Sa disparition est une perte pour l’Afrique, pour le monde arabe et pour toutes celles et ceux, dans le monde, qui veulent réfléchir et travailler à une véritable alternative au capitalisme.
Dans les quelques charges que j’ai pu exercer hier (Responsable des Relations internationales du PCF de 2006 à 2013, en particulier) j’ai pu rencontrer et parler avec Samir Amin plusieurs fois. Pour moi, Samir, évidemment, était d’abord un penseur et un acteur de l’anti-capitalisme et de l’émancipation des peuples… Issu de ce qu’on appelle « le Sud » mais dont la réflexion politique allait bien au-delà pour recouvrir une portée plus universelle. Son autorité tenait aussi à la constance et à la fermeté de son engagement. Dans une période où les repères essentiels de la gauche et de l’alternative au capitalisme se sont trop souvent perdus dans des dérives et des compromis « élastiques » ou opportunistes, une telle fermeté restait une référence, une pertinence. Samir avait imposé une crédibilité grâce à ce mélange nécessaire de créativité et de persistance de classe sur lesquelles on sent parfois, aujourd’hui, quelques désirs de retour tellement les reculs sociaux et démocratiques, les décompositions et les risques de catastrophes pèsent lourds. Il n’est certainement pas facile de mêler l’innovation et la constance. Il faut une volonté, des principes et une vision. Samir, à sa façon, n’a cessé de nous le rappeler.
Grande tristesse pour un penseur qui m’accompagne depuis très longtemps et dont <les analyses résisteront à la disparition physique. Amitiés, estime et reconnaissance.
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