Les responsabilités du capital mondialisé dans l’échec programmé de la COP 21

Un article de Paul Sindic – février 2016

Qu’entendons nous par « échec programmé » de la COP 21 ? N’est-il pas d’ailleurs provocateur de formuler une telle appréciation, alors qu’il semble y avoir un consensus officiel sur le succès de cette Conférence internationale (Accord final, par consensus, de 195 pays ayant accepté de formuler des engagements visant à maîtriser le réchauffement climatique). L’habileté avec laquelle le président français de la COP 21, Laurent Fabius, avait bouclé l’Accord en temps et en heure, à la hussarde en quelque sorte, a été saluée médiatiquement, vu le contraste avec l’échec relatif de Copenhague (Cop 15) en 2009.

Bilan réel de la COP21

Cependant, avant même la conclusion de l’Accord final de la COP 21, des voix diverses, (climatologues, associations diverses présentes à Paris), ayant évalué les engagements réels pris par les différents Etats, ont annoncé que les objectifs fixés (ne pas dépasser 2°C d’augmentation de la température planétaire et, si possible, 1,5°C) ne seraient pas atteints. La prévision d’ augmentation se situerait, à leur avis, plutôt entre 2,5 et 3°C.

Depuis, les perspectives réelles de maîtrise se sont encore dégradées.

Pour les USA, avec la confirmation qu’une fois de plus, il y avait fort peu de chances que le Congrès américain ratifie les propositions de réduction faites par Obama, que la Cour suprême contestait même actuellement le pouvoir réglementaire de celui-ci de diminuer les émissions de CO2 des centrales électriques. Cela a décrédibilisé les engagements américains, eux même largement en trompe l’oeil, et ce, de la part du champion, parmi les grands pays développés, des émissions de gaz à effet de serre (GES) par tête d’habitant (16 Téquivalent CO2/an – plus de trois fois le niveau de notre pays).

Par ailleurs, il faut dégonfler le mythe du « gentil » Obama, soucieux des problèmes climatiques, aux prises avec le « méchant » Congrès US, sous la dépendance des lobbies charbonniers, gaziers, pétroliers, dépendance qui est malheureusement une réalité. En effet, la « proposition Obama » pour la COP 21 est en réalité tout à fait inacceptable, très largement en trompe l’oeil. Elle consiste à proposer une diminution des émissions des USA de 25 à 28 % d’ici 2025, mais par rapport au niveau de ces émissions en 2005 et non par rapport à l’année de référence du Protocole de Kyoto, soit 1990. L’engagement initial des USA, signé par Clinton, était une réduction de 7% par rapport au niveau de 1990. Or, en 2005, les émissions US avaient cru de 16 % par rapport au dit niveau de 1990. Autrement dit, en 2005, les USA étaient à 23 % au dessus de leur engagement de réduction pris en 1997. Donc, par rapport à celui-ci, en 28 ans (1997-2025), les USA ne proposent que de gagner de 2 à 5 % de réduction par rapport à leur engagement initial de 1997, ce qui est clairement inacceptable. A noter, le silence médiatique à ce propos.

Par ailleurs, on ne peut accepter non plus que le Président américain s’abrite derrière la soi-disant complexité des structures du pouvoir américain, pour se dédouaner et dédouaner son pays de ses responsabilités internationales.

De son côté, la Chine, devenue le premier émetteur mondial de GES, n’a présenté que des propositions de réduction fortement étalées dans le temps. Plafonnement en 2030, réduction (25%) de l’intensité énergétique par unité de PIB, laissant subsister un taux de croissance réduit, probablement de l’ordre de 2 à 2,5 %/an, des émissions, mais aboutissant tout de même d’ici 2030 à une augmentation probable de celles-ci de l’ordre de 20 à 25 %, réduction relativement faible de la part des énergies fossiles carbonées (charbon, gaz, pétrole), de 88 % actuellement à 80 % en 2030. L’ensemble est clairement non conforme aux recommandations de plafonnement dès que possible et de réduction rapide des émissions formulées par le GIEC en 2015.

Tout indique donc que la Chine continue à donner la priorité à son objectif géopolitique essentiel, devenir dès que possible la première puissance mondiale en dépassant les USA. Par contre, il nous paraît juste de souligner que, dans la longue durée, à la différence des USA, elle est en train de s’engager dans un programme de nette réduction de ses émissions (fort développement du nucléaire, substitution du gaz au charbon, fort développement des énergies renouvelables « décarbonées » et substitution aux énergies fossiles « carbonées » d’une électricité qui devrait être, in fine, largement « décarbonée ».

L’UE est apparemment le bon éléve de la classe. Elle a déjà réduit ses émissions de 8 % par rapport à 1990 (objectif du Protocole de Kyoto), va les réduire de 23 % d’ici 2020, et projette de les réduire de 40 % d’ici 2030, toujours par rapport à 1990. Par ailleurs, hors engagements COP 21, l’UE préconise un fort développement des énergies renouvelables, sans distinguer entre les renouvelables « carbonées » et « décarbonées », ce qui est incohérent, car les énergies renouvelables « carbonées » (type bois, biomasse ou biocarburants) n’améliorent nullement le bilan CO2, mais l’aggravent en fait au niveau planétaire (déforestation). Les biocarburants, par exemple, se confirment comme une catastrophe économique et sociale pour les populations agricoles des PED concernés, transformées en prolétaires agricoles violemment surexploités, affectés de graves problèmes de santé liés à l’usage massif de pesticides dans ces cultures industrielles (1).

Par ailleurs, à y regarder de plus près, on voit que l’UE ne fixe plus que des objectifs globaux, sans répartition entre les pays membres (comme dans le Protocole de Kyoto initial) et, apparemment, sans sanctions prévues (certains pays, comme la Pologne, ont déjà déclaré qu’ils n’avaient pas l’intention de suivre les recommandations de l’UE).

Pour les PED, dont la COP 21 consacre l’entrée en force (195 signataires de l’Accord final) dans le cercle des pays acceptant d’assumer leur juste part de l’effort commun de réduction mondiale des émissions, leurs offres contiennent très généralement une condition sine qua non pour respecter leurs engagements, celle de recevoir des aides financières à la hauteur nécessaire pour, à la fois, satisfaire les besoins énergétiques de leur développement et le faire préférentiellement avec des énergies « décarbonées ». Seuls, à notre connaissance, deux PED, l’Ethiopie et le Costa Rica, ont fait des offres ne comportant pas cette condition suspensive. Or, comme les financements par les pays développés des 100 milliards de $/an promis à partir de 2020 aux PED restent tout à fait aléatoires, de nature mal définie (les investissements des firmes capitalistes internationales spécialisées en font-ils partie ? Seront-ils prélevés sur des aides au développement déjà en régression ?), on ne peut qu’être envahi d’un doute très sérieux à ce sujet.

Par ailleurs, comme l’Accord issu de la COP21 continue à ne prévoir aucune sanction réelle aux engagements non tenus, une appréciation plus réaliste de la crédibilité réelle des dits engagements conduit à estimer que l’accroissement de température prévisible vers la fin du XXI° siècle se situera plutôt entre 3 et 4°C, soit une perspective catastrophique pour l’avenir de l’humanité.

En effet, on voit déjà que l’accroissement des teneurs en GES de l’atmosphère induit de sérieuses conséquences : recul généralisé des glaciers terrestres, fonte, apparemment irréversible, de la calotte glaciaire du Groenland (une étude scientifique récente (2) annonce que le démantélement en cours d’un des grands glaciers du Groenland pourrait à lui seul accroître le niveau des océans de 1 m. à la fin du siècle), violence accrue de divers phénomènes climatiques.

Si l’on ajoute à cela l’incapacité des gouvernements, des organisations religieuses et de la communauté internationale à promouvoir effectivement une maîtrise de l’évolution démographique au sein des PED (alors qu’il s’agit essentiellement de reconnaître aux femmes le droit et la possibilité de maîtriser effectivement leurs maternités, ce qui n’est pas évident, mais qui existe déjà dans un certain nombre des dits PED), nous allons tout droit vers une population planétaire de 9 à 9,5 milliards d’êtres humains en 2050 et de plus de 10 milliards en 2100. Cela risque fort de rendre encore plus difficile, voire quasi-impossible, de maîtriser le réchauffement climatique et de garantir à l’ensemble des êtres humains la satisfaction de leurs besoins essentiels.

Ajoutons enfin, qu’actuellement, le comportement des nations européennes face au double problème des migrants africains et des réfugiés fuyant les guerres moyen-orientales est extrêmement inquiétant.

Alors que le nombre de ceux-ci reste relativement restreint si on le compare aux dizaines de millions de réfugiés climatiques potentiels, voire bien plus (3), les attitudes modérées initiales de nombre de pays européens (accueil, répartition, etc.), ont rapidement laissé la place à des évolutions tout à fait négatives. Montée en puissance de mouvements d’extrême droite dans nombre de pays européns, voire accès au pouvoir des dits mouvements dans divers pays de l’UE (sans que celle-ci ne fasse désormais la moindre remarque), sur la base, notamment, d’un rejet xénophobe des migrants, mâtiné souvent aussi d’islamophobie. Nous sommes en passe de régresser rapidement vers une loi de la jungle où chacun défendrait, y compris par la force, son pré carré, où les plus forts (ç à d. les plus riches et les mieux armés) se débarrasseraient des plus faibles (les plus pauvres essayant, pour survivre, de fuir une misère aggravée).

Autrement dit, ce que nous considérons comme « les acquis de la civilisation humaine » à savoir l’empathie pour son prochain, la coopération, l’aide aux plus faibles, valeurs datant des premiers hominidés (sélectionnés par l’évolution pour assurer leur survie à l’époque face à des milieux naturels hostiles – menaces des grands fauves notamment), « acquis » que nous partageons toujours avec les grands singes, ne sont en fait nullement intangibles. La plongée, via des régimes autoritaires, dans une barbarie de masse n’est nullement exclue, d’autant que ses prémisses se manifestent déjà (massacre de civils innocents dans des attentats terroristes qui se systématisent, victimes civiles innocentes, « collatérales » (comme c’est joliment dit), des raids aériens (chasseurs et drones) des pays développés au Moyen-orient, y compris ceux de notre propre pays, sans que cela ne soulève guère d’émotion dans la population française).

Pour résumer, les perspectives actuelles de réchauffement climatique ne menacent pas, probablement, l’avenir biologique de l’espèce humaine qui a connu au fil de centaines de milliers d’années bien d’autres péripéties climatiques, mais elles peuvent très bien aboutir à transformer les sociétés humaines en un enfer de barbarie, via des affrontements militaires se multipliant, pouvant même se terminer dans une apocalypse nucléaire dont les risques, en fait, s’accroissent (Traité de non-prolifération en panne).

Les divergences entre les recommandations du GIEC et les décisions des « Etats » membres de la CCNUCC

La création du « Groupe intergouvernemental d’étude des climats » (GIEC) en 1988, puis celle de la « Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques » (CCNUCC) en 1992, ouverte à l’ensemble des nations membres de l’ONU se sont faites sous l’impulsion du G7, organisme de réflexion et de décision stratégique des principales classes dirigeantes occidentales qui a, en fait, demandé (voire ordonné?) à l’ONU de procéder à cette création.

Les recommandations successives du GIEC

– Dès sa première réunion, en 1990, le GIEC avait recommandé qu’il soit procédé sans tarder à des réductions significatives des émissions de GES.

– Au fil du temps, le GIEC, s’appuyant sur les travaux et la collaboration de milliers de scientifiques spécialisés, a émis des recommandations de réduction des émissions dont l’importance et l’urgence ont été de plus en plus soulignées.

– En 2009, lors de la conférence de Copenhague (COP 15), qui s’était terminée par un échec (pas d’accord signé, uniquement prolongation du Protocole de Kyoto jusqu’en 2020), R. Pachaury, alors président du GIEC, avait adjuré les Etats présents à la Conférence, et notamment les principaux émetteurs de GES, de plafonner leurs émissions dès que possible, avant 2015, et de les réduire significativement ensuite.

– Dès le début 2015, année de la Conférence de Paris (COP 21) tenue en décembre de la même année, le GIEC publiait ses nouvelles recommandations de réduction, en soulignant leur urgence et leur importance. Ces recommandations étaient aussi plus détaillées quant aux choix énergétiques à opérer :

– Plafonnement des émissions dès que possible, dès 2020. Réductions significatives de celles-ci avant 2030-2040. Nécessité de faire reculer massivement les énergies carbonées (pétrole, gaz, charbon) dès que possible, avec des reculs importants avant 2030-2040, et de poursuivre ensuite. Nécessité de décarboner au maximum l’électricité (via toutes les énergies décarbonées accessibles) en visant le remplacement des énergies fossiles par la dite électricité. En fait, il s’agit d’un véritable cri d’alarme du GIEC et des scientifiques devant l’inertie dont fait preuve la CCNUCC depuis sa création et ses conséquences.

– Le comportement des « Etats » au sein de la CCNUCC depuis sa création en 1992

Tout au long de la période 1997 (signature du « Protocole de Kyoto ») – 2015, les pays développés occidentaux, les pays en « transition » (pays de l’Est européen, plus Russie et Ukraine), rejoints ensuite par les grands pays émergents, vont traîner les pieds de toutes les manières possibles quant aux niveaux de réduction acceptés, leur caractère de fait non-contraignant et les calendriers à respecter.

Le Protocole de Kyoto ne prévoit qu’une réduction planétaire de GES de 5 % par rapport au niveau de 1990, ignorant déjà la première recommandation du GIEC. L’entrée et la sortie du Protocole restent libres, ce qui rend inopérante la seule sanction prévue (le report des engagements non remplis au cours d’une période venant s’ajouter à ceux de la période suivante), qui ne sera d’ailleurs pas appliquée.

Le Congrès US ne ratifiera pas l’engagement pris par Bill Clinton, du même coup les USA ne seront tenus par aucun engagement de réduction, malgré qu’ils soient alors le plus important émetteur mondial de GES (globalement et par tête d’habitant).

La Chine, bien qu’elle ait déjà le plus fort taux mondial de progression de ses émissions (7% /an), se prévaut alors de sa qualité de PED pour dire qu’elle n’a pas de responsabilité historique dans le processus historique de réchauffement climatique, ce qui était exact, mais ne va pas le rester longtemps. Seule l’UE a tenu globalement ses engagements, mais avec une grande diversité de comportements. Certains pays de l’UE, Espagne, Portugal, Grèce, Irlande exploseront littéralement le niveau de leurs émissions.

Par ailleurs, la ratification définitive du Protocole de Kyoto n’aura lieu qu’en 2005, soit 8 ans après sa signature, ce qui est un record de lenteur.

Les raisons profondes des divergences croissantes GIEC – Etats développés

Pour ce qui concerne le GIEC, notre appréciation est sans ambiguité. Les travaux menés par le collectif mondial de scientifiques de diverses spécialités, travaillant en collaboration avec le GIEC, leur rigueur, leur capacité à travailler ensemble à plusieurs centaines, voire plusieurs milliers, et de formuler, in fine, des recommandations claires synthétisées dans les rapports diffusés ensuite par le GIEC, méritent toute notre estime. Le poids de ces recommandations s’est accru. Elles ne sont plus guère contestées. On peut même dire que les dernières formulées, en 2015, sont très certainement à l’origine (hors COP21) de la récente et forte relance mondiale du nucléaire à l’échelle mondiale, considérée comme incontournable pour la maîtrise dans les meilleurs délais du réchauffement climatique. Même s’il faut rester toujours vigilant par rapport à des phénomènes climatiques très complexes, avec des conséquences en chaîne pouvant déboucher sur des évolutions imprévues, on peut dire que le GIEC remplit pleinement sa mission.

Par contre, il est évident qu’il n’en est pas du tout ainsi pour de nombreux Etats développés, notamment pour les plus importants. Tout au long de la présente note, nous avons décrit leurs dérobades, leurs refus de fait d’engagements contraignants et au niveau nécessaire, leur volonté de toujours retarder leur mise en œuvre. Comme nous l’avons déjà dit, leur attitude n’est pas acceptable.

Une remarque préliminaire à ce propos. Si ce sont bien les Etats qui signent les Accords, ils sont censés agir au nom de leurs peuples. En fait, il n’en est rien. En réalité, ce sont les minuscules castes dirigeantes politiques et économiques des pays les plus puissants qui décident de tout, sans aucune consultation réelle de leurs peuples. Nous avons d’ailleurs vu précédemment que c’est le G7, organisme informel de décision des dites castes dirigeantes occidentales qui a en fait décidé de la création du GIEC et de la CCNUCC.

En fait, la véritable raison de l’attitude inacceptable de nombreux pays développés se situe, selon nous, dans l’évolution du capitalisme contemporain depuis la décennie 70. Il s’agit de son basculement progressif dans un capitalisme dit « néolibéral » marqué par les caractéristiques essentielles suivantes : l’exigence de la libre circulation des marchandises et des capitaux, la volonté de privatiser un maximum d’activités, la sacralisation du marché et l’exigence absolue de taux de rentabilité bcp plus élevés (10 à 15 %), la primauté absolue de l’accumulation financière au profit d’une infime minorité (les 1%) avec comme seul bémol les impératifs nationalistes et la volonté de puissance militaire, industrielle (USA, Chine, notamment), objectif atteint via des prédations sans cesse accrues sur les richesses créées par le monde du travail. La « mondialisation » de ce processus, par basculement de la Chine, puis de la Russie dans cette logique néolibérale avec la disparition du « camp socialiste » a fait naître progressivement une nouvelle entité politico-économique, un nouveau système, « le capital mondialisé », doté de règles et d’une logique spécifiques, avec domination sur les appareils étatiques et sur les organisations de la communauté internationale.

Commentaires et questions

I) Qui doit financer la maîtrise planétaire du réchauffement climatique ?

Notre réponse sera brève et claire : les 1%, détenteurs d’une fantastique accumulation financière, sans précédent dans l’histoire, évaluée entre 130.000 et 140.000 milliards de $, en fonction des fluctuations boursières, et croissant en moyenne de 6 %/an. Une simple taxe de 1%/an sur cette accumulation rapporterait 1.300 à 1.400 milliards de $/an et financerait non seulement la maîtrise du réchauffement climatique, mais aussi le développement économique diversifié de pays où 2 à 3 milliards d’êtres humains croupissent dans une misère absolue. Le « capital mondialisé » préconise, lui, et, faut-il s’en étonner, une « taxe carbone » qui serait payée par le monde du travail. Le choix à faire paraît simple. Il faut croire qu’il ne l’est pas, car certaines organisations écologistes, progressistes discutent, elles, des modalités d’application de la taxe carbone.

II) Les difficultés idéologiques à s’en prendre directement au « capital mondialisé »

Nombre d’associations écologistes ou assimilées, pourtant désireuses d’apporter leur pierre à la lutte contre le réchauffement climatique, reculent en fait devant la mise en cause directe du « capitalisme mondialisé », soit parce qu’ils ne sont pas près à envisager la nécessité d’une transformation radicale de la société capitaliste, soit parce que la mise en cause directe du « capital mondialisé » leur paraît hors de portée. Ils se réfugient alors dans les illusions que des combats locaux (productions locales d’énergie notamment) pourraient permettre de progresser, sans voir qu’ils font alors le jeu d’un « capitalisme vert », lui même pleinement inséré dans le « capitalisme mondialisé » et obsédé par l’accumulation financière. Mais il faut débattre, la gravité de la situation l’exige.

Notes

(1) Voir le très beau, mais terrifiant, film colombien récent, « La terre et l’ombre » décrivant les ravages sociaux dramatiques (surexploitation, maladies liées aux pesticides) de ces activités ;

(2) Voir Article récent du « Guardian » du 23/02/16 ;

(3) « L’Alliance des petits pays insulaires » (63 millions d’habitants) évalue, à elle seule, à 23 millions le nombre de ses habitants voués à devenirs réfugiés climatiques si le réchauffement atteint 2°C. Des évaluations plus globales (ex. S. Huet dans sa plaquette « Les dessous de la cacophonie climatique ») évoquent un chiffre d’au moins 300 millions d’êtres humains affectés directement par un réchauffement significatif.

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