PALESTINE : DES ACTEURS ÉMINENTS CONFIRMENT LE GÉNOCIDE…


…parmi bien d’autres organisations (associations de solidarité, syndicats, partis politiques, organisations pour les droits humains…) et de nombreuses personnalités françaises et internationales… Impossible d’en faire une liste complète. Il est difficile aujourd’hui de nier le crime de génocide commis par Israël.

Vous trouverez ci-dessous des informations et références précises concernant :

– B’Tselem et Physicians for Human Rights (Israël)

– Human Rights Watch

– Fédération Internationale des Droits Humains (FIDH)

– Médecins du Monde

– Médecins sans Frontières

– Amnesty International

– ONU : Conclusions de la Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU sur le territoire palestinien occupé (Navi Pillay – 16 septembre 2025)

– ONU : Francesca Albanese, Rapporteure spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 (3 juillet 2025)

– Amos Goldberg, historien israélien, spécialiste de la Shoah

– OMER BARTOV, professeur d’histoire européenne à l’université Brown, aux États-Unis. Il est spécialisé dans l’étude de la Shoah

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Deux ONG israéliennes : B’Tselem et Physicians for Human Rights

« Il faut appeler un génocide par son nom ». Deux ONG israéliennes ont rendu publics deux rapports consacrés à la guerre lancée à Gaza en réaction à l’attaque terroriste du 7-Octobre. L’un et l’autre concluent qu’« Israël mène des actions coordonnées pour intentionnellement détruire la société palestinienne à Gaza. En d’autres mots, qu’Israël commet un génocide ».

https://www.lemonde.fr/international/article/2025/07/28/deux-ong-israeliennes-se-prononcent-sur-l-operation-de-l-armee-a-gaza-il-faut-appeler-un-genocide-par-son-nom_6624845_3210.html?random=152003087

B’Tselem et Physicians for Human Rights sont deux organisations phares de la société civile israélienne, à la pointe de la défense des droits humains. Elles publient conjointement, lundi 28 juillet, deux rapports qui concluent que l’armée poursuit à Gaza une politique intentionnelle de destruction de la société palestinienne. Yuli Novak, directrice de B’Tselem, et Guy Shalev, son homologue pour PHRI, expliquent leur démarche. Propos recueillis par Jean-Philippe Rémy (Jérusalem, envoyé spécial) et publiés le 28 juillet 2025 dans le quotidien Le Monde

B’Tselem et Physicians for Human Rights Israel (PHRI, Médecins pour les droits humains) sont deux piliers de la société civile israélienne, au premier rang de la lutte contre l’occupation des territoires palestiniens. Fondée en 1989, dans le contexte de la première Intifada, B’Tselem est la plus prestigieuse organisation de défense des droits humains du pays. Elle a reçu en 2018 le prix des droits de l’homme de la République française. Créée en 1988, PHRI est à l’avant-garde de la défense des droits humains dans le domaine de la santé.

Guy Shalev :  » Les actions de l’armée à Gaza correspondent à la définition de trois des cinq actes, qui, commis dans l’intention de détruire totalement ou partiellement un groupe national, ethnique, racial ou religieux, sont constitutifs, pour chacun d’eux, du crime de génocide : meurtres de membres du groupe, atteinte grave à leur intégrité physique ou mentale, soumission intentionnelle à des conditions d’existence menant à la destruction physique « .

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Human Rights Watch

 » Extermination and Acts of Genocide  » – Communiqué HRW du 19 décembre 2024
Israël commet le crime d’extermination et des actes de génocide à GazaLa privation d’eau généralisée imposée par les autorités israéliennes menace la survie des habitants de Gaza

https://www.hrw.org/fr/news/2024/12/19/israel-commet-le-crime-dextermination-et-des-actes-de-genocide-gaza

– Les autorités israéliennes ont délibérément créé des conditions de vie visant à causer la destruction d’une partie de la population de Gaza, en privant intentionnellement les civils palestiniens de l’enclave d’un accès adéquat à l’eau, ce qui a probablement causé des milliers de morts.

– Ce faisant, les autorités israéliennes sont responsables du crime contre l’humanité d’extermination, et d’actes de génocide. La ligne de conduite des autorités israéliennes, ainsi que certaines déclarations suggérant que des responsables israéliens souhaitaient détruire les Palestiniens de Gaza pourraient constituer le crime de génocide.

– Les autres gouvernements et les organisations internationales devraient prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir un génocide à Gaza, y compris en suspendant leur aide militaire, en réexaminant leurs accords bilatéraux et leurs relations diplomatiques avec Israël, et en soutenant la Cour pénale internationale et les autres initiatives pour rendre justice.

Human Rights Watch a conclu que les autorités israéliennes ont intentionnellement créé des conditions de vie visant à causer la destruction physique des Palestiniens de Gaza, en totalité ou partiellement. Cette politique, infligée dans le cadre de la tuerie de masse de civils palestiniens à Gaza, signifie que les autorités israéliennes ont commis le crime contre l’humanité d’extermination, qui se poursuit actuellement. Cette politique correspond aussi à l’un des cinq « actes de génocide » prévus par la Convention de 1948 sur le génocide. L’intention génocidaire pourrait également être déduite de cette politique ainsi que de certaines déclarations de responsables israéliens suggérant qu’ils souhaitaient détruire les Palestiniens de Gaza ; c’est pourquoi cette politique pourrait constituer le crime de génocide.

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Fédération Internationale pour les Droits humains (FIDH)

Arrêter le génocide en cours en Palestine, l’appel de la FIDH à la communauté internationale

Déclaration Israël & Palestine du 12 décembre 2023

https://www.fidh.org/fr/regions/maghreb-moyen-orient/israel-palestine/arreter-le-genocide-en-cours-en-palestine-l-appel-de-la-fidh-a-la

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) reconnaît qu’Israël mène un génocide contre le peuple palestinien. Les États et les individus qui fournissent une assistance à Israël en sont complices. Un cessez-le-feu immédiat est impératif pour sauver des vies civiles et mettre fin aux crimes qui ont lieu depuis le début de l’offensive. La Cour pénale internationale est appelée à délivrer immédiatement des mandats d’arrêt à l’encontre des responsables israéliens des crimes internationaux commis contre les Palestinien·nes.

Paris, 12 décembre 2023. Des Palestinien·nes meurent à Gaza, chaque jour, chaque heure. Leurs conditions de vie deviennent jour après jour, inexorablement, celles d’une population dont l’élimination est programmée. La semaine dernière à Paris, après un examen juridique long et approfondi, le bureau international de la FIDH – l’organe élu d’expert·es juridiques et de défenseur·es des droits humains, venu·es du monde entier – a adopté une résolution reconnaissant les actions d’Israël contre le peuple palestinien comme étant un « génocide en cours ».

« Les Palestinien·nes subissent une tragédie constante, permanente, aussi inimaginable qu’intentionnelle. Ce niveau de violence orchestrée par une force d’occupation est un génocide », déclare Alice Mogwe, présidente de la FIDH. « Affirmer qu’il est en train de se dérouler, c’est affirmer qu’il peut, et même qu’il doit être arrêté. Aux dirigeant·es politiques et haut⋅es responsables, nous devons souligner que le soutien et l’assistance à Israël est une complicité dans ce génocide en cours. Vous avez été prévenu·es. »

La FIDH a fermement réitéré cette condamnation le 12 décembre 2024, en faisant le constat d’un génocide perpétré à la vue du monde entier, et partagé par un nombre croissant d’acteurs internationaux.

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Médecins du Monde

Jean-François Corty, médecin humanitaire, Président de Médecins du monde

https://www.facebook.com/share/v/19rnqJU1r1

 » On a tous les éléments, tout le monde le sait aujourd’hui, qu’on est dans un risque plausible de génocide… »

J-F Corty parle  » d’intention  » dans le refus de faire rentrer de l’aide humanitaire. Il souligne que la famine  » est une stratégie mise en place mise en place par les autorités israéliennes « 

 » Une dynamique génocidaire est en cours », alerte le Président de Médecins du monde (La Dépêche, 28 décembre 2025)

 » Alors que l’ONU évoque, en juillet, l’installation d’une famine intentionnelle comme « forme de violence génocidaire » dans ce contexte de siège persistant, sa levée ainsi qu’un cessez-le-feu immédiat et l’arrêt de livraisons d’armes permettraient d’inverser la tendance. La survie des civils de Gaza semble loin des préoccupations de la communauté des humains, dont on peut douter qu’elle les considère comme tels. Le droit international humanitaire, affaibli, est aujourd’hui à un point de bascule qui relèvera des soins palliatifs et d’une mort certaine si l’humanité ne réagit pas à temps. » Jean-François Corty, Le Monde, 2 septembre 2024

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Médecins sans Frontières

 » Gaza : un rapport de MSF dénonce la campagne de destruction totale menée par Israël « 

Communiqué de presse du 18 décembre 2024 – mis à jour le 24 janvier 2025

https://www.msf.fr/communiques-presse/gaza-un-rapport-de-msf-denonce-la-campagne-de-destruction-totale-menee-par-israel

« Ce que nos équipes médicales ont observé sur le terrain tout au long de ce conflit correspond aux descriptions d’un nombre croissant d’experts juridiques et d’organisations qui concluent qu’un génocide est en cours à Gaza. Bien que nous n’ayons pas l’autorité juridique pour établir l’intentionnalité, les signes de nettoyage ethnique et la destruction en cours, incluant les massacres, les blessures physiques et psychologiques graves, les déplacements forcés et les conditions de vie impossibles pour les Palestiniens assiégés et bombardés, sont indéniables. »

Le rapport de MSF :

 » GAZA: SURVIVRE DANS UN PIÈGE MORTEL « 

Extrait :  » En janvier 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël de prendre des mesures conservatoires pour prévenir les actes de génocide à Gaza. Malgré cela, rien n’a été fait pour se conformer à cette ordonnance. Les observations de MSF rejoignent celles d’un nombre croissant d’experts juridiques et d’organisations de défense des droits humains, qui concluent qu’un nettoyage ethnique et un génocide sont en cours à Gaza. « 

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Amnesty International

 » La population palestinienne de Gaza victime d’un génocide « 

Rapport d’enquête d’Amnesty International publié le 05.12.2024

https://share.google/81n0t33Aj8qvy3piL

Après des mois d’enquêtes, de collecte de preuves et d’analyses juridiques, nos équipes publient un rapport appelé à faire date, dont les conclusions démontrent que les autorités israéliennes commettent un crime de génocide contre la population palestinienne de Gaza.

Les recherches de nos équipes, rassemblées dans un rapport de près de 300 pages intitulé « ‘On a l’impression d’être des sous-humains’ – Le génocide des Palestiniens et Palestiniennes commis par Israël à Gaza », révèlent que l’État d’Israël, fait subir un déchaînement de violence et de destruction permanent aux Palestinien·nes de Gaza à la suite des attaques meurtrières du Hamas dans le sud de son territoire le 7 octobre 2023, et ce en toute impunité.

Les autorités israéliennes ont commis et commettent toujours des actes interdits par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, dans l’intention spécifique de détruire physiquement la population palestinienne de Gaza.

Elles se sont notamment rendues coupables de meurtres, d’atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale des personnes, et de soumission délibérée des Palestiniens et Palestiniennes de Gaza à des conditions de vie destinées à entraîner leur destruction physique. Depuis plus d’un an, la population palestinienne de Gaza a été déshumanisée et traitée comme un groupe de sous-humains ne méritant pas le respect de ses droits fondamentaux, ni de sa dignité.

 » Nos conclusions accablantes doivent sonner comme un signal d’alarme pour la communauté internationale : il s’agit d’un génocide, qui doit cesser immédiatement. »

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

Nos équipes de chercheur·ses et d’expert·es ont examiné et analysé rigoureusement et méthodiquement un ensemble de faits survenus entre octobre 2023 et juillet 2024, qui par leur récurrence, leur simultanéité, leurs effets immédiats ou leurs conséquences cumulées s’avèrent constituer des actes relevant de la Convention sur le génocide.

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Conclusions de la Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU sur le territoire palestinien occupé

Israël commet un génocide à Gaza, affirme une commission d’enquête de l’ONU

https://news.un.org/fr/story/2025/09/1157475

16 septembre 2025 Droits de l’homme

Les conclusions de la Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU sur le territoire palestinien occupé sont sans appel : Israël a commis un génocide à l’égard des Palestiniens dans le cadre de la guerre menée à Gaza en riposte aux attaques sanglantes du Hamas le 7 octobre 2023. Israël a dénoncé une enquête « biaisée et mensongère ».

« Meurtre de membres du groupe ; atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe », conclut la Commission d’enquête établie en 2021 par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies:

Dans son nouveau rapport publié mardi, le groupe d’experts relève qu’Israël commet quatre des cinq catégories de faits qui définissent le crime de génocide définis par la Convention de 1948 pour la prévention du génocide. Les enquêteurs mandatés par le Conseil des droits de l’homme mettent en cause « les déclarations explicites des autorités civiles et militaires israéliennes et le comportement systématique des forces de sécurité ». Des attitudes qui indiquent que des actes génocidaires ont été commis avec l’intention de détruire, en tout ou en partie, les Palestiniens de la bande de Gaza en tant que groupe.

« La Commission estime qu’Israël est responsable du génocide commis à Gaza », a déclaré Navi Pillay, Présidente de la Commission. « il est clair qu’il existe une intention de détruire les Palestiniens de Gaza par des actes qui répondent aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide « .

Cette commission d’enquête a aussi conclu que le Président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, et l’ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient « incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n’avaient) pas pris de mesures » pour les en empêcher.

« La responsabilité de ces crimes atroces incombe aux plus hautes autorités israéliennes qui ont orchestré une campagne génocidaire depuis près de deux ans maintenant, avec l’intention spécifique de détruire le groupe palestinien à Gaza », a ajouté Mme Pillay.

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Francesca Albanese, Rapporteure spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967

Communiqués de presse Procédures spéciales – 3 juillet 2025

Occupation sans fin, génocide et profit : la Rapporteuse spéciale dénonce dans son rapport les enjeux commerciaux qui sous-tendent la destruction de la Palestine

https://www.ohchr.org/fr/press-releases/2025/07/forever-occupation-genocide-and-profit-special-rapporteurs-report-exposes

GENÈVE – Le génocide d’Israël contre les Palestiniens est soutenu par un système d’exploitation, d’occupation et de profit, a averti aujourd’hui une experte de l’ONU dans un nouveau rapport adressé au Conseil des droits de l’homme, qui dénonce le mercantilisme des entreprises et les gains monétaires qui ont permis et légitimé la présence et les actions illégales d’Israël.

« Au cours des 21 derniers mois, alors que le génocide israélien a détruit la vie et les paysages des Palestiniens, la bourse de Tel-Aviv a grimpé de 213 % (USD), engrangeant 225,7 milliards de dollars de gains boursiers, dont 67,8 milliards ce dernier mois. Pour certains, le génocide est rentable », a déclaré Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967.

Le rapport de Francesca Albanese expose les infrastructures commerciales qui profitent de l’économie d’occupation israélienne et de sa transformation mortelle en économie de génocide. Le rapport souligne comment la Palestine est devenue l’épicentre d’une prise de conscience mondiale, exposant l’incapacité des entreprises internationales et des systèmes juridiques à faire respecter les droits les plus élémentaires de l’un des peuples les plus démunis de la planète.

« Les entreprises sont profondément impliquées dans le système d’occupation, d’apartheid et de génocide dans le territoire palestinien occupé », a déclaré la Rapporteuse spéciale. « Pendant des décennies, la répression du peuple palestinien par Israël a été soutenue par des entreprises, parfaitement conscientes et pourtant indifférentes à des décennies de violations des droits humains et de crimes internationaux. »

« La Palestine est le miroir des échecs moraux et politiques du monde », a-t-elle déclaré. Rappelant le bilan de la complicité des entreprises dans l’Afrique du Sud de l’apartheid et dans l’Allemagne nazie, Francesca Albanese a déclaré que la Palestine représente aujourd’hui un moment décisif pour savoir si les marchés mondiaux peuvent exister sans promouvoir l’injustice et l’impunité et en tirer profit. « Pour mettre fin à ce génocide, il faut non seulement s’indigner, mais aussi rompre, faire le point et avoir le courage de démanteler ce qui le rend possible. »

Le rapport :

A/HRC/59/23: From economy of occupation to economy of genocide – Report of the Special Rapporteur on the situation of human rights in the Palestinian territories occupied since 1967

https://www.ohchr.org/en/documents/country-reports/ahrc5923-economy-occupation-economy-genocide-report-special-rapporteur

02 July 2025 – A/HRC/59/23

Résumé du rapport :
Dans le présent rapport, le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 enquête sur le mécanisme corporatif qui soutient le projet colonial israélien de déplacement et de remplacement des Palestiniens dans les territoires occupés. Alors que les dirigeants politiques et les gouvernements se dérobent à leurs obligations, un trop grand nombre d’entreprises ont profité de l’économie israélienne fondée sur l’occupation illégale, l’apartheid et désormais le génocide. La complicité mise en évidence par le rapport n’est que la partie émergée de l’iceberg ; il ne sera pas possible d’y mettre fin sans demander des comptes au secteur privé, y compris à ses dirigeants. Le droit international reconnaît différents degrés de responsabilité, qui doivent tous faire l’objet d’un examen minutieux et d’une obligation de rendre des comptes, en particulier dans le cas présent, où l’autodétermination et l’existence même d’un peuple sont en jeu. Il s’agit d’une étape nécessaire pour mettre fin au génocide et démanteler le système mondial qui l’a rendu possible.

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AMOS GOLDBERG, historien israélien, spécialiste de la Shoah

Amos Goldberg, historien titulaire de la chaire Jonah M. Machover à l’Université hébraïque de Jérusalem, spécialiste de la Shoah : « Ce qui se passe à Gaza est un génocide, car Gaza n’existe plus ».

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/10/29/amos-goldberg-historien-israelien-ce-qui-se-passe-a-gaza-est-un-genocide-car-gaza-n-existe-plus_6364702_3232.html

Propos recueillis par Stéphanie Le Bars – Le Monde Publié le 29 octobre 2024

Face à l’ampleur des massacres et des destructions perpétrés par l’armée israélienne à Gaza, l’historien israélien, spécialiste de la Shoah, estime, dans un entretien au « Monde », que son pays « a surréagi de manière criminelle » aux massacres du 7-Octobre qu’il stigmatise et condamne avec une très grande force.

 » Il existe une définition légale du génocide que les Nations Unies ont adoptée dans la Convention sur le génocide, et, même si je ne suis pas un expert en droit, de nombreux juristes à travers le monde sont convaincus qu’Israël a franchi le seuil du génocide, et je suis d’accord avec eux. « 

 » En janvier, j’ai signé une lettre, avec 50 autres universitaires spécialistes de la Shoah et des études juives, demandant à Yad Vashem [Institut international pour la mémoire de la Shoah, à Jérusalem] de condamner les discours, explicites ou implicites, qui, en Israël, appelaient au génocide à Gaza. Si ce n’est pas quelque chose que nous avons appris de la Shoah, alors qu’avons-nous appris ? Un des premiers textes adoptés par Israël à sa création fut la convention sur le génocide [le 9 décembre 1948]. Dont l’une des clauses précise que le génocide n’est pas uniquement constitué des crimes commis, mais aussi des incitations à les commettre. Et c’était clairement le cas. « 

 » Ce qui se passe à Gaza est un génocide, car Gaza n’existe plus. Le territoire a été totalement détruit. Le niveau et le rythme de tueries indiscriminées touchant un nombre énorme de personnes innocentes, y compris dans des lieux définis par Israël comme des zones sûres, la destruction de maisons, d’infrastructures, de presque tous les hôpitaux et universités, les déplacements de masse, la famine organisée, l’écrasement des élites et la déshumanisation étendue des Palestiniens dessinent l’image globale d’un génocide. « 

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OMER BARTOV, professeur d’histoire européenne à l’université Brown, aux États-Unis. Il s’est spécialisé dans l’étude de la Shoah

Né en Israël d’une famille juive émigrée en Palestine mandataire dans les années 1930, Omer Bartov a servi pendant quatre ans dans l’armée israélienne, notamment lors de la guerre du Kippour en 1973 et durant des affectations en Cisjordanie, dans le nord du Sinaï et à Gaza. Il termina son service militaire en tant que commandant d’une compagnie d’infanterie

« Je suis spécialiste du génocide. Je sais reconnaître un génocide quand j’en vois un. » – Omer Bartov

Ce texte a été prononcé au Collège de France le 13 Juin 2025 par l’historien israélien et professeur d’études sur l’Holocauste et le génocide à l’université Brown

Extrait :  » Un mois après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, j’étais convaincu qu’il existait des preuves que l’armée israélienne avait commis des crimes de guerre et potentiellement des crimes contre l’humanité lors de sa contre-attaque sur Gaza. Mais contrairement aux cris des détracteurs les plus virulents d’Israël, ces preuves ne me semblaient pas suffisantes pour conclure à un crime de génocide.

En mai 2024, les Forces de défense israéliennes ont ordonné à environ un million de Palestiniens réfugiés à Rafah, la ville la plus méridionale et la dernière encore relativement épargnée de la bande de Gaza, de se rendre dans la zone côtière de Mawasi, où il n’y avait pratiquement aucun abri. L’armée a ensuite procédé à la destruction d’une grande partie de Rafah, une opération largement achevée en août.

À ce stade, il semblait impossible de nier que le déroulement des opérations de l’armée israélienne correspondait aux déclarations à caractère génocidaire prononcées par les dirigeants israéliens dans les jours qui ont suivi l’attaque du Hamas. « 


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