« Penser l’après… » Note de lecture d’Obey Ament pour La Revue du Projet

Note de lecture sur « Penser l’après… »  pour La Revue du Projet,  revue politique mensuelle du PCF.

Le spectacle dantesque auquel nous assistons ces dernières semaines avec les flots d’hommes et femmes de tous âges qui essayent de fuir une région où la paix semble un lointain souvenir nous interpelle. Comment sommes-nous arrivés à cette situation ? Vivons-nous juste « un temps d’instabilité sans précédent » selon la formule de Zbigniew Brzezinski ?  La guerre est-elle le propre de l’homme ? Que veut dire sécurité aujourd’hui ? Et qui la définit et la construit dans ce monde qui ne vit plus depuis un quart de siècle dans la bipolarité de l’équilibre de la terreur nucléaire ?

Avec son ouvrage Penser l’après, Jacques Fath nous livre non pas une analyse au cas par cas des guerres et conflits actuels mais une vision et une analyse d’ensemble qui revisite et travaille les concepts – guerre, conflit, sécurité, dissuasion, État, démocratie, multilatéralisme et propose des perspectives pour des relations internationales nouvelles, indissociables de la construction des sociétés libérées des dominations. Jacques Fath nous rappelle comment la violence que nous vivons aujourd’hui est née dans un monde modelé par les puissances capitalistes. Les crises et tragédies actuelles ne leur sont pas étrangères.

Les crises du Moyen-Orient et de l’Afrique peuvent-elles être des « guerres » ? Et si c’est le cas, ces « guerres » sont-elles « la continuation de la politique par d’autres moyens » ? La politique de qui et pourquoi ? Une idée frappe dans cet ouvrage : les puissances capitalistes imposent à l’humanité un état de crise et de violence permanentes, entretenu et exacerbé par des interventions militaires néo-impérialistes qui nourrissent la violence, les conflits et la déstabilisation des régions entières. La paix annoncée n’est finalement pas possible tant que le monde vivra sous cette logique.

Dans cette nouvelle configuration, la France, incapable de marquer de son empreinte les relations internationales, s’installe dans une attitude suiviste. L’ouvrage montre comment elle n’exerce ni son pouvoir ni son devoir d’apporter une conception alternative à l’ordre qui se dessine renonçant ainsi à être un acteur qui compte. Jacques Fath partage avec nous ses réflexions, fruit d’une longue expérience acquise au contact avec les réalités et avec des acteurs de l’action politique internationale. Il s’agit d’un ouvrage qui intéressera les connaisseurs des questions internationales et tous ceux qui essayent de mieux comprendre le monde tel qu’il va en ce début de siècle.

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