Pour le Pape François, la sécurité mondiale doit être intégrale…

« J’ai voulu réitérer la ferme conviction du Saint-Siège selon laquelle «l’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est aujourd’hui plus que jamais un crime« 

Lettre du pape François à l’évêque d’Hiroshima à l’occasion du sommet du G7

25 mai 2023

Alors que le sommet du G7 se réunit à Hiroshima pour discuter de questions urgentes que doit affronter actuellement la communauté mondiale, je désire vous assurer de ma proximité spirituelle et de mes prières pour que le sommet produise des fruits. Le choix d’Hiroshima comme lieu de cette rencontre est particulièrement significatif à la lumière de la menace constante du recours aux armes nucléaires. Je me souviens de la profonde impression que m’a laissée la visite émouvante au Mémorial de la paix au cours de mon voyage au Japon en 2019. Là, debout, en prière silencieuse et en pensant aux victimes innocentes de l’attaque nucléaire qui avait eu lieu des décennies auparavant, j’ai voulu réitérer la ferme conviction du Saint-Siège selon laquelle «l’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est aujourd’hui plus que jamais un crime, non seulement contre l’homme et sa dignité, mais aussi contre toute possibilité d’avenir dans notre maison commune » (Discours au Mémorial de la paix, 24 novembre 2019).

C’est cet avenir que les hommes et les femmes responsables regardent aujourd’hui avec préoccupation, en particulier à la suite de notre expérience d’une pandémie mondiale et de la persistance de conflits armés dans plusieurs régions, parmi lesquels la guerre dévastatrice combattue sur le sol ukrainien. Les événements des dernières années ont manifesté de façon évidente que ce n’est qu’ensemble, dans la fraternité et la solidarité, que notre famille humaine pourra tenter de guérir les blessures et d’édifier un monde juste et pacifique.

De fait, il est devenu toujours plus évident que dans le monde multipolaire du vingt-et-unième -siècle, la recherche de la paix est étroitement liée au besoin de sécurité et à la réflexion sur les moyens les plus efficaces de la garantir. Cette réflexion doit nécessairement tenir compte du fait que la sécurité mondiale doit être intégrale, capable d’inclure des questions comme l’accès à la nourriture et à l’eau, le respect de l’environnement, l’assistance sanitaire, les sources d’énergie et la distribution équitable des biens de ce monde. Un concept intégral de sécurité peut servir à ancrer le multilatéralisme et la coopération internationale entre les acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux, sur la base de la profonde interconnexion entre ces questions, qui rend nécessaire d’adopter, ensemble, une approche de coopération multilatérale responsable.

Hiroshima, en tant que « symbole de mémoire », proclame avec force que les armes nucléaires ne permettent pas de répondre de façon adéquate aux grandes menaces qui pèsent aujourd’hui sur la paix et d’assurer la sécurité nationale et internationale. Il suffit de considérer l’impact humanitaire et environnemental catastrophique qui découlera de l’utilisation d’armes nucléaires, ainsi que le gaspillage et la mauvaise destination de ressources humaines et économiques que leur production comporte. Nous ne devons pas non plus sous-estimer les effets du climat persistant de peur et de suspicion engendré par le simple fait de posséder ces armes, qui compromet la croissance d’un climat de confiance réciproque et de dialogue. Dans ce contexte, les armes nucléaires et les autres armes de destruction de masse représentant un multiplicateur de risque qui n’offre qu’une illusion de paix.

En vous assurant de mes prières pour vous et pour tous ceux qui sont confiés à votre soin pastoral, je m’unis à vous pour prier afin que le sommet du g7 à Hiroshima fasse prévaloir une vision clairvoyante pour jeter les bases d’une paix durable et pour une sécurité stable et durable à long terme. Avec gratitude pour votre engagement au service de la justice et de la paix, je vous donne de tout cœur ma bénédiction.

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Le G7 à Hiroshima : hypocrisie et mensonge sur le nucléaire.

Il n’y a pas de lieu plus symbolique que la ville d’Hiroshima, irrémédiablement et dramatiquement liée à celle de Nagasaki, pour exprimer une politique censée concernant les armes nucléaires. Évidemment. Le G7 a pourtant instrumentalisé ce symbole historique. (voir le document officiel à la fin)

Pour la première fois depuis sa création en 1975, le G7 réuni à Hiroshima du 19 au 21 mai 2023, s’est permis d’élaborer ce que les participants au sommet ont nommé une « vision des chefs d’État et de gouvernement du G7 d’Hiroshima sur le désarmement nucléaire ». Vous avez bien lu : une « vision » sur le désarmement… Disons-le clairement, il est choquant de devoir constater que cette « vision » ait pu susciter si peu de commentaires critiques. Quand l’hypocrisie déclaratoire dépasse les bornes, il faut réagir.

Cette déclaration souligne comme une réalité une « réduction générale des arsenaux nucléaires dans le monde depuis la fin de la Guerre froide ». Une réduction qui « doit se poursuivre » et « ne doit pas être inversée ». Certes, avec la fin de la Guerre froide, les arsenaux se sont effectivement abaissés de façon drastique en raison du nouveau contexte stratégique. La course au nucléaire militaire, cependant, a repris de façon très forte dans les années 2010, au nom de la modernisation présentée comme nécessaire, et du renforcement des capacités dans une phase nouvelle de confrontations de puissances. Tous les États détenteurs de l’arme nucléaire se sont lancés, chacun selon ses moyens et ses choix propres, dans cette relance de la compétition et de l’escalade, pour l’efficacité des armes, pour la sophistication technologique, pour la diversification des vecteurs porteurs… On en est là. Remarquons au passage que la France donne l’exemple dans les engagements que les autorités veulent prendre pour la Loi de programmation militaire pour 2024-2030. Plus généralement, il est évident que le « déclin » des arsenaux évoqué par ce texte du G7 a donc été explicitement et fortement inversé. Un sommet de chefs d’État et de gouvernement quel qu’il soit ne peut mentir par omission sur une telle réalité.

Naturellement, pour pouvoir mettre en cause la politique nucléaire de la Russie (qui mérite de fortes mises en accusations) et de la Chine, il faut pouvoir échapper soi-même à la réprobation. Washington, Paris, Londres en particulier, ont bien du chemin a faire pour pouvoir convaincre de leur bonne foi et de leur détermination à réellement agir pour le désarmement et « pour un monde sans armes nucléaires » comme le répète plusieurs fois la déclaration du G7.

Plus précisément, le texte du G7 mentionne la nécessité du désarmement, de la non-prolifération et du respect du Traité sur la Non-Prolifération (TNP). Il appelle la Chine et la Russie à s’engager en conséquence de leurs obligations découlant du TNP, et y compris de l’article 6 de ce Traité qui requiert la cessation de la course aux armements nucléaires, le désarmement et « la conclusion d’un Traité de désarmement général et complet sous un contrôle strict et efficace ». On sait depuis des lustres que cet article est resté lettre morte, en vidant le TNP de sa signification réelle, parce que les pays dotés de l’arme nucléaire ont tout simplement refusé de l’appliquer et de désarmer. Y compris ceux qui aujourd’hui se permettent de donner des leçons. La responsabilité, ici comme en d’autres domaines, est partagée et même collective. Notons aussi que cette « vision » du désarmement nucléaire, selon le G7, ne fait aucune mention du Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) signé par 92 pays et ratifié par 68 d’entre eux au premier janvier 2023. La « vision » du G7 utilise l’ONU pour dénoncer la politique nucléaire de la Corée du Nord et celle de l’Iran, mais le TIAN adopté et légitimé dans le cadre des Nations-Unies disparaît des exigences soit-disant multilatérales des 7 principales puissances du monde occidental et de leur allié japonais. C’est ce qu’on appelle une référence politique à géométrie variable.

Remarquons enfin qu’il ne suffit jamais d’appeler au respect des traités et du droit international – si important que cela puisse être – afin d’obtenir un contexte de sécurité et de stabilité réduisant les risques nucléaires. Il faut simultanément agir pour créer un contexte global favorisant la confiance, la détente, le dialogue, la coopération et le règlement politique des conflits existants. On en est loin. La « vision » du G7 ne va pas jusque là, probablement parce que l’idée même d’un processus politique en vue d’une solution négociée à la guerre en Ukraine ne fait pas partie de la « vision » occidentale. Jusqu’à quand ?

Enfin, le G7 choisit d’affirmer hautement un soutien à un Traité interdisant la production de matière fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires (TIPMF), et un Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Ces traités constitueraient effectivement des moyens importants pour légitimer et appuyer le désarmement dans la voie de l’élimination des armes nucléaires. Mais les prières et les postures ne suffisent jamais. Il faut surtout changer les réalités, celles qui dominent aujourd’hui : la guerre, la forte montée des tensions et des confrontations internationales, les logiques de puissance… Tout cela est loin d’offrir une situation favorable à de nouveaux traités de désarmement. Nous sommes effectivement dans une situation inverse avec l’effondrement de ce que l’on appelle l’architecture de sécurité internationale et des accords multiples qui l’ont constitué au cours du 20ème siècle. Même le principe du non emploi en premier de l’arme nucléaire, et l’engagement à n’utiliser cette arme qu’en riposte à une attaque nucléaire sont considérés (sauf par la Chine) comme excessifs et inadaptés.

La « vision » du G7 reste limitée à une approche de confrontation. D’ailleurs, si le Traité interdisant la production de matières fissiles n’existe toujours pas dans l’ordre juridique et politique du fait de ce contexte (et pour quelques autres raisons), on observe qu’à la date du 22 août 2022, le TICE a été signé par 186 pays et ratifié par 174, parmi lesquels trois États dotés d’armes nucléaires : la Russie, la France et le Royaume-Uni. Pour pouvoir entrer en vigueur ce traité doit être signé et ratifié par 44 pays spécifiquement désignés et détenteurs de technologies nucléaires. A ce jour, il en manque huit dont les États-Unis (qui font partie des donneurs de leçons), mais aussi la Chine, la Corée du Nord, l’Égypte, l’Inde, l’Iran, Israël et le Pakistan.

Voilà les raisons pour lesquelles cette « vision » du G7 sur les armes nucléaires apparaît hypocrite et mensongère. Il est consternant de voir comment, au Japon et à Hiroshima (!) il a donc été possible d’instrumentaliser l’idée et la nécessité du désarmement nucléaire à des fins de justification stratégique, au mépris d’un minimum d’objectivité et de vérité sur les responsabilités beaucoup plus partagées que le G7 n’ose l’avouer. Il ne suffit pas, même quand c’est justifié, de critiquer Moscou et Pékin pour donner raison à Washington, à Paris et à Londres… et même à Tokyo. Dans l’ordre international actuel, les armes nucléaires restent ce qu’elles sont d’abord pour tous ceux qui en sont dotés : les armes de l’expression de la puissance. Et les armes de l’affirmation, ou de l’illusion de la sécurité nationale… car ces armes-là, en effet, n’empêchent pas la guerre, mais elles portent le risque de catastrophes. Nombre de voix politiques du Sud ont rappelé de façon très appropriée que l’enjeu nucléaire doit d’abord être considéré comme une exigence de sécurité collective. Voilà qui est essentiel : la sécurité collective. La responsabilité collective. Face au risque nucléaire, il n’y a pas d’autre « vision » pertinente que celle-ci… C’est aussi la signification du Traité d’interdiction des armes nucléaires.

DOCUMENT :

Vision des chefs d’État et de gouvernement du G7 de Hiroshima sur le désarmement nucléaire. 19 mai 2023

https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2023/05/19/vision-des-chefs-detat-et-de-gouvernement-du-g7-de-hiroshima-sur-le-desarmement-nucleaire

Version en langue anglaise :

G7 Leaders’ Hiroshima Vision on Nuclear DisarmamentMay 19, 2023 Hiroshima

Nous, chefs d’État et de gouvernement du G7, nous sommes réunis en une occasion historique à Hiroshima, qui avec Nagasaki nous rappelle les destructions sans précédent et les terribles souffrances endurées par la population de ces deux villes suite aux bombardements atomiques de 1945. En cette occasion empreinte de solennité et de recueillement, nous réaffirmons dans le présent document des chefs d’État et de gouvernement du G7, le premier du genre consacré spécifiquement au désarmement nucléaire, notre volonté de parvenir à un monde sans armes nucléaires avec une sécurité non diminuée pour tous.

Nous soulignons l’importance de la période de non-emploi des armes nucléaires qui dure depuis 77 ans. La rhétorique nucléaire irresponsable de la Russie, qui fragilise les régimes de maîtrise des armements, et sa volonté affichée de déployer des armes nucléaires en Biélorussie sont dangereuses et inacceptables. Nous rappelons la déclaration de Bali de tous les chefs d’État et de gouvernement du G20, y compris la Russie. À cet égard, nous réaffirmons que les menaces d’emploi d’armes nucléaires de la Russie, et a fortiori tout emploi d’armes nucléaires par la Russie, dans le contexte de son agression contre l’Ukraine, sont inadmissibles. Nous rappelons la déclaration commune des chefs d’État et de gouvernement des pays du P5 pour prévenir la guerre nucléaire et éviter les courses aux armements, en date du 3 janvier 2022, et nous réaffirmons qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée. Nous appelons la Russie à se réengager, dans ses paroles et dans ses actes, en faveur des principes inscrits dans cette déclaration. Nos politiques de sécurité sont fondées sur le principe selon lequel les armes nucléaires, aussi longtemps qu’elles existeront, sont destinées à répondre à des objectifs défensifs, à dissuader une agression et à prévenir la guerre et la coercition.

La réduction générale des arsenaux nucléaires dans le monde depuis la fin de la guerre froide doit se poursuivre et la tendance ne doit pas en être inversée. Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) doit être respecté en tant qu’il constitue la pierre angulaire du régime mondial de non-prolifération nucléaire et le fondement sur lequel poursuivre le désarmement nucléaire et les usages pacifiques de l’énergie nucléaire. Nous réaffirmons notre attachement à l’objectif ultime d’un monde sans armes nucléaires, avec une sécurité non diminuée pour tous, grâce à une approche réaliste, pragmatique et responsable. À cet égard, le plan d’action d’Hiroshima adopté par le Japon représente une contribution bienvenue. Nous déplorons vivement la décision de la Russie de remettre en question le nouveau Traité de réduction des armements stratégiques (New START) et nous appelons cette dernière à permettre un retour à la pleine mise en œuvre de ce traité. Parallèlement, l’accélération par la Chine de l’augmentation de son arsenal, sans transparence ni dialogue significatif constitue une préoccupation pour la stabilité mondiale et régionale.

Nous soulignons que la transparence est essentielle en matière d’armes nucléaires et nous saluons les mesures déjà prises par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni pour promouvoir des mesures de transparence efficaces et responsables en fournissant des données sur leurs forces nucléaires et la taille objective de leur arsenal nucléaire. Nous appelons les États dotés d’armes nucléaires qui ne l’ont pas encore fait à suivre cet exemple. Pour promouvoir la transparence, nous appelons les États dotés d’armes nucléaires qui ne l’ont pas encore fait à nouer un dialogue constructif avec les États non dotés d’armes nucléaires en se montrant transparents sur leur arsenal nucléaire et en limitant la compétition nucléaire, notamment au moyen d’une présentation publique de leurs rapports nationaux accompagnée d’une discussion interactive avec les États non dotés d’armes nucléaires et les représentants de la société civile lors des prochaines réunions du TNP portant sur ce thème. À cet égard, nous soulignons l’intérêt de pré-notifier les activités stratégiques pertinentes afin de contribuer de manière importante à la réduction des risques. Le G7 reconnait la nécessité pour les États dotés d’armes nucléaires de prendre des mesures concrètes pour réduire les risques stratégiques. Nous demandons à la Chine et à la Russie de prendre part aux travaux de fond des enceintes multilatérales et bilatérales concernées, conformément à leurs obligations en vertu du TNP, notamment son article VI.

Nous appelons à l’ouverture immédiate de négociations, qui n’ont que trop tardé, sur l’élaboration d’un Traité interdisant la production de matières fissiles pour des armes nucléaires et autres dispositifs explosifs nucléaires (TIPMF). 2023 marque le 30eanniversaire de l’adoption consensuelle par l’Assemblée générale des Nations Unies de la résolution appelant à l’élaboration d’un tel traité, et nous demandons instamment à l’ensemble des pays d’accorder à nouveau une attention politique à l’objectif prioritaire que constitue le TIPMF pour empêcher une nouvelle course aux armements nucléaires, en déployant également tous les efforts nécessaires, indépendamment ou de manière complémentaire. À cet effet, nous appelons tous les États qui ne l’ont pas encore fait à déclarer et à maintenir des moratoires volontaires sur la production de matières fissiles pour des armes nucléaires et autres dispositifs explosifs nucléaires.

Nous sommes fermement convaincus qu’aucun État ne devrait procéder à une explosion expérimentale d’arme nucléaire ou autre explosion nucléaire, nous condamnons toute menace proférée à ce sujet, et nous soulignons qu’il est également urgent que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) entre en vigueur. Nous demeurons attachés à faire respecter la norme internationale interdisant les explosions expérimentales d’armes nucléaires jusqu’à ce qu’elle devienne juridiquement contraignante et nous appelons tous les États à déclarer de nouveaux moratoires sur les explosions expérimentales d’armes nucléaires ou toute autre explosion nucléaire ou à maintenir ceux qui existent. Le fait que la Russie se dise prête à conduire un essai nucléaire suscite notre préoccupation et nous appelons cette dernière à respecter son moratoire sur les essais nucléaires. Nous soulignons également le rôle essentiel de la Commission préparatoire de l’Organisation du TICE (OTICE) pour détecter partout dans le monde les explosions nucléaires soupçonnées et en rendre compte. Le soutien collectif du G7 aux activités de l’OTICE s’élève en 2023 à plus de 100 millions de dollars des États-Unis. Nous réaffirmons l’engagement du G7 de fournir des ressources suffisantes pour garantir la poursuite du fonctionnement et la viabilité à long terme de tous les éléments du système de vérification du TICE et nous appelons les autres Etats à faire de même.

La non-prolifération nucléaire est indispensable pour parvenir à un monde sans armes nucléaires. Nous réaffirmons notre détermination sans faille à parvenir à l’abandon complet, vérifiable et irréversible par la Corée du Nord de ses armes nucléaires et de ses programmes nucléaires existants, ainsi que de toute autre arme de destruction massive et de tous ses programmes de missiles balistiques, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous demandons à la Corée du Nord de s’abstenir de tout nouvel acte de déstabilisation ou de provocation, notamment de tout nouvel essai nucléaire ou tir recourant à la technologie des missiles balistiques. La Corée du Nord ne peut pas obtenir, et n’obtiendra jamais, le statut d’État doté d’armes nucléaires en vertu du TNP. Il est essentiel que les sanctions soient mises en œuvre pleinement et rigoureusement par tous les États et demeurent en vigueur aussi longtemps que les programmes d’armes de destruction massive et de missiles balistiques de la Corée du Nord continueront d’exister. Nous demeurons profondément préoccupés par l’escalade ininterrompue du programme nucléaire iranien, qui ne repose sur aucune justification civile crédible et qui se rapproche dangereusement d’activités effectivement liées à l’armement. Nous réaffirmons notre détermination sans équivoque à faire en sorte que l’Iran ne puisse jamais développer une arme nucléaire et nous appelons tous les pays à soutenir la mise en œuvre de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous demandons instamment à l’Iran de mettre un terme à son escalade nucléaire. Nous appelons l’Iran à respecter ses obligations juridiques et ses engagements politiques en matière de non-prolifération nucléaire sans plus tarder. Une solution diplomatique reste la meilleure solution pour mettre un terme aux préoccupations internationales concernant le programme nucléaire de l’Iran. Dans ce contexte, le Plan d’action global commun constitue toujours une référence utile. Nous demandons à l’Iran de respecter ses obligations et les engagements qu’il a pris au titre des garanties en prenant rapidement des mesures concrètes. Nous saluons et continuons de soutenir pleinement les mandats et efforts essentiels de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en Iran.

Dans cette période d’incertitude et de tensions, il est extrêmement important de préserver, de bien doter et de renforcer les régimes existants et les autres efforts déployés sur le plan international. Nous exhortons tous les États à assumer leurs responsabilités de manière sérieuse en promouvant les usages pacifiques de l’énergie, de la science et de la technologie nucléaires, notamment s’agissant de la mise en œuvre des technologies nucléaires de nouvelle génération, afin de respecter les normes les plus rigoureuses en matière de garanties, de sûreté et de sécurité. Nous exprimons en outre notre vive préoccupation face à la tentative de la Russie de prendre le contrôle des installations nucléaires de l’Ukraine, ce qui fait peser de graves risques sur la sûreté et la sécurité et est totalement contraire au droit de l’Ukraine en vertu du TNP d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. Nous réaffirmons qu’il est essentiel de mettre en œuvre les normes les plus rigoureuses au titre des garanties de l’AIEA et de parvenir à l’universalisation du Protocole additionnel, qui constituent des éléments fondamentaux du régime de non prolifération nucléaire. Nous promouvrons une chaîne d’approvisionnement nucléaire fiable et responsable, respectant les normes les plus exigeantes en matière de non-prolifération nucléaire, notamment le Protocole additionnel de l’AIEA. Nous sommes favorables à la poursuite des discussions au sein du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG) pour que le Protocole additionnel constitue une condition de fourniture dans les Directives du Groupe. Les pays du G7 qui choisissent de recourir à l’énergie nucléaire ou à des applications nucléaires pacifiques connexes reconnaissent que l’utilisation de l’énergie, de la science et des technologies nucléaires contribue à fournir une énergie bas carbone à un coût abordable. Nous notons la contribution des applications des technologies nucléaires, dans des domaines comme la médecine ou l’hydrologie isotopique, à la réalisation de la prospérité et des Objectifs de développement durable des Nations Unies. Nous réaffirmons notre attachement inébranlable au Partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes conduit par le G7, qui a permis, depuis plus de 20 ans, de mettre en œuvre des programmes concrets suivis d’effets pour faire progresser la non-prolifération nucléaire partout dans le monde.

Nous soulignons que la transparence de la gestion du plutonium civil doit être maintenue. Nous sommes opposés à toute tentative de produire ou de soutenir la production de plutonium destiné à des programmes militaires sous couvert de programmes civils, ce qui compromet les objectifs du TNP, notamment la promotion des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. À cet égard, nous insistons sur la nécessité de mettre en œuvre les Directives relatives à la gestion du plutonium (INFCIRC/549). Nous appelons tous les États qui se sont engagés à faire des rapports annuels à l’AIEA sur la quantité de plutonium qu’ils détiennent et utilisent dans leurs activités nucléaires pacifiques à respecter leurs engagements. Nous sommes conscients de la nécessité de gérer les réserves civiles d’uranium hautement enrichi de manière aussi responsable que le plutonium faisant l’objet de ces Directives. Nous nous engageons aussi à faire des efforts visant à réduire, partout dans le monde, la production et l’accumulation à des fins civiles de matières nucléaires susceptibles d’être utilisées pour des armes, une priorité.

L’avènement du monde que nous souhaitons, en faisant de notre idéal une réalité, requiert des efforts de tous, même si la voie y conduisant est étroite. Dans cette perspective, nous soulignons combien l’éducation et la sensibilisation au désarmement et à la non-prolifération sont importantes. Nous encourageons les autres dirigeants, les jeunes et l’ensemble des personnes de par le monde à visiter Hiroshima et Nagasaki pour faire connaître et conserver à l’esprit les réalités de l’utilisation des armes nucléaires dont ces deux villes témoignent. À cet effet, nous accueillons favorablement des initiatives telles que le « Fonds des jeunes leaders pour un monde exempt d’armes nucléaires » du Japon, le « réseau des jeunes professionnels » du P5, les « jeunes champions du désarmement » financé par l’Allemagne et « l’initiative des jeunes-femmes et de la nouvelle génération » mise en place par le consortium de l’UE chargé de la non-prolifération et du désarmement, ainsi que d’autres initiatives qui soutiennent la participation pleine, égale et active des femmes ainsi que de la société civile aux processus de désarmement et de non-prolifération.

Il faut préserver le contrôle des armes nucléaires.

Plus de 200 responsables des politiques de sécurité de 50 pays lancent un appel international.

Alors que les chefs d’État et de gouvernement du G7 se réunissent cette semaine à Hiroshima (19 et 21 mai 2023), l’un des deux seuls sites où l’on a pu constater les conséquences catastrophiques de l’utilisation d’armes nucléaires dans un conflit, plus de 200 dirigeants et experts de 50 États mettent en garde contre la volonté de séparer la maîtrise des armements nucléaires de la compétition entre grandes puissances.

Dans une déclaration commune coordonnée par l’European Leadership Network et l’Asia Pacific Leadership Network, quelque 26 anciens ministres des affaires étrangères et de la défense, six anciens chefs d’État, plus de 30 anciens ambassadeurs, de nombreux experts et universitaires de haut niveau et des dizaines d’anciens hauts fonctionnaires, y compris d’anciens secrétaires généraux de l’OTAN, secrétaires généraux adjoints et membres d’état-majors, dont le Commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), plaident en faveur d’une priorité en faveur de la maîtrise des armements nucléaires.

Les recommandations portent notamment sur la poursuite par la Russie et les États-Unis d’un cadre succédant au Traité New START, et sur la réaffirmation par tous les États de leur engagement à ne pas tester d’armes nucléaires et à déployer des efforts concertés en vue de l’entrée en vigueur du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (CTBT).

Aux heures les plus sombres de la guerre froide, l’Union soviétique et les États-Unis ont pu discuter et s’entendre sur des mesures visant à réduire les risques de guerre nucléaire. Cette déclaration, approuvée par des contacts en Chine, en France, en Russie, au Royaume-Uni et aux États-Unis – les cinq États reconnus comme détenteurs d’armes nucléaires dans le cadre du traité de non-prolifération – soutient le retour à cette diplomatie et la protection du contrôle des armes nucléaires en tant qu’impératif mondial.

Sir Adam Thomson KCMG
Directeur, European Leadership Network (ELN)
Réseau européen pour le leadership
8 St James’s Square
Londres, Royaume-Uni, SW1Y 4JU
Royaume-Uni


Déclaration du 17 mai 2023 : Protéger le contrôle des armes nucléaires est un impératif mondial

Le monde a cruellement besoin de davantage de contrôle des armements nucléaires, et non de moins de contrôle (1).

En tant que responsables de la politique de sécurité de 50 pays d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Asie et du Pacifique, nous appelons les dirigeants de la Russie, des États-Unis, de la Chine, de la France et du Royaume-Uni à veiller à ce que la maîtrise des armements nucléaires ne soit pas une nouvelle victime des compétitions géopolitiques.

En janvier de l’année dernière, ces cinq dirigeants ont déclaré que la réduction des risques stratégiques et la prévention de la guerre entre les États dotés d’armes nucléaires étaient leurs principales responsabilités, et qu’une guerre nucléaire ne pouvait jamais être gagnée et ne devait jamais être menée. En novembre 2022, les dirigeants du G20 (dont les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Inde) sont collectivement convenus que l’utilisation ou la menace d’utilisation d’armes nucléaires est inadmissible.

Pourtant, les pourparlers sur la stabilité stratégique entre les États-Unis et la Russie sont dans les limbes et le nouveau traité START, qui a joué un rôle indispensable pour garantir la sécurité réciproque, est désormais remis en question. Seul accord de contrôle des armes nucléaires existant entre les États-Unis et la Russie, les deux plus grands pays dotés d’armes nucléaires au monde, l’effondrement ou l’expiration du traité sans remplacement menacerait d’entraîner une course aux armements déstabilisante.

Si l’on ne parvient pas à s’entendre sur un nouveau cadre de contrôle des armes nucléaires pour remplacer le Nouveau START avant son expiration en février 2026, il sera également plus difficile d’amener la Chine, la France et le Royaume-Uni à participer au contrôle multilatéral des armes, car ces trois pays ne sont pas prêts à envisager des limites à leurs arsenaux nucléaires tant que les États-Unis et la Russie n’auront pas réduit leurs stocks d’armes nucléaires.

L’aggravation de la concurrence entre les grandes puissances a rendu encore plus difficile la progression de la maîtrise des armements nucléaires et de la réduction des risques en général, par exemple dans le cadre du traité de non-prolifération nucléaire. Le non-respect des obligations découlant de ce traité affaiblit notre sécurité nationale et collective, et ne répond pas à l’exigence d’une responsabilité d’État.

Nous avons des points de vue très différents sur les droits et les inconvénients de la concurrence géopolitique actuelle. Mais nous sommes tous d’accord pour dire qu’il est grand temps de commencer à donner la priorité au contrôle des armes nucléaires et de prendre des mesures unilatérales, bilatérales et multilatérales.

Nous appelons les États du P5 dotés d’armes nucléaires à prendre des mesures pour entamer des pourparlers sur la stabilité stratégique à différents niveaux et à reprendre les pourparlers sur la réduction des risques stratégiques dans le cadre du P5.

Nous demandons à la Russie et aux États-Unis de compartimenter la maîtrise des armements nucléaires :

– en confirmant qu’ils ne dépasseront pas les limites fixées par le nouveau traité START pour les forces nucléaires déployées, qui n’ont pas été violées jusqu’à présent

– en acceptant de lever les obstacles à la pleine mise en œuvre de leurs obligations dans le cadre du New START et en reprenant les travaux de la Commission consultative bilatérale

– en s’engageant à poursuivre des négociations de bonne foi sur un cadre succédant au New START avant son expiration en 2026.

Nous appelons tous les États signataires du traité d’interdiction complète des essais nucléaires, ainsi que les autres États qui ne l’ont pas encore fait, à réaffirmer leur engagement à ne pas procéder à des essais d’armes nucléaires et à déployer des efforts concertés en vue de l’entrée en vigueur du traité.

1) Notons que cette exigence positive et urgente du contrôle des armes nucléaires à des fins de sécurité collective n’est en rien contradictoire, mais au contraire complémentaire de la perpective nécessaire de leur élimination, comme le prévoit le Traité d’interdiction des armes nucléaires adopté et légitimé dans le cadre de l’ONU.

Signatures :

★ désigne les membres du Réseau européen de leadership

◊ désigne les membres du réseau des dirigeants de la région Asie-Pacifique
TNP États dotés d’armes nucléaires

Chine

Prof. Chen Dongxiao, President, Shanghai Institute for International Studies (SIIS) ◊

Dr Cui Liru, Senior Advisor to the China Institute of Contemporary International Relations ◊

Dr Hu Yumin, Senior Research Fellow, Grandview Institute ◊

Ren Libo, Chief Executive Officer, Grandview Institution

Prof. Shen Dingli, Professor and former executive dean at Fudan University’s Institute of International Studies and former Director of the Center for American Studies ◊

Dr Tong Zhao, visiting research scholar at the Program on Science and Global Security at Princeton University and Senior Fellow at the Nuclear Policy Program of the Carnegie Endowment for International Peace, China ◊

Prof. Yu Tiejun, Professor of International relations, Peking University

France

Benoit d’Aboville, former French PermRep at NATO and Associate researcher at FRS, Paris ★

Dr Isabelle Facon, Deputy Director, Fondation pour la Recherche Stratégique, FRS

Dr Juliette Faure, Research and Teaching Fellow, Université Paris II Panthéon-Assas (YGLN) ★

Dr Marc Finaud, Associate Fellow, Geneva Centre for Security Policy (GCSP), Vice President, Initiatives pour le désarmement nucléaire (IDN)

Benjamin Hautecouverture, Senior research fellow, Fondation pour la Recherche Stratégique, FRS

Prof. Francois Heisbourg, Senior Advisor for Europe at the International Institute for Strategic Studies and Special Advisor at Fondation pour la Recherche Stratégique ★

Pierre Lellouche, former Minister for Foreign Trade ★

General (ret) d’armée aérienne Bernard Norlain, Président Initiatives pour le Désarmement Nucléaire-IDN ★

Russia

Dr Alexey Arbatov, Head of the Center for International Security at the Primakov National Research Institute of World Economy and International Relations ★

Prof. Vladimir Baranovsky, Academic Director of the Centre for situation analysis at the Primakov National Research Institute of World Economy and International Relations (IMEMO)

Dr Alexey Gromyko, Director, Institute of Europe of the Russian Academy of Sciences ★

Nikita Gryazin, Younger Generation Leaders Network Coordinator (YGLN) ★

Dr Evgenia Issraelyan, Leading Researcher at the Arbatov Institute for US and Canada Studies, Russian Academy of Sciences, (ISKRAN)

Dr Victor Mizin, Leading Researcher at the Primakov Institute of World Economy and International Relations (IMEMO) of the Russian Academy of Sciences

Pavel Palazhchenko, Head of International and Media Relations, The Gorbachev Foundation

Dr Sergey Rogov, Academic Director of the Institute for the US and Canadian Studies of the Russian Academy of Science (ISKRAN) ★

Dr Pavel Sharikov, Institute of Europe, Russian Academy of Sciences (YGLN) ★

Dr Nikolai Sokov, Senior Fellow, Vienna Center for Disarmament and Nonproliferation

Dr Nadezhda Shvedova, Doctor of Political Sciences, Professor, Chief Researcher of the Institute for the United States and Canada Academician G.A. Arbatov of the Russian Academy of Sciences (ISKRAN)

Prof. Andrei Zagorski, Head of the Department of Arms Control and Conflict Resolution od the Center for International Security at the Primakov National Research Institute of World Economy and International Relations (IMEMO)

Natalia Zhurina, Nuclear Policy Expert (YGLN) ★

Major General (Ret.) Pavel Zolotarev, former Head of the Department of the Defence Council of the Russian Federation

United Kingdom

Rt. Hon Lord (James) Arbuthnot of Edrom, Conservative Peer in the House of Lords (UK) ★

Sir Laurie Bristow, former Ambassador and Senior Associate Fellow ★

Sebastian Brixey-Williams, Executive Director, BASIC (YGLN) ★

Lord (Des) Browne of Ladyton, former Secretary of State for Defence and Chairman of the European Leadership Network ★

Rt Hon Alistair Burt, former Minister of State for the Middle East and former Under Secretary of State, Foreign and Commonwealth Office ★

Lord (Menzies) Campbell, Member of the House of Lords and former leader of the Liberal Democrats ★

Rt. Hon Charles Clarke, former Home Secretary ★

Lord (David) Hannay of Chiswick, former Ambassador and Peer in the House of Lords ★

Sir Chris Harper KBE FRAeS, former Director General, NATO International Military Staff

Andrew Jones, Network Engagement and Digital Coordinator, European Leadership Network ★

Lord (John) Kerr, Independent Member, House of Lords; former Ambassador and Secretary-General, EU Convention ★

Esther Kersley, Commissioning Editor, European Leadership Network ★

Jane Kinninmont, Impact and Policy Director, European Leadership Network ★

Lord (Tom) King of Bridgwater, former Defence Secretary and Member of the House of Lords ★

Simon Lunn, former Secretary General of the NATO Parliamentary Assembly. Senior Associate Fellow ★

Tom McKane, former Director General Security Policy, Ministry of Defence ★

Dr Ziya Meral, ELN Senior Associate Fellow ★

Baroness (Pauline) Neville-Jones, former Security Minister ★

Lord (David) Owen, UK Foreign Secretary 1977-79; EU peace negotiators for the former Yugoslavia 1992-95 ★

Lord (Martin) Rees, former President of the Royal Society and Master of Trinity College, Cambridge★

Sir Malcolm Rifkind, former Foreign Secretary and former Chairman of the Intelligence and Security Committee of Parliament ★

Sir John McLeod Scarlett, former Chief of the British Secret Intelligence Service

Sir Graham Stacey, ELN Fellow and former COS NATO Allied Command Transformation, and DCOM NATO Joint Force Command Brunssum ★

Sophie-Jade Taylor, Senior Network Development and Communications Manager, European Leadership Network (ELN) ★

Sir Adam Thomson, Director, European Leadership Network (ELN) ★

Lord (David) Triesman, Member of the House of Lords; former Under-Secretary of State for Foreign and Commonwealth Affairs ★

Dr John R Walker, former Head of the Arms Control and Disarmament Research Unit, UK Foreign and Commonwealth Office, currently Senior Research Associate, European Leadership Network ★

Lord (William) Wallace, Liberal Democrat Member of the House of Lords ★

Admiral Alan West, former Head of the UK Navy, Security Minister and Cyber Security Minister ★

Nicholas Williams, OBE, Vice-President CERIS-ULB Diplomatic School of Brussels and Senior Associate Fellow ★

United States

James Acton, Co-director, Nuclear Policy Program, Carnegie Endowment for International Peace

General (ret.) John Rutherford Allen, USMC, Commander, NATO International Security Assistance Force and U.S. Forces Afghanistan, 2011-2013

Steve Andreasen, National Security Consultant, Nuclear Threat Initiative; and former Director for Defense Policy and Arms Control, National Security Council

Dr Emma Belcher, President, Ploughshares Fund

General Philip Breedlove, USAF, EASLG, Supreme Allied Commander Europe #17

Dr Pierce S. Corden, expert advisor, Holy See Mission to the UN, and former Division Chief, U.S. Arms Control and Disarmament Agency

Thomas Countryman, former United States Assistant Secretary of State for International Security and Non-proliferation

Kelsey Davenport, Director for Nonproliferation Policy, Arms Control Association

Major General (ret.) Gordon B. Davis Jr. Senior Fellow Center for European Policy Analysis, Former Deputy Assistant Secretary General for Defence Investment

Samuel Driver, PhD Candidate, Slavic Studies, Brown University (YGLN) ★

Prof Steve Fetter, University of Maryland

Prof Nancy Gallagher, Research Professor of Public Policy, University of Maryland

Dr Joseph Gerson, President, Campaign for Peace, Disarmament and Common Security

Derek Johnson, Managing Partner, Global Zero

Brigadier (ret) Feroz Hassan Khan, former Brigadier in the Pakistan Army and former Director of Arms Control and Disarmament Affairs, Strategic Plans Division, Joint Services Headquarters, Pakistan

Daryl G. Kimball, Executive Director, Arms Control Association

Douglas Lute, former US Ambassador to NATO

Sam Nunn, Co-Chair, Nuclear Threat Initiative; and former U.S. Senator

Steven Pifer, former Ambassador and former Senior Director for Russia, Ukraine and Eurasia on the National Security Council; Affiliate, Center for International Security and Cooperation, Stanford University and nonresident senior fellow, Brookings Institution

Prof William Potter, Sam Nunn and Richard Lugar Professor of Nonproliferation Studies, Middlebury Institute of International Studies at Monterey

Joan Rohlfing, President and COO, Nuclear Threat Initiative

Brigadier General (ret.) Kevin Ryan, Senior Fellow, Harvard Kennedy School Belfer Center and former Defense Attache to Moscow ◊

Sahil V. Shah, Senior Fellow and Program Manager, The Janne E. Nolan Center on Strategic Weapons, The Council on Strategic Risks ★

Dr Elena K. Sokova, Executive Director, Vienna Center for Disarmament and Non-Proliferation

Greg Thielmann, Former Director, Office of Strategic, Proliferation, and Military Affairs. Bureau of Intelligence and Research, Department of State

Dr Harlan Ullman, Chairman of the Killowen Group and Senior Advisor, The Atlantic Council

Alexander Vershbow, former NATO Deputy Secretary General; former Ambassador to Russia and South Korea; Distinguished Fellow, Atlantic Council

Prof Jingdong Yuan, former Director of the East Asia Nonproliferation Program, Middlebury Institute of International Studies; Associate Professor, Discipline of Government and International Relations and Member of the China Studies Centre, the University of Sydney

Nationality (and alphabetically)

Albania

Fatmir Mediu MP, former Defence Minister ★

Argentina

Irma Arguello, Head to the Secretariat, LALN, Latin American and Caribbean Leadership Network; founder and chair, Non-proliferation for Global Security Foundation, (NPSGlobal)

Australia

Hon Julie Bishop, Chancellor, The Australian National University, former Minister for Foreign Affairs

John Carlson, former Director-General of the Australian Safeguards and Non-Proliferation Office ◊

Prof Simon Chesterman, David Marshall Professor of Law & Vice Provost, National University of Singapore

Hon Gareth Evans, former Minister for Foreign Affairs ◊

Prof Trevor Findlay, Principal Fellow, School of Social and Political Sciences, University of Melbourne ◊

John Hallam, Australian Coordinator PNND, People for Nuclear Disarmament UN Nuclear Weapons Campaigner

Prof Marianne Hanson, Associate Professor, School of Political Science and International Studies ◊

Dr Peter Hayes, Honorary Professor, Center for International Security Studies, Sydney University, Australia and Director, Nautilus Institute in Berkeley, California ◊

Hon Robert Hill, former Minister for Defence Australia ◊

Amb Michael Kirby, former Chair of the UN Commission of Inquiry on Human Rights in North Korea ◊

Amb John McCarthy, former Ambassador to Vietnam, Mexico, Thailand, the United States, Indonesia and Japan and High Commissioner to India ◊

Hon Melissa Parke, former Minister for International Development ◊

Hon Christopher Pyne, 54th Australian Defence Minister

Amb Gary Quinlan AO, former Australian Ambassador to the United Nations and representative on the Security Council ◊

Dr Lauren Richardson, Lecturer, Department of International Relations, The Australian National University

Senator David Shoebridge, Australian Greens Senator for New South Wales

Hon Senator Jordon Steele-John, Senator for Western Australia, Australian Greens

Hon Natasha Stott Despoja AO, former Senator for South Australia, former Leader of the Australian Democrats, former Australian ambassador for women and girls, and former Chair of Our Watch ◊

Amb John Tilemann, former Australian Deputy Permanent Representative to the International Atomic Energy Agency (IAEA) ◊

Belarus

Dr Yauheni Preiherman, Director, Minsk Dialogue Council on International Relations, co-chair, YGLN ★

Belgium

Dr Ilana Bet-El, Visiting Senior Fellow, KCL and former UN Senior Advisor on the Balkans ★

Bulgaria

Dr Solomon Passy, Founding President, Atlantic Club of Bulgaria ★

Canada

Dr Zachary Paikin, Researcher, Centre for European Policy Studies, Belgium (YGLN) ★

Croatia

Prof. Ivo Slaus, Honorary President of the World Academy of Art and Science and Honorary Member of the Club of Rome ★

Czech Republic

Jan Kavan, former Minister of Foreign Affairs and Deputy Prime Minister; former President of the UN General Assembly ★

Denmark

Mogens Lykketoft, former Minister (Finance, Foreign); Speaker and President of the UN General Assembly ★

East Timor

Dionísio Babo Soares, former Minister of Foreign Affairs ◊

Finland

Dr Tarja Cronberg, former Member of Parliament, MEP, and SIPRI Distinguished Fellow ★

Dr Raimo Väyrynen, former President of the Academy of Finland, Professor emeritus of the University of Helsinki ★

Germany

Dr Stefanie Babst, former NATO Deputy Assistant Secretary and ELN Senior Associate Fellow ★

Lt. General (ret) Heinrich Brauss, former NATO Assistant Secretary General for Defence Policy and Planning ★

Dr Tobias Fella, Head, Challenges to Deep Cuts Project

Dr Alexander Graef, Senior Researcher, Institute for Peace Research and Security Policy at the University of Hamburg (IFSH) (YGLN) ★

Amb. Wolfgang Ischinger, President of the Foundation Council, Munich Security Conference Foundation; former Chairman of the Munich Security Conference ★

Dr Angela Kane, former UN High Representative for Disarmament Affairs ★

Roderich Kiesewetter, CDU member of the Bundestag and former General Staff Officer of the Bundeswehr ★

Dr Reinhard Krumm, Friedrich-Ebert-Stiftung, founder of the FES Regional Office for Security and Peace in Europe

Rüdiger Lüdeking, former Ambassador and Deputy Commissioner of the Federal Government for Disarmament and Arms Control

Dr Oliver Meier, Research and Policy Director, European Leadership Network ★

Dr Marion Messmer, Senior Research Fellow, International Security Programme, Chatham House

General (ret) Klaus Naumann, former Chief of Staff of the German armed forces; former Chairman of the NATO Military Committee ★

Amb. Rolf Nikel, Vice President German Council on Foreign Relations and former Federal Government Commissioner for Arms Control and Disarmament

Dr Hanna Notte, Senior Associate, Vienna Center for Disarmament and Non-Proliferation; Senior Associate, CSIS

Prof. Götz Neuneck, Co-Chair, Federation of German Scientists

Colonel GS (ret) Wolfgang Richter, former senior military advisor to German UN/CD and OSCE Representations

Dr Norbert Röttgen, Member of the German Parliament (CDU) ★

Nils Schmid, Member of the German Parliament and Foreign Policy Spokesman of the SPD Parliamentary Group ★

Ulf Schneider, President and Founder, SCHNEIDER GROUP ★

Brigadier General (ret) Reiner Schwalb, Vice President German Association for Security Policy and former DEU Defence Attachè to Moscow

Elisabeth Suh, Research Fellow, German Council on Foreign Relations (YGLN) ★

Maren Vieluf, Policy Consultant, International Campaign to Abolish Nuclear Weapons (YGLN) ★

Karsten D Voigt, Former German-American Coordinator and former President of the Parliamentary Assembly of NATO ★

Brigadier General (ret.) Dr Klaus Wittmann, Lecturer in Contemporary History, Potsdam University★

Georgia

Tedo Japaridze, former Minister of Foreign Affairs ★

Greece

Spiros Lampridis, former Permanent Representative of Greece to NATO ★

Hungary

Balazs Csuday, former Ambassador and Permanent Representative to the United Nations and International Organisations, Vienna ★

Dr János Martonyi, former Minister of Foreign Affairs ★

India

Commodore (ret.) C Uday Bhaskar, Director of the Society for Policy Studies (SPS), New Delhi ◊

Amb. Neelam Deo, Co-founder Gateway House, Indian Council on Global Relations ◊

Prof Happymon Jacob, Associate Professor of disarmament studies at the School of International Studies, Jawaharlal Nehru University, New Delhi

Lt Gen (ret.) Prakash Menon, former Military Adviser, National Security Council Secretariat (NSCS) and Director, Strategic Studies Programme, The Takshashila Institution

Sylvia Mishra, Senior Associate at the Institute for Security and Technology (IST), Policy Advisor at the European Leadership Network (ELN), and Chair CBRN Working Group at Women of Color Advancing Peace & Security (WCAPS) ★

Dr Rajeswari Pillai Rajagopalan, Director, Center for Security, Strategy & Technology (CSST), Observer Research Foundation ◊

Dr Manpreet Sethi, Distinguished Fellow at the Centre for Air Power Studies, New Delhi ◊

Air Chief Marshal (ret.) Shashi Tyagi, former chief of the Indian Air Force ◊

Prof Arun Vishwanathan, Associate Professor, Central University of Gujarat, India ◊

Dr Sundeep Waslekar, President, Strategic Foresight Group

Indonesia

Dr Marty Natalegawa, former Minister for Foreign Affairs and Chair of the Asia Pacific Leadership Network (APLN) ◊

Ireland

Mary Robinson, former President and Chair of the Elders

Italy

Giancarlo Aragona, former Ambassador to Moscow and London ★

Prof. Francesco Calogero, Emeritus Professor of Theoretical Physics, University of Rome La Sapienza ★

Marta Dassù, Senior Advisor for European Affairs, The Aspen Institute ★

Admiral (ret.) Giampaolo Di Paola, former Minister of Defence and former Chairman of NATO Military Committee ★

Alice Saltini, Research Coordinator, European Leadership Network ★

Prof. Carlo Schaerf, Professor of Physics (ret.), University of Rome TV ★

Stefano Stefanini, Atlantic Council, European Leadership Network, ISPI, former PermRep to NATO and Diplomatic Advisor to the President of Italy ★

Dr Nathalie Tocci, Director, Istituto Affari Internazionali ★

Amb Carlo Trezza, Scientific Advisor of Istituto Affari Internazionali, former Ambassador for Disarmament and Nonproliferation, former chairman of MTCR, UN secretary general’s Advisory Board for Disarmament Affairs, the Conference on Disarmament ★

Dr Lia Quartapelle, PD Member of the Chamber of Deputies ★

Japan

Amb Nobuyasu Abe, former United Nations Under-Secretary-General for Disarmament Affairs ◊

Doden Aiko, Special Affairs Commentator with NHK World TV ◊

Prof Nobumasa Akiyama, Professor at the School of International and Public Policy and the Graduate School of Law at Hitotsubashi University ◊

Prof Kiichi Fujiwara, Professor Emeritus, the University of Tokyo and Professor and Advisor to the President, Chiba University ◊

Prof Yoko Hirose, Professor, Faculty of Policy Management, Keio University

Mr Tadashi Inuzuka, Co-President of World Federalist Movement – Institute for Global Polity and the Executive Director of Coalition for 3+3 ◊

Amb Yoriko Kawaguchi, former Minister of Foreign Affairs ◊

Mr Akira Kawasaki, Executive Committee member of Peace Boat ◊

Amb Yasuyoshi Komizo, former Chairperson of the Hiroshima Peace Culture Foundation, former Special Assistant to the Director General of the International Atomic Energy Agency (IAEA)

Prof Wakana Mukai, Associate professor, Faculty of International Relations, Asia University

Dr Kunihiko Shimada, Principal Director, Hiroshima Organization for Global Peace (HOPe)

Ms Ayaka Shiomura, Member of the House of Councillors ◊

Prof Tatsujiro Suzuki, vice-director and professor of the Research Center for Nuclear Weapons Abolition, Nagasaki University (RECNA) ◊

Dr Takao Takahara, Senior Fellow, PRIME (International Peace Research Institute, Meiji Gakuin University)

Prof Fumihiko Yoshida, Director of the Research Center for Nuclear Weapons Abolition, Nagasaki University (RECNA) ◊

Governor Hidehiko Yuzaki, Governor of Hiroshima Prefecture ◊

Kiribati

Hon Tessie Eria Lambourne, member of the House of Assembly and Leader of the Opposition, formerly Kiribati’s Ambassador to the Republic of China from June 2018 to September 2019 and Secretary to the Cabinet ◊

Latvia

Imants Liegis, former Minister of Defence and Ambassador ★

Malaysia

Tan Sri Jawhar, former Chairman of the Institute of Strategic and International Studies Malaysia ◊

Marshall Islands

Ms Rhea Moss-Christian, former Chair of the Marshall Islands National Nuclear Commission ◊

Mexico

Ernesto Zedillo, former President of Mexico

Nepal

Amb Sujata Koirala, former Deputy Prime Minister and Minister for Foreign Affairs, Government of Nepal, Leader, Nepali Congress Party ◊

Amb Lucky Sherpa, former Member of Parliament, former Ambassador to Australia and New Zealand

Netherlands

Jan Hoekema, former MP, Ambassador, and Mayor ★

Bert Koenders, Professor Leiden University, former Minister of Foreign Affairs of the Netherlands and Under secretary General of the United Nations ★

New Zealand

Prof Robert Ayson, Professor of Strategic Studies, Victoria University of Wellington

Rt Hon. Helen Clark, former Prime Minister ◊

Dr Kevin Clements, Director the Toda Peace Institute

Hon Nikki Kaye, former Deputy Leader of the National Party, former Minister of Education and former Member of the New Zealand Parliament ◊

Dr Tanya Ogilvie-White, APLN Senior Research Adviser ◊

Ms Angela Woodward, Council Chair (Acting), Disarmament and Security Centre, Aotearoa New Zealand ◊

Nigeria

Dr Olamide Samuel, Special Advisor to the Executive Secretary, African Commission on Nuclear Energy (YGLN) ★

Norway

Kjell Magne Bondevik, former Prime Minister and founder and Emeritus Chair of the Oslo Center ★

Gro Harlem Brundtland, former Prime Minister ★

Pakistan

Dr Mansoor Ahmed, former Stanton and Postdoctoral Research Fellow with the Project on Managing the Atom/International Security Program at the Belfer Center (2015-2018)

Dr Rabia Akthar, Director, Centre for Security, Strategy and Policy Research at the University of Lahore

Prof Pervez Hoodbhoy, former member of the UN Secretary General’s Advisory Board on Disarmament (2013-2018) ◊

Gen (ret.) Jehangir Karamat, former Chief of Army Staff of the Pakistan Army ◊

Senator Mushahid Hussain Sayed, Chairman, Pakistan Senate Defence Committee & Former Minister for Information, Culture & Tourism.◊

Dr Adil Sultan Muhammad, Dean Faculty of Aerospace and Strategic Studies (FASS), Air University, Islamabad

Dr Abdul Hameed Nayyar, founding member of the International Panel on Fissile Materials

Dr Sadia Tasleem, Lecturer at the Department of Defense and Strategic Studies at Quaid-i-Azam University ◊

Philippines

Prof Mely Caballero-Anthony, Professor of International Relations, President’s Chair in International Relations and Security Studies, Associate Dean and Head of the Centre for Non-Traditional Security (NTS) Studies at the S. Rajaratnam School of International Studies, Nanyang Technological University, Singapore ◊

Poland

Adam Kobieracki, Ambassador and former NATO Assistant Secretary General for Operations ★

Dr Janusz Onyszkiewicz, former Minister of National Defence ★

Portugal

Dr Ricardo Baptista Leite, Politician, Medical Doctor, and founder and President of UNITE Parliamentarians for Global Health ★

Dr Aderito Vicente, Non-Resident Fellow, Odesa Center for Nonproliferation (OdCNP)

Republic of Korea

Lt Gen (ret.) In-Bum Chun, former Lieutenant General, ROK Army

Prof Jun Bong-geun, Professor, Institute of Foreign Affairs and National Security(IFANS), Korean National Diplomatic Academy (KNDA) ◊

Amb Kim Sung-hwan, former Minister of Foreign Affairs and Trade ◊

Dr Lee Sang Hyun, President, Sejong Institute ◊

Dr Sangsoo Lee, Associated Senior Fellow at the Institute for Security and Development Policy (ISDP), Stockholm

Prof Yongsoo Hwang, President of the Korean Institute of Nuclear Materials Management ◊

Prof Chungin Moon, former National Security Adviser to the President of the Republic of Korea ◊

Amb Kim Sook, former Korean Ambassador to the United Nations and Executive Director of Ban Ki-moon Foundation for a Better Future

Prof Man-Sung Yim, Professor, Department of Nuclear and Quantum Engineering, Director of Nuclear Nonproliferation Education and Research Center, Korea Advanced Institute of Science and Technology

Serbia

Konstantin Samofalov, former member of Parliament of Serbia, Socialdemocratic party Secretary General ★

Dr Goran Svilanović, former Minister of Foreign Affairs and former Secretary General of the Regional Cooperation Council ★

Singapore

Amb Kishore Mahbubani, Founding Dean of the Lee Kuan Yew School of Public Policy, National University of Singapore ◊

Amb Ong Keng Yong, 11th Secretary-General of ASEAN (2003-2007), Executive Deputy Chairman of the S. Rajaratnam School of International Studies at the Nanyang Technological University

Spain

Dr Mira Milosevich, Senior Analyst for Russia, Eurasia and the Balkans, Elcano Royal Institute ★

Dr Javier Solana, former Secretary General of NATO ★

Sweden

Dr Hans Blix, former Minister of Foreign Affairs and former Director General of the International Atomic Energy Agency (IAEA) ★

Ingvar Carlsson, former Prime Minister ★

Rolf Ekéus, former Chairman of UN Special Commission on Iraq, Chairman of SIPRI, Stockholm International Peace Research Institute ★

Sven Hirdman, former Ambassador to Russia, former Deputy Minister of Defence

Henrik Salander, former Ambassador for Disarmament, member Swedish Academy of War Sciences ★

Annika Soder, former state secretary for foreign affairs, Sweden, and chair of the European Institute of Peace

Switzerland

Dr Thomas Greminger, Director, Geneva Centre for Security Policy and former Secretary General of the Organization for Security and Co-operation in Europe ★

Tobias Vestner, Head of Research and Policy Advice and Head of Security and Law, Geneva Centre for Security Policy

Thailand

Amb Sawanit Kongsiri, former Deputy Minister of Foreign Affairs and former Thai representative to the International Atomic Energy Agency ◊

Amb Kasit Piromya, former Foreign Minister ◊

Turkey

Prof Dr Mustafa Aydın, President, International Relations Council ★

Hikmet Çetin, former Minister of Foreign Affairs ★

Faruk Loğoğlu, former Undersecretary of the Turkish Foreign Ministry and former Ambassador of Turkey to the United States of America ★

Vahit Erdem, former Undersecretary for Defence Industries ★

Ukraine

Valeriia Hesse, Non-Resident Fellow, Odesa Center for Nonproliferation (OdCNP) (YGLN) ★

Dr Polina Sinovets, Director, Odesa Center for Nonproliferation (OdCNP)

Vietnam

Amb Ton Nu Thi Ninh, former Ambassador of Viet Nam to the EU, former vice-chair, Foreign Affairs Committee Vietnam National Assembly ◊

Dr Minh Tuan Ta, Assistant to the President of Vietnam Fatherland Front ◊

Mon livre, à la fnac de Vélizy 2

Plus que jamais de pleine actualité… ici dans les rayons de la fnac du centre commercial Vélizy 2, à Vélizy-Villacoublay, dans toute bonne librairie, ou bien auprès des éditions du Croquant (15 euros).

https://editions-croquant.org

L’accablante responsabilité d’une guerre ne peut échapper à celui qui décide de la déclencher en dépit de ses conséquences tragiques et des risques, y compris nucléaires, qu’elle fait peser sur le monde. Cette crise majeure nous projette dans un futur incertain, alors que le multilatéralisme, l’ONU et les exigences de la sécurité collective, si nécessaires, ont déjà tellement reculé dans les relations internationales.

La pensée unique et les caricatures idéologiques qui n’ont cessé d’accompagner ce retour de la guerre inter-étatique en Europe, fait silence sur trente années post-Guerre froide d’une page d’histoire déterminante. Trente années de tensions, d’hostilités et de rivalités de puissances qui ont contribué à réunir toutes les conditions d’un conflit de haute intensité dont le peuple ukrainien paie aujourd’hui le prix le plus élevé.

Comprendre les causes de cette guerre, l’erreur stratégique de Poutine, mais aussi le rôle décisif des États-Unis et de l’OTAN est indispensable au regard des effets de dégradation profondes dont ce conflit est porteur quant au monde de demain. Cette guerre en Ukraine est un enseignement in vivo sur les réalités et les périls d’un monde chaotique, et sur la prévalence de stratégies fondées sur l’affirmation de la puissance et l’exercice de la force. Ce livre contient aussi, en français et en intégralité, et pour certains initialement confidentiels ou en accès restreint, d’importants et significatifs documents officiels américains et russes, préalables au déclenchement de la guerre…

Le Pape, la guerre et le petit chaperon rouge…

Ci-dessus, logo de l’Etat du Vatican.

Au cours de son voyage apostolique en Hongrie le Pape François s’est exprimé sur plusieurs sujets majeurs, en particulier sur la guerre en Ukraine. Ses propos, singulièrement politiques, et en contradiction manifeste avec l’esprit belligène dominant, méritent d’être relevés et salués. Le Pape a confirmé, non sans humour, qu’une initiative du Vatican est déjà en cours… ce qui est une bonne nouvelle à mettre en évidence, tandis que les médias et bien des responsables politiques font silence sur cette intervention ou médiation positive à venir. Le Pape François s’est engagé à en parler ultérieurement.

Le Pape François s’est exprimé sur d’autres sujets importants comme l’Europe ou les migrants, mais aussi sur des questions sociétales : la famille, le genre, l’avortement… L’auteur de ces lignes tient à souligner qu’il n’appouve pas toutes les déclaratios faites par le Pape François.

Voici les propos tenus par le Pape François lors d’une conférence de presse pendant le vol du retour (1) :

Dimanche 30 avril 2023

Eliana Ruggiero – AGI (Agence de presse italienne)

Saint-Père, vous avez lancé un appel à ouvrir – à rouvrir – les portes de notre égoïsme aux pauvres, aux migrants, à ceux qui ne sont pas en règle. Lors de votre rencontre avec le Premier ministre hongrois Orbán, lui avez-vous demandé de rouvrir les frontières de la route des Balkans qu’il a fermées ? Puis, ces derniers jours, vous avez également rencontré le métropolite Hilarion : Hilarion, et Orbán lui-même peuvent-ils devenir des canaux d’ouverture vers Moscou pour accélérer un processus de paix pour l’Ukraine, ou rendre possible une rencontre entre vous et le président Poutine ? Je vous remercie.

Pape François :

Je crois que la paix se fait toujours par l’ouverture de canaux, jamais par la fermeture. J’invite tout le monde à ouvrir des relations, des canaux d’amitié. Ce n’est pas facile. Le même discours que j’ai tenu en général, je l’ai tenu avec Orbán et je l’ai tenu partout.

(…)

Sur l’immigration : je pense que c’est un problème que l’Europe doit prendre en main, parce qu’il y a cinq pays qui souffrent le plus : Chypre, la Grèce, Malte, l’Italie, l’Espagne, parce que ce sont les pays méditerranéens et que la majorité y débarque. Et si l’Europe ne s’occupe pas de cela, d’une répartition équitable des migrants, le problème ne concernera que ces pays. Je pense que l’Europe doit faire en sorte que les gens sentent qu’elle est l' »Union européenne », même face à cela.
(…)
Et puis, pour finir, Hilarion. Hilarion est quelqu’un que je respecte beaucoup et nous avons toujours eu de bonnes relations. Il a eu la gentillesse de venir me voir, puis il est allé à la messe, et je l’ai aussi vu ici, à l’aéroport. Hilarion est une personne intelligente avec laquelle on peut parler, et ces relations doivent être maintenues, parce que si nous parlons d’œcuménisme et que nous disons ensuite « j’aime ceci, je n’aime pas cela »… Nous devons tendre la main à tout le monde, et aussi recevoir la main des autres. Je n’ai parlé qu’une seule fois avec le patriarche Kirill depuis le début de la guerre, 40 minutes pour zoomer, puis par l’intermédiaire d’Antony, qui remplace Hilarion et qui vient me voir : c’est un évêque qui a été pasteur à Rome et qui connaît bien l’environnement, et c’est toujours par son intermédiaire que je suis en contact avec Kirill. La rencontre que nous devions avoir à Jérusalem en juillet ou juin de l’année dernière est en suspens, mais elle a été suspendue à cause de la guerre : il faudra la faire. Et puis, avec les Russes, j’ai de bonnes relations avec l’ambassadeur qui part maintenant, ambassadeur pendant sept ans au Vatican, c’est un grand homme, un homme comme il faut. C’est une personne sérieuse, cultivée, très équilibrée. Les relations avec les Russes sont principalement le fait de cet ambassadeur. Je ne sais pas si j’ai tout dit…


Eliana Ruggiero :

S’ils pouvaient d’une manière ou d’une autre, Hilarion et Orbán, accélérer le processus de paix en Ukraine et rendre possible une rencontre entre vous et Poutine, s’ils pouvaient agir – entre guillemets – en tant qu’intermédiaires ?

Pape François :

Vous pouvez imaginer que lors de cette réunion, nous n’avons pas seulement parlé du Petit Chaperon Rouge. Nous avons parlé de toutes ces choses-là. Nous en avons parlé parce que tout le monde est intéressé par le chemin de la paix. Je suis prêt. Je suis prêt à faire tout ce qui doit être fait. Une mission est déjà en cours, mais elle n’est pas encore publique, voyons…. lorsqu’elle sera rendue publique, j’en parlerai.

Note : le métropolite Hilarion est le chef du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou dont le Primat est le Patriarche Kirill.

1) Voyage apostolique de sa Sainteté François en Hongrie (28 – 30 avril 2023). Conférence de presse du Saint Père pendant le vol du retour. Vol papal Dimanche 30 avril 2023 https://www.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2023/4/30/ungheria-voloritorno.html

Extraits du discours du Pape François sur la guerre en Ukraine et sur la paix, lors de sa rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique à Budapest (1)

Vendredi 28 avril 2023

Après la guerre, l’Europe a été, avec les Nations-Unies, le grand espoir dans l’objectif commun que des liens plus étroits entre les nations empêcheraient de nouveaux conflits. Malheureusement, cela n’a pas été le cas. Cependant, dans le monde où nous vivons, la passion pour la politique communautaire et le multilatéralisme semble être un beau souvenir du passé : on semble assister au triste déclin du rêve choral de paix, tandis que les solistes de la guerre prennent la place. D’une manière générale, l’enthousiasme pour la construction d’une communauté des nations pacifique et stable semble s’être désintégré dans les esprits, tandis que l’on marque les zones, que l’on marque les différences, que les nationalismes recommencent à gronder et que l’on exacerbe les jugements et les tons à l’égard des autres. Au niveau international, il semble même que la politique ait pour effet d’enflammer les esprits plutôt que de résoudre les problèmes. Elle oublie la maturité acquise des horreurs de la guerre et régresse vers une sorte d’infantilisme belliqueux. Mais la paix ne viendra jamais de la poursuite d’intérêts stratégiques particuliers, mais plutôt de politiques capables de considérer l’ensemble, le développement de tous : attentives aux personnes, aux pauvres et à l’avenir, et pas seulement au pouvoir, aux gains et aux opportunités du moment.

(…)

C’est un sujet, celui de l’accueil, qui suscite beaucoup de débats à notre époque et qui est certainement complexe. Cependant, pour ceux qui sont chrétiens, l’attitude de base ne peut pas être différente de celle que saint Étienne a transmise, après l’avoir apprise de Jésus qui s’est identifié à l’étranger à accueillir (cf. Mt 25, 35). C’est en pensant au Christ présent en tant de frères et sœurs désespérés qui fuient les conflits, la pauvreté et le changement climatique, qu’il faut aborder le problème sans excuses ni retards. C’est un thème qui doit être abordé ensemble, communautairement, aussi parce que, dans le contexte où nous vivons, les conséquences affecteront tôt ou tard tout le monde. C’est pourquoi il est urgent, en tant qu’Europe, de travailler à des voies sûres et légales, à des mécanismes partagés face à un défi historique qui ne pourra être maîtrisé par le rejet, mais qui doit être accueilli pour préparer un avenir qui, s’il n’est pas ensemble, ne sera pas. Cela appelle en première ligne ceux qui suivent Jésus et veulent suivre l’exemple des témoins de l’Évangile

1) Voyage apostolique en Hongrie : Rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique. Ancien couvent des Carmélites (Budapest).

https://www.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2023/4/28/ungheria-autorita.html