Rapport d’OXFAM, sous embargo jusqu’au 17 janvier 2022, 00h01 GMT.

Comme document de référence, voici l’intégralité de cet important rapport d’Oxfam.
Ci-dessous le résumé présenté par Oxfam :
« Depuis le début de la pandémie, le monde compte un nouveau milliardaire
toutes les 26 heures. Les dix hommes les plus riches du monde ont doublé
leur fortune, tandis que plus de 160 millions de personnes auraient basculé
dans la pauvreté. Parallèlement, quelque 17 millions de personnes sont
mortes de la COVID-19, un bilan humain sans précédent depuis la Seconde
Guerre mondiale.
Ce constat est le symptôme d’un malaise profond. Les inégalités fracturent
nos sociétés. La violence est au cœur de nos systèmes économiques. Les
inégalités tuent.
Les inégalités ont rendu cette pandémie de coronavirus plus mortelle, plus
longue et encore plus dommageable pour les moyens de subsistance. Au
final, les inégalités de revenus sont plus déterminantes que l’âge comme
facteur de risque de mourir de la COVID-199. Des millions de personnes seraient
encore en vie aujourd’hui si elles avaient été vaccinées. Pendant ce temps,
les grandes sociétés pharmaceutiques s’accrochent à leur monopole sur ces
technologies. Cet apartheid vaccinal sème la mort et aggrave les inégalités
dans le monde entier.
Plusieurs institutions comme le FMI, la Banque mondiale, le Crédit Suisse
et le Forum économique mondial ont toutes estimé que la pandémie avait
provoqué une flambée des inégalités partout dans le monde.
Les décès imputables à la pandémie sont plus nombreux parmi les personnes
racisées et les plus pauvres au monde. Dans certains pays, les personnes
les plus pauvres sont presque quatre fois plus susceptibles de mourir de la
COVID-19 que les plus riches. En Angleterre, pendant la deuxième vague, les
personnes d’origine bangladaise étaient cinq fois plus susceptibles de mourir
de la COVID-19 que la population britannique blanche.
Ces fractures actuelles trouvent leurs racines dans l’esclavage et le
colonialisme desquels le racisme découle. Le fossé entre les pays riches
et les pays pauvres devrait en outre se creuser pour la première fois en
une génération. Les personnes qui vivent dans les pays à revenu faible
ou intermédiaire sont environ deux fois plus susceptibles de mourir d’une
infection à la COVID-19 que celles vivant dans les pays riches.
Le fait qu’au moins 73 pays soient confrontés à la perspective d’une austérité
soutenue par le FMI risque d’aggraver les inégalités entre les pays, et
tous les types d’inégalités au sein des pays. Les droits des femmes et les
progrès en matière d’égalité de genre vont fortement pâtir de ces mesures
d’austérité dans un contexte de crise qui a déjà fait reculer d’une génération
entière l’objectif d’atteindre la parité (135 ans, contre 99 ans auparavant).
Cette situation est d’autant plus difficile que, dans de nombreux pays, les
femmes sont confrontées à un regain de violences basées sur le genre. Et
comme lors de chaque crise, elles doivent également absorber une somme
considérable de travail de soin non rémunéré qui les maintient au bas de
l’échelle de l’économie mondiale.
Le coût des profondes inégalités auxquelles nous sommes confronté·es se
traduit en vies humaines. Comme démontré dans le présent document, sur la
base d’estimations prudentes, les inégalités contribuent chaque jour à la mort
d’au moins 21 300 personnes.
Autrement dit, les inégalités contribuent à la mort d’au moins une personne
toutes les quatre secondes. »