« Sortir de l’impasse… »

Rapport 2023-24 du Programme des Nations Unies pour le Développement.

Le Rapport sur le développement humain du PNUD appelle à une action collective pour lutter contre les inégalités croissantes et relever d’autres défis mondiaux.

RAPPORT COMPLET (français) :

https://report.hdr.undp.org/?_gl=1*17bmzu1*_ga*MTAwMjgyNTgyNS4xNzEwNTIxMDQ2*_ga_3W7LPK0WP1*MTcxMDUyMTA0Ni4xLjEuMTcxMDUyMTA1Mi41NC4wLjA

Voici quelques-unes de ses indications préoccupantes :

Le monde a atteint un nouveau record en matière de développement humain. Après une période de fléchissements importants en 2020 et 2021, l’indice de développement humain – un indicateur synthétique prenant en compte le revenu par habitant, l’éducation et l’espérance de vie – a atteint son niveau le plus élevé jamais enregistré au niveau mondial. Mais ce titre du Rapport sur le développement humain 2023-2024 du PNUD masque des réalités très préoccupantes.

Avant la crise, le monde était en bonne voie pour atteindre un IDH moyen « très élevé » à l’horizon 2030, année coïncidant avec l’échéance fixée pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Aujourd’hui, nous ne sommes plus sur la bonne voie, chaque région se trouvant en deçà de sa trajectoire d’avant 2019.

Certaines pertes de développement humain ne seront peut-être jamais compensées. Tout d’abord, quelque 15 millions de personnes sont décédées des suites de la COVID-19. Ce sont des millions de vies écourtées, un potentiel illimité qui ne sera jamais réalisé. Parmi les survivants, d’aucuns souffrent de séquelles à long terme qui limitent leurs choix, et d’aucuns ont perdu des années d’éducation qu’ils ne pourront jamais rattraper.

Une autre ombre au tableau de la reprise du développement humain est sa nature inégale. Si les pays riches montrent des signes d’une reprise soutenue, les plus pauvres sont à la peine. Tous les pays riches ont dépassé leur niveau d’IDH de 2019. En revanche, seul un pays moins avancé sur deux a retrouvé son niveau d’IDH d’avant la crise, qui était déjà faible.

Cette reprise « partielle, incomplète et inégale » laisse de côté les plus pauvres, exacerbe les inégalités et attise la polarisation politique. Pendant 20 ans, les pays les plus pauvres du monde ont réalisé des progrès dans la réduction de l’écart d’IDH avec les pays plus riches. Cette tendance s’est aujourd’hui inversée et les inégalités entre pays sont en hausse.

L’incapacité à gérer correctement nos liens d’interdépendance fait payer un lourd tribut au bien-être humain. À six ans seulement de la date butoir convenue, le monde est plus en retard dans la réalisation des ODD qu’il y a quatre ans, et régresse sur les objectifs clés concernant l’action climatique, la perte de biodiversité, la sécurité alimentaire, la pauvreté, l’inégalité et les inégalités de genre.

En 2022, le monde a connu le plus grand nombre de conflits armés étatiques depuis la Seconde Guerre mondiale. La même année, le nombre de personnes contraintes de fuir leur foyer en raison de conflits, de persécutions ou de violations des droits humains a atteint un niveau record.

Tout ne va pas bien, et nous le ressentons tous. Dans les pays riches comme dans les pays pauvres, le Rapport sur le développement humain révèle que les gens sont plus tristes et plus stressés qu’il y a 10 ans.

Le sentiment généralisé d’insécurité contribue à la polarisation qui nous empêche d’unir nos forces pour affronter les défis communs, au sein des pays et au niveau mondial. Pour sortir de l’impasse et intensifier l’action collective, le rapport préconise :

Le renforcement de la capacité d’agir : le développement doit être axé sur le renforcement de la capacité d’agir des individus, leur sentiment d’être en mesure de décider de leur propre avenir.

La réduction de la polarisation politique grâce à de nouvelles approches de gouvernance axées sur le renforcement de la voix des citoyens dans les délibérations et la lutte contre la désinformation.

L’utilisation des biens publics mondiaux au service de la stabilité climatique, pour agir face aux défis sans précédent de l’Anthropocène ; financer et bâtir une architecture du 21e siècle pour compléter la coopération internationale fondée sur l’aide humanitaire et l’aide au développement des pays à faible revenu.


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