Niger : Une contribution française à une intervention militaire serait une tragique imbécillité.

N’a-t’on rien appris des guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Yémen ?..

N’a-t’on pas encore compris à quel point l’intervention militaire occidentale, y compris française, a pu déstabiliser durablement le Sahel ?

Quels désastres géopolitiques, sociaux et humains faudra-t-il encore provoquer en Afrique pour que l’on prenne enfin la mesure des échecs stratégiques associés à des guerres conduites au nom d’un anti-terrorisme qui montre sa vanité et son hypocrisie ?

Est-ce vraiment aux pays de la CEDEAO, divisés, de décider et de préparer, en dehors de la légalité et la légitimité internationale, une intervention militaire aussi périlleuse qui demanderait d’ailleurs des moyens opérationnels très conséquents?

Alassane Ouatara, Président ivoirien, est le plus va-t-en-guerre dans cette crise dangereuse. Lui qui doit son pouvoir à l’intervention des blindés et des militaires de la France de Nicolas Sarkozy en 2011… est-il bien placé pour donner des leçons de démocratie ?

Il est consternant que la France ait pu s’aventurer à appuyer les décisions inconsidérées de certains régimes africains ayant peur pour leur propre pérennité et stabilité. Après tant de coups d’État ou de successions dynastiques dans une Afrique où la politique de la France est en faillite, n’est-il pas temps de réfléchir aux causes véritables de ces crises, aux vulnérabilités du développement, aux dérives politiques de certains régimes, aux grands intérêts économiques qui les ont entretenues ? Et cesser de prétendre que l’ingérence néocoloniale pourrait apporter des solutions alors qu’elle est elle-même à l’origine des problèmes.

La France et ses partenaires de l’Union européenne auront-ils le courage de mettre sur la table leurs déroutes politiques communes et respectives : la Françafrique jamais démantelée pour l’une, et la débâcle néolibérale de la coopération UE/ACP née à Lomé en 1975 ? Aujourd’hui, on peut évidemment en douter… C’est une bataille à mener.

Dans l’immédiat, la France ne doit pas contribuer, de quelque manière que ce soit, à une opération militaire au Niger au côté de certains États de la CEDEAO. Une telle politique serait d’une tragique imbécillité. Ne pas ajouter un fiasco politique aux autres déjà consommés…

Les autorités de notre pays doivent, enfin, prendre la mesure des changements mondiaux et des grands défis globaux, de la fin du néocolonialisme français et de l’exigence dans ce contexte d’une nouvelle politique internationale. Dans les meilleurs délais les forces françaises doivent être retirées des pays d’Afrique où elles stationnent encore. C’est un premier acte nécessaire qui devrait appeler d’autres radicales transformations. JF 24 août 2023

Pour l’arrêt des opérations militaires et des ingérences de la France au Niger et en Afrique.

Mediapart – Les invités le 23 août 2023

Face à l’escalade dangereuse au Niger voulue par le président Macron, nous estimons que les organisations politiques, syndicales, associatives et les forces pacifistes ou anti-impérialistes peuvent et doivent employer tous les recours pour exiger de l’exécutif et de la représentation parlementaire des réponses claires, avertissent plusieurs personnalités du mouvement social.

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/230823/pour-l-arret-des-operations-militaires-et-des-ingerences-de-la-france-au-niger-et-en-a

L’heure est grave : le président Macron tente d’utiliser les réseaux de la Françafrique (certains pays de la CEDEAO [1]) pour fomenter une guerre au Niger suite au coup d’État militaire [2]. C’est l’un des pays les plus pauvres de la planète, dans une région, le Sahel, déjà traumatisée par deux décennies de guerre du fait du djihadisme. Cela dans l’ignorance voire l’indifférence de l’opinion publique nationale et au cœur de l’été, saison des congés parlementaires.

Face à cette escalade dangereuse, nous estimons que les organisations politiques, syndicales, associatives et les forces pacifistes ou anti-impérialistes peuvent et doivent employer tous les recours pour exiger de l’exécutif et de la représentation parlementaire des réponses à ces questions impérieuses :

– Quel est le bilan des opérations militaires menées depuis 2013 (Serval au Mali, Barkhane au Sahel, Sangaris en Centrafrique) pour éradiquer le terrorisme islamiste dans ces régions ? Comment expliquer le manque de résultats probants de ces opérations ?

– Quelle relation établir entre ces opérations militaires et les putschs menés au Mali en 2020, au Burkina-Faso en 2021 et désormais au Niger ? N’y aurait-il pas là une relation de cause à effet, dans le sens d’établir un rapport de forces proportionné à l’égard d’une armée d’occupation de facto, armée dont le budget est le 7e ou le 8e du monde et le 2e de l’Union européenne ? Les accords historiques de coopération militaire contractés avec la France de même que la sujétion de la CEDEAO sont rejetés dans la dernière période. Ceci dans un contexte où les annonces de processus démocratiques maintes fois répétées par les dirigeants ne sont pas respectées – y compris par les militaires qui s’emparent fréquemment du pouvoir – et qu’elles s’effacent devant les rivalités géopolitiques et la capture du pouvoir d’État par les élites, en violation de la volonté de souveraineté nationale exprimée par les peuples.

– Comment expliquer que l’exécutif invoque à la fois la souveraineté de l’Ukraine et s’ingère dans les affaires intérieures du Niger ? Comment expliquer qu’il condamne le coup d’État au Niger et qu’il soutienne des processus électoraux frauduleux, qui maintiennent des dictatures au pouvoir, comme au Gabon et au Togo ? Ces “deux poids et deux mesures” en matière de relations internationales ne sont-ils pas révélateurs d’une politique néocoloniale menée au nom d’intérêts illégitimes en matière d’exploitation de richesses minières ? Il est avéré que, loin d’enrichir le pays, l’exploitation de l’uranium par ORANO (ex AREVA) a et aura des conséquences considérables sur les populations en matière de santé publique et de contamination de l’environnement (conséquences passées sous silence jusqu’à présent).

– Une intervention militaire au Niger ne serait-elle pas insupportable pour un peuple déjà durement impacté tant par les crises climatique qu’économique du fait des répercussions de la guerre en Ukraine ? Et ne serait-elle pas source de déstabilisation d’une région dont les jeunes n’ont plus souvent déjà que le choix de l’émigration ou du djihadisme pour survivre ?

– L’exécutif a dû accepter de retirer ses troupes du Mali et du Burkina-Faso. Pourquoi fomenterait-il une guerre au Niger ?

– Les peuples du Sahel doivent-ils subir la concurrence des pays impérialistes comme la France, la Russie (dont le groupe Wagner est au Mali depuis la fin de l’opération Barkhane), les USA (qui ont des bases au Niger)…?

– N’est-ce pas le rôle de la France, si elle ne veut pas une fois de plus tourner le dos à son héritage historique comme « pays de la déclaration des droits de l’homme », de privilégier avec d’autres acteurs la diplomatie ? Cela dans un contexte international marqué par la progression parasite des conflits armés et des budgets militaires correspondants. Au profit du lobby militaro-industriel, pour lequel devraient s’endetter les pays de la CEDAO.

A tous ces titres, face à ce diktat présidentiel, il est urgent :

– de sortir d’un certain silence relatif aux questions Afrique-France comme à celles qui relèvent de la gestion du secteur militaire. Ainsi, la loi de programmation, qui prévoit le doublement du budget des armées et l’instauration d’une « économie de guerre », a été votée sans opposition organisée et avec l’appui des droites.

– D’exiger l’ouverture :

⋅ d’une commission d’enquête parlementaire qui fasse le bilan des OPEX (opérations extérieures) en Afrique et notamment au Sahel ;

commission d’enquête parlementaire qui fasse le bilan de la gestion d’Orano (ex-Areva) au Niger ;

⋅ d’une commission d’enquête parlementaire sur le bilan de la gestion de la monnaie franc CFA, objet comme les opérations militaires, d’une hostilité grandissante des peuples francophones.

– De collaborer activement et de manière pérenne avec les organisations démocratiques nigériennes, sahéliennes et africaines, dans l’objectif d’en finir avec cette gestion néocoloniale et de respecter les souverainetés nationales et régionales.

– de médiatiser largement une pétition inter-organisationnelle qui, dans une perspective de mobilisation sous une forme ou une autre, informe le peuple français de la politique menée en son nom, politique criminelle et de ce fait nuisible à ses intérêts bien compris.

Une telle démarche d’élargissement de nos objectifs démocratiques ne peut que favoriser le renouveau du débat citoyen et politique, qui est largement dominé actuellement par les programmes autoritaires et xénophobes des droites.

Premier·es signataires :

Abderrahim AFARKI, défenseur des droits humains

Nils ANDERSSON, ancien éditeur, spécialiste de géo-politique, auteur de Le capitalisme c’est la guerre (2021)

Adda BEKKOUCHE maire-adjoint de Colombes, co-auteur de La Colère des peuples ou la mondialisation du ras-le-bol (2021

Jean-Louis BERLAND, retraité fonction publique, conseiller municipal militant

Gilles BOSCA, citoyen région Occitanie, Gérant SSII

Martine BOUDET didacticienne (université de Paris Diderot), directrice de Résistances africaines à la domination néo-coloniale (2021)

Michel CAHEN, directeur de recherche émérite du CNRS à Sciences Po Bordeaux, membre de la Gauche démocratique et sociale

Claude CALAME historien anthropologue, directeur d’études EHESS Paris, CS d’ATTAC, LDH, Ensemble! codirecteur de Migrations forcées, discriminations et exclusions (2021)

Anne CAUWEL militante altermondialiste

Eliane CESARIN MAYOUSSIER citoyenne militante, membre d’Attac

Françoise CLEMENT économiste

Gérard COLLET enseignant retraité, militant associatif

Patrice COULON membre du réseau « international » du MAN, de la commission Paix et désarmement (EELV), de Abolition des armes nucléaires, d’Attac

Pierre COURS-SALIES sociologue, professeur émérite Paris 8, CS d’ATTAC, LDH, Ensemble !

Alexis CUKIER philosophe

Christian DELARUE membre du Conseil national du MRAP-Délégué à l’altermondialisme (ATTAC – CADTM – Forum)

Monique DEMARE membre de la commission Démocratie Attac

Françoise DUTHU, ancienne députée au Parlement Européen du groupe Verts/ALE, membre du bureau de la commission Paix et Désarmement EELV

Didier EPSZTAJN, animateur du blog « Entre les lignes entre les mots »

Tosse EKUE animateur culturel (Toulouse)

Jules FALQUET, philosophie, Université Paris 9 St Denis

Patrick FARBIAZ PEPS Pour une Ecologie Populaire et Sociale

Jacques FATH spécialiste en relations internationales

Georges Yoram FEDERMANN psychiatre –Fondation Copernic (Strasbourg)

Gérard FILOCHE Gauche démocratique et sociale

Sylviane FRANZETTI citoyenne occitaniste

Michelle GARCIA, Rejoignons-nous

Jean-Luc GAUTERO, maître de conférences en philosophie des sciences, Université Côte d’Azur (Nice)

Charlotte GEHIN, enseignante, syndiquée au Snes

Robert JOUMARD, directeur de recherche retraité

Frédéric LEBARON professeur en sociologie, université Paris-Saclay- Association Savoir/Agir

Laurent LINTANF, membre du bureau de la commission Paix et désarmement d’EELV, militant antinucléaire

Michèle LECLERC-OLIVE chercheure CNRS-EHESS, présidente de CORENS (Collectif Régional pour la Coopération Nord-Sud – Hauts de France) et de CIBELE (Collectif Régional pour la Coopération Nord-Sud – Ile de France) ‌‌

Philippe LE CLERRE co-secrétaire de la commission Paix et Désarmement (EELV)

Olivier LONG artiste plasticien, universitaire Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Pascal MAILLARD, universitaire, militant syndical

Jean MALIFAUD militant écosocialiste

Fabien MARCOT, Rejoignons-nous

Jean-Pierre MARTIN, psychiatre, militant d’Ensemble !

Gustave MASSIAH économiste

Christophe MILESCHI professeur des universités, Nanterre

Martine MONIER, retraitée d’un Groupement d’Intérêt Public (formation professionnelle)

Luigi MOSCA, physicien, membre de l’association Abolition des Armes Nucléaires – Maison de Vigilance, partenaire d’ICAN

Alain MOUETAUX retraité, ancien syndicaliste Sudptt et bureau d’Attac Réunion.

Evelyne PERRIN présidente de Stop Précarité

Jean-Luc PICARD-BACHELLERIE membre de la commission Démocratie d’Attac

Alain REFALO co-porte-parole du Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN), auteur de Démilitariser la France : un projet politique au service de la paix (2022)

Patrick SAURIN, employé de banque retraité, Syndicaliste Sud Solidaires BPCE

Claude SERFATI, économiste, auteur de L’Etat radicalisé : La France à l’ère de la mondialisation armée (2022)

Nicole SMOLSKI médecin hospitalier en retraite

Gérard TAUTIL militant et auteur occitaniste (Le roman national français au défi de l’extrême-droite, 2016)

Jacques TESTART directeur de recherches honoraire Inserm

Jean-Michel TOULOUSE, directeur d’hôpital honoraire. Essayiste

Jean-Paul VANHOOVE militant du commerce équitable avec l’Afrique

Pedro VIANNA économiste, poète, homme de théâtre, enseignant universitaire

Christiane VOLLAIRE philosophe (laboratoire CRTD du CNAM et Institut Convergences Migrations au Collège de France), auteure de Pour une philosophie de terrain (2017)

Documents ressources :

Aminata Dramane Traoré, figure de l’altermondialisme africain 
CEDEAO,  : faites taire les armes, pas les peuples  

Niger : la France doit cesser de jouer les incendiaires et sortir du déni en évacuant ses militaires (Survie, 14 août 2023)

Au Niger, développons la démocratie, protégeons les droits des travailleur·euse·s ! (CGT, 1er août)

La Confédération paysanne dénonce le risque d’intervention militaire au Niger et affirme son soutien aux populations et paysans du Sahel (17 août 2023)

La France ne doit pas s’ingérer dans les affaires internes au Niger ! (MAN, Mouvement pour une alternative non-violente, 18 août) 


Beaucoup en France semblent ne pas mesurer ce qu’a été la colonisation au Niger (Mediapart, entretien avec Camille Lefebvre du CNRS)

Kako Nubukpo économiste (UEMOA), La Cedeao connaît une dérive 


Le projet de loi de programmation militaire: vers une « économie de guerre » parasite et dangereuse (tribune collective, avril 2023)


Loi de programmation militaire 2024-2030 : la France se prépare à la guerre (Alain Refalo)

Notes :

(1) CEDEAO : Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Des sanctions économiques très dures ont été mises en place, dont l’ONU demande l’arrêt.

(2) L’armée a destitué le 26 juillet dernier le président Mohamed Barzoum, qui avait été élu en 2021. Le Niger a connu cinq coups d’État depuis son indépendance et six des dix présidents ont été des militaires.

DOCUMENT : le 6 août à Hiroshima, message d’Antonio Guterres pour l’élimination des armes nucléaires.

Voici le message du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lu par la Secrétaire générale adjointe et Haute Représentante pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, à l’occasion du soixante-dix-huitième anniversaire du bombardement atomique d’Hiroshima :

Il y a près de huit décennies, une arme nucléaire a brûlé Hiroshima. Pourtant, comme le savent tous ceux qui l’ont visitée, les souvenirs ne s’estompent jamais. Le dôme de la bombe A, le cénotaphe et les courageux hibakusha rappellent en permanence les conséquences catastrophiques des armes nucléaires.

Depuis 78 ans, la ville d’Hiroshima et les hibakusha travaillent sans relâche pour que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées. Lors de mes visites à Hiroshima, mes rencontres avec les valeureux hibakusha – le visage humain du cataclysme nucléaire – n’ont jamais manqué de m’émouvoir et de m’inspirer. Ils sont un puissant symbole de rémission, d’espoir et de résilience. Ils ont transcendé la tragédie.

Je m’engage à les soutenir alors qu’ils continuent à partager leurs récits – la terreur, la douleur, la perte incalculable et, par-dessus tout, la leçon de ce qui s’est passé ici le 6 août 1945. Des dirigeants du monde entier ont visité cette ville, vu ses monuments, parlé avec ses courageux survivants et en sont ressortis enhardis pour défendre la cause du désarmement nucléaire.

Ils devraient être plus nombreux à le faire, car les tambours de la guerre nucléaire battent à nouveau. La méfiance et la division sont en hausse. L’ombre nucléaire qui planait sur la guerre froide est réapparue. Et certains pays brandissent à nouveau le sabre nucléaire de manière inconsidérée, menaçant d’utiliser ces outils d’anéantissement.

Face à ces menaces, la communauté mondiale doit parler d’une seule voix. Tout recours aux armes nucléaires est inacceptable. Nous ne resterons pas les bras croisés alors que les États dotés de l’arme nucléaire se lancent dans une course à la création d’armes encore plus dangereuses. C’est pourquoi le désarmement est au cœur de la note d’orientation récemment lancée sur le nouvel agenda pour la paix.

Cet agenda invite les États membres à s’engager à nouveau, de toute urgence, en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires et à renforcer les normes mondiales contre l’utilisation et la prolifération de ces armes. En attendant leur élimination totale, les États possédant des armes nucléaires doivent s’engager à ne jamais les utiliser. La seule façon d’éliminer le risque nucléaire est d’éliminer les armes nucléaires.

Les Nations Unies continueront à travailler avec les dirigeants mondiaux pour renforcer le régime mondial de désarmement et de non-prolifération, notamment par le biais du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et du traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

L’élimination des armes nucléaires reste la priorité absolue des Nations Unies en matière de désarmement. Nous ne nous arrêterons pas tant que l’ombre nucléaire n’aura pas été levée une fois pour toutes. Plus d’Hiroshima. Plus de Nagasaki.

Le désarmement n’est pas un rêve utopique. Le désarmement est la seule voie vers un monde plus sûr pour tous. Les Nations Unies sont fières de se tenir aux côtés des habitants d’Hiroshima et des hibakusha pour perpétuer le souvenir de ce qui s’est passé ici et des leçons que l’humanité doit tirer si nous voulons garantir des lendemains plus pacifiques. Nous nous réjouissons de travailler avec le peuple japonais dans cet effort essentiel.

107 revues médicales du monde entier appellent à l’élimination des armes nucléaires.

107 revues médicales des États-Unis, d’Europe, d’Afrique, d’Asie, dont certaines (The Lancet, BMJ, JAMA…) – considérées comme des revues de référence internationale – font autorité, alertent contre la menace d’une guerre nucléaire provoquée par intention, par erreur ou par mauvais calcul. Ces revues soutiennent le Traité d’interdiction des armes nucléaires. Elles demandent aux associations de professionnels de la santé d’informer leurs membres dans le monde entier de la menace qui pèse sur la survie de l’humanité. Cet appel, publié la même semaine qu’une réunion, à Vienne, du Comité préparatoire à un nouvel examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), est une contribution positive, pertinente et marquante au désarmement et à l’exigence de l’élimination de toutes les armes nucléaires comme le demande le Traité d’interdiction adopté dans le cadre des Nations Unies.

Réduire les risques de guerre nucléaire – le rôle des professionnels de la santé
https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(23)01526-X/fulltext
The Lancet, Volume 402, ISSUE 10400, P. 431-433, 05 août 2023

Par : Kamran Abbasi, Parveen Ali,Virginia Barbour, Kirsten Bibbins-Domingo, Marcel G M Olde Rikkert, Andy Haines, Ira Helfand, Richard Horton, Bob Mash, Arun Mitra, Carlos Monteiro, Elena N Naumova, Eric J Rubin, Tilman Ruff, Peush Sahni, James Tumwine, Paul Yonga, Chris Zielinski

https://doi.org/10.1016/S0140-6736(23)01526-X

En janvier 2023, le Science and Security Board du Bulletin of the Atomic Scientists a avancé les aiguilles de l’horloge de la fin du monde à 90 secondes avant minuit, reflétant le risque croissant de guerre nucléaire1.

En août 2022, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a averti que le monde vivait « une période de danger nucléaire sans précédent depuis l’apogée de la guerre froide » 2.
Ce danger a été souligné par les tensions croissantes entre de nombreux États dotés d’armes nucléaires 3.

En tant que rédacteurs en chef de revues médicales et de santé du monde entier, nous appelons les professionnels de la santé à alerter le public et nos dirigeants sur ce danger majeur pour la santé publique et les systèmes vitaux essentiels de la planète, et à les inciter à prendre des mesures pour l’éviter.

Les efforts actuels de contrôle des armes nucléaires et de non-prolifération ne suffisent pas à protéger la population mondiale contre la menace d’une guerre nucléaire provoquée par une intention, une erreur ou un mauvais calcul. Le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) engage chacune des 190 nations participantes à « poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace  » 4.

Les progrès ont été décevants et la dernière conférence d’examen du TNP, qui s’est tenue en 2022, s’est achevée sans qu’aucune déclaration n’ait été adoptée 5. De nombreux exemples de quasi-catastrophes ont mis en évidence les risques de dépendre de la dissuasion nucléaire pour un avenir indéfini6 . La modernisation des arsenaux nucléaires pourrait accroître les risques : par exemple, les missiles hypersoniques réduisent le temps disponible pour distinguer une attaque d’une fausse alerte, augmentant ainsi la probabilité d’une escalade rapide.Toute utilisation d’armes nucléaires serait catastrophique pour l’humanité. Même une guerre nucléaire « limitée » n’impliquant que 250 des 13 000 armes nucléaires existant dans le monde pourrait tuer 120 millions de personnes et provoquer un dérèglement climatique mondial conduisant à une famine nucléaire, mettant en danger 2 milliards de personnes 7.

Une guerre nucléaire à grande échelle entre les États-Unis et la Russie pourrait tuer 200 millions de personnes ou plus à court terme, et potentiellement provoquer un « hiver nucléaire » mondial qui pourrait tuer 5 à 6 milliards de personnes, menaçant la survie de l’humanité 8. Une fois qu’une arme nucléaire est déclenchée, l’escalade vers une guerre nucléaire totale peut se produire rapidement. La prévention de toute utilisation d’armes nucléaires est donc une priorité urgente de santé publique et des mesures fondamentales doivent également être prises pour s’attaquer à la cause première du problème, à savoir l’abolition des armes nucléaires.

La communauté de la santé a joué un rôle crucial dans les efforts visant à réduire le risque de guerre nucléaire et doit continuer à le faire à l’avenir 9. Dans les années 1980, les efforts des professionnels de la santé, menés par l’International Physicians for the Prevention of Nuclear War (IPPNW), ont contribué à mettre fin à la course aux armements de la guerre froide en informant les décideurs politiques et le public des deux côtés du rideau de fer des conséquences médicales d’une guerre nucléaire. Cette action a été reconnue lorsque le prix Nobel de la paix 1985 a été décerné à l’IPPNW 10.

En 2007, l’IPPNW a lancé la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, qui s’est transformée en une campagne mondiale de la société civile avec des centaines d’organisations partenaires. L’adoption du traité sur l’interdiction des armes nucléaires en 2017, qui a valu à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires le prix Nobel de la paix 2017, a ouvert la voie à l’abolition nucléaire. Les organisations médicales internationales, notamment le Comité international de la Croix-Rouge, l’IPPNW, l’Association médicale mondiale, la Fédération mondiale des associations de santé publique et le Conseil international des infirmières, ont joué un rôle clé dans le processus menant aux négociations et dans les négociations elles-mêmes, en présentant les preuves scientifiques des conséquences catastrophiques des armes nucléaires et de la guerre nucléaire sur la santé et l’environnement. Ils ont poursuivi cette importante collaboration lors de la première réunion des États parties au traité sur l’interdiction des armes nucléaires, qui compte actuellement 92 signataires, dont 68 États membres 11.
Nous demandons maintenant aux associations de professionnels de la santé d’informer leurs membres dans le monde entier de la menace qui pèse sur la survie de l’humanité et de se joindre à l’IPPNW pour soutenir les efforts visant à réduire les risques de guerre nucléaire à court terme, y compris trois mesures immédiates de la part des États dotés d’armes nucléaires et de leurs alliés : premièrement, adopter une politique de non-recours en premier 12; deuxièmement, retirer leurs armes nucléaires de l’état d’alerte permanente ; et troisièmement, exhorter tous les États impliqués dans des conflits actuels à s’engager publiquement et sans équivoque à ne pas utiliser d’armes nucléaires dans le cadre de ces conflits. Nous leur demandons également d’œuvrer pour mettre un terme définitif à la menace nucléaire en soutenant l’ouverture urgente de négociations entre les États dotés d’armes nucléaires en vue d’un accord vérifiable, assorti d’un calendrier, visant à éliminer leurs armes nucléaires conformément aux engagements pris dans le cadre du TNP, ouvrant ainsi la voie à l’adhésion de toutes les nations au traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

Le danger est grand et croissant. Les États dotés d’armes nucléaires doivent éliminer leurs arsenaux nucléaires avant de nous éliminer. La communauté de la santé a joué un rôle décisif pendant la guerre froide et, plus récemment, dans l’élaboration du traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Nous devons relever ce défi comme une priorité urgente, en travaillant avec une énergie renouvelée à la réduction des risques de guerre nucléaire et à l’élimination des armes nucléaires.

Pour l’International Physicians for the Prevention of Nuclear War, voir http://www.ippnw.org
Pour la liste complète des revues, voir https://www.bmj.com/content/full-list-authors-and-signatories-nuclear%20risk-editorial-august-2023
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KB-D est employé à plein temps par l’American Medical Association, en tant que rédacteur en chef du JAMA et du JAMA Network. AH est chercheur principal de l’initiative Pathfinder 2020-2025, co-investigateur du programme de recherche Sustainable Healthy Food Systems 2017-2023, et co-investigateur de Complex Urban Systems for Sustainability and Health 2017-2023, tous financés par le Wellcome Trust, avec un financement supplémentaire de la Oak Foundation pour l’initiative Pathfinder, et il déclare des redevances de Cambridge University Press pour l’ouvrage Planetary Health qu’il a coécrit ; des honoraires de consultant versés à son institution par le Wellcome Trust pour son rôle de conseiller principal sur le changement climatique et la santé en 2021 ; des aides aux voyages/réunions de l’OMS et du Human Frontiers Science Program ; Il est membre du comité de pilotage de l’essai Cool Roofs, Centre de recherche de Nouna, Burkina Faso/Université de Heidelberg, coprésident du comité consultatif international, NIHR Clean-Air (Africa) Global Health Research Unit, membre du groupe consultatif indépendant, Collaboration for the Establishment of an African Population Cohort Consortium (collaboration pour la création d’un consortium de cohortes de populations africaines), et il a été coprésident de l’InterAcademy Partnership, Climate Change and Health Working Group 2019-2022 et coprésident de l’Academy of Medical Sciences/Royal Society working group on « A healthy future-tackling climate change mitigation and human health together » 2020-2021 (toutes ces fonctions n’étant pas rémunérées). IH fait état d’honoraires pour plusieurs conférences, tous reversés à Back from the Brink, à l’International Physicians for the Prevention of Nuclear War ou à Physicians for Social Responsibility ; d’une aide aux déplacements/réunions pour le sommet des lauréats du prix Nobel de la paix, le congrès mondial de la Fédération mondiale des associations de santé publique et le sommet de la jeunesse de la Commission des droits de l’homme de l’ONU ; Il est membre du comité directeur de Back from the Brink et du groupe directeur international de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, membre du conseil d’administration de l’International Physicians for the Prevention of Nuclear War et de Physicians for Social Responsibility, et administrateur de la Phillips Exeter Academy (toutes ces fonctions sont non rémunérées). MGMOR fait état de subventions de recherche du Conseil néerlandais de la recherche, NOW (numéro de subvention COMPL.21COV.001) et de l’Organisation néerlandaise pour la recherche en santé ZonMw (numéro de subvention 09120012010063) et il est président du comité néerlandais d’orientation sur les déficiences cognitives et la démence. TR fait état d’un contrat avec l’Institute for Energy and Environmental Research (États-Unis) pour des articles traitant des conséquences sanitaires et environnementales des essais nucléaires dans de nombreux endroits, notamment en Australie, en Polynésie française, dans le Pacifique central et en Chine ; honoraires du groupe de presse Choisun Ilbo en Corée du Sud pour une conférence sur les armes nucléaires en 2022 et pour des présentations sur les armes nucléaires de la Hyogo Medical Practitioners Association (Japon), de Peace Boat (Japon) et de l’université de Sydney ; il a été témoin expert sur les rayonnements et la santé pour Environmental Justice Australia, agissant pour Mine-Free Glenaladale concernant le projet de mine de sables minéraux de Fingerboards auprès du Victorian Government Fingerboards Inquiry and Advisory Committee (comité consultatif et d’enquête sur les Fingerboards) ; il est membre du conseil scientifique consultatif pour le développement du vaccin RV3 contre le rotavirus, Murdoch Children’s Research Institute/Royal Children’s Hospital ; il est membre du comité de l’International Campaign to Abolish Nuclear Weapons Australia ; il est membre du comité du prix Internet de la paix (Sunfull Foundation, Corée du Sud) ; il a été membre du Victorian International Humanitarian Law Advisory Committee (comité consultatif de droit humanitaire international de Victoria), Australian Red Cross ; Il est membre du conseil d’administration de l’Initiative for Peacebuilding, Faculty of Arts, University of Melbourne ; il est membre du conseil d’administration de l’International Physicians for the Prevention of Nuclear War ; il a été coprésident de l’International Physicians for the Prevention of Nuclear War 2012-23 ; et il est Honorary Principal Fellow, Melbourne School of Population and Global Health, University of Melbourne. PY déclare des subventions d’Atea Pharmaceuticals ; des honoraires pour des conférences, des présentations et des événements éducatifs de bioMérieux et Pfizer Pharmaceuticals ; des honoraires pour la participation à un conseil consultatif de Pfizer Pharmaceuticals ; et il est membre du Comité exécutif du groupe d’étude sur la gestion des antimicrobiens (2022-2024) et du groupe d’orientation de la pratique clinique sur les vaccinations chez les hôtes immunodéprimés pour la Société européenne de microbiologie clinique et des maladies infectieuses. CZ déclare des honoraires de consultant pour son rôle de conseiller principal sur le projet de revues internationales de l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (International Physicians for the Prevention of Nuclear War). Tous les autres auteurs ne déclarent aucun intérêt concurrent

Cet appel est publié simultanément dans plusieurs revues (107). La liste complète peut être consultée sur le site web du BMJ : https://www.bmj.com/content/full-list-authors-and-signatories-nuclear-risk-editorial-august-2023

Liste complète :
Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica
Acta Paediatrica
Sciences de la santé en Afrique
African Journal for Physical Activity and Health Sciences (Revue africaine des sciences de l’activité physique et de la santé)
African Journal of Clinical and Experimental Microbiology (Journal africain de microbiologie clinique et expérimentale)
Journal africain de la recherche médicale actuelle
Revue africaine de gastro-entérologie et d’hépatologie
Revue africaine des soins de santé primaires et de la médecine familiale
Revue africaine de santé reproductive
Journal afro-égyptien des maladies infectieuses et endémiques
Allergie
AlQalam Journal of Medical and Applied Sciences (Journal AlQalam des sciences médicales et appliquées)
Journal américain de psychiatrie
Journal d’anatomie d’Afrique
Annales Africaines de Médecine
Arabian Journal of Scientific Research (Journal arabe de la recherche scientifique)
Bayero Journal of Medical Laboratory Science (Journal de Bayero des sciences de laboratoire médical)
Biomolecules & Biomedicine
BJU International
BMC Pregnancy and Childbirth (en anglais)
BMJ
Thérapies complémentaires en médecine
Croatian Medical Journal
Recherche et opinion médicales actuelles
Cytopathologie
Maladies du côlon et du rectum
Journal néerlandais de médecine
Journal médical d’Afrique de l’Est
ESC Heart Failure (Insuffisance cardiaque)
Journal éthiopien des sciences de la santé
European Journal of Heart Failure (Journal européen de l’insuffisance cardiaque)
Santé et nutrition des animaux de ferme
Ghana Medical Journal
Oncologie hématologique
Indian Journal of Medical Ethics (Journal indien d’éthique médicale)
International Journal of Gynecology & Obstetrics (Journal international de gynécologie et d’obstétrique)
Journal international de la politique et de la gestion de la santé
Journal international des étudiants en médecine
Revue internationale des soins infirmiers
JAMA
JAMA Cardiologie
JAMA Dermatologie
JAMA Forum Santé
JAMA Médecine Interne
JAMA Network Open
JAMA Neurologie
JAMA Oncologie
JAMA Ophtalmologie
JAMA Pédiatrie
JAMA Psychiatrie
JAMA Chirurgie
Journal de médecine Jos
Journal de la Faculté de Médecine d’Oran
Journal des sciences pharmaceutiques appliquées
Journal de la recherche linguistique contemporaine
Journal de recherche exploratoire en pharmacologie
Journal de médecine interne
Journal de la recherche sur les animaux de laboratoire
Revue des sciences de l’imagerie médicale et des radiations
Revue des neurosciences en pratique rurale
Revue de pathologie
Revue de pathologie : Recherche clinique
Revue d’endocrinologie pédiatrique et de diabète
Revue de phytomédecine et de thérapeutique
Journal de l’Institut médical postuniversitaire
Journal de la politique de santé publique
Journal de la radiographie et des sciences de la radiation
Journal des sciences chirurgicales
Journal de l’Association médicale norvégienne
Journal de la Société royale de médecine (JRSM)
Journal de physiologie et de pathologie vétérinaires
Journal of World’s Poultry Science (en anglais)
Journal of World’s Poultry Research (JWPR) (en anglais)
Journal de l’université médicale de Khyber
Journal médical du Malawi
Maternal and Child Nutrition (Nutrition maternelle et infantile)
Journal médical d’Australie
Medical Journal of Indonesia (en anglais)
Medscape
Medwave
Microbes et maladies infectieuses
National Medical Journal of India (Journal médical national de l’Inde)
New England Journal of Medicine (en anglais)
Pratique hospitalière nigériane
Nigerian Journal of Medical and Dental Education (Journal nigérian de l’enseignement médical et dentaire)
Online Journal of Animal and Feed Research (Journal en ligne de la recherche sur les animaux et les aliments pour animaux)
Open Access Macedonian Journal of Medical Sciences (en anglais)
Orapuh Journal
Épidémiologie pédiatrique et périnatale
Journal pakistanais des sciences médicales
Philippine Journal of Otolaryngology Head and Neck Surgery (Journal philippin d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale)
Santé reproductive, féminine et infantile
Research in Biotechnology and Environmental Science (Recherche en biotechnologie et en sciences de l’environnement)
Revista Cirujano General
Revista de Saúde Pública
Revista Medica Hondureña
Romanian Journal of Clinical Research (Revue roumaine de recherche clinique)
RUHS Journal of Health Sciences (Journal des sciences de la santé)
Small Animal Advances
Sokoto Journal of Medical Laboratory Science (Journal de Sokoto des sciences de laboratoire médical)
Sokoto Journal of Veterinary Sciences (en anglais)
The Cerebellum
The Lancet
Tunisie Medicale
VOICE
West African Journal of Medicine (Journal de médecine d’Afrique de l’Ouest)
Revue vétérinaire mondiale (WVJ)

1) ) Science and Security Board Bulletin of the Atomic Scientists. A time of unprecedented danger: it is 90 seconds to midnight. 2023 Doomsday Clock Statement, Jan 24, 2023 https://thebulletin.org/doomsday-clock/current-time/

2) UN, Future generations counting on our commitment to step back from abyss, lift cloud of nuclear annihilation for good, Secretary-General tells Review Conference. Press release. Aug 1, 2022. SG/SM/21394. https://press.un.org/en/2022/sgsm21394.doc.htm

3) ) Tollefson J., Is nuclear war more likely after Russia’s suspension of the new START treaty? Nature. 2023; 615: 386.

4) UN, 2005 Review Conference of the Parties to the Treaty on the Non-Proliferation of Nuclear Weapons (NPT), May 2–27, 2005. https://www.un.org/en/conf/npt/2005/npttreaty.html

5) Mukhatzhanova G., 10th NPT Review Conference: why it was doomed and how it almost succeeded.

Arms Control Association, October, 2022.

https://www.armscontrol.org/act/2022-10/features/10th-npt-review-conference-why-doomed-almost-succeeded

6) Lewis P Williams, H Pelopidas, B. Aghlani S., Too close for comfort, cases of near nuclear use and options for policy. Chatham House Report. April, 2014.

https://www.chathamhouse.org/2014/04/too-close-comfort-cases-near-nuclear-use-and-options-policy

7) Bivens M., Nuclear famine, IPPNW, August, 2022.

8) Xia L, Robock A, Scherrer K et al, Global food insecurity and famine from reduced crop, marine fishery and livestock production due to climate disruption from nuclear war soot injection, Nat Food. 2022; 3: 586-596.

9) Helfand I, Lewis P, Haines A, Reducing the risks of nuclear war to humanity, Lancet. 2022; 399: 1097-1098.

10) Nobel Prize Outreach AB, IPPNW—facts, 1985. https://www.nobelprize.org/prizes/peace/1985/physicians/facts/

11) ) UN Office for Disarmament Affairs, Treaties database. Treaty on the Prohibition of Nuclear Weapons, status of the Treaty, 2023. https://treaties.unoda.org/t/tpnw

12) Center for Arms Control and Non-Proliferation, No first use: frequently asked questions, 2023.