand vos ennemis construisent des armes de destruction massive, arrêtez-les. Comme nous l’enseigne la Bible, « quand quelqu’un vient pour vous tuer, levez-vous et agissez le premier ». C’est exactement ce qu’Israël a fait aujourd’hui : nous nous sommes levés comme des lions pour nous défendre.

Il y a plus de 3 000 ans, Moïse a transmis au peuple d’Israël un message qui a renforcé notre détermination depuis lors : « Soyez forts et courageux », a-t-il dit. Aujourd’hui, nos soldats et notre peuple, forts et courageux, se tiennent unis pour se défendre contre ceux qui cherchent à nous détruire. En nous défendant, nous défendons beaucoup d’autres personnes et nous repoussons une tyrannie meurtrière. Dans plusieurs générations, l’histoire retiendra que notre génération a tenu bon, a agi à temps et a assuré notre avenir commun. Que Dieu bénisse Israël. Que Dieu bénisse les forces de la civilisation partout dans le monde.

Que Dieu bénisse Israël.
Que Dieu bénisse les forces de la civilisation partout dans le monde. »


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